Pont d'équipage de corps d'armée modèle 1866
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Pont d'équipage de corps d'armée modèle 1866
Généralités
L’équipage de pont de corps d’armée, modèle 1866, est spécialement destiné à suivre tous les mouvements d’un corps d’armée pour lui faire passer les rivières dont la largeur n’excède pas 80 ou 100 mètres.
Pour donner aux voitures de cet équipage plus de tournant et de mobilité, on a diminué la longueur de leur chargement en adoptant :
1° un bateau divisible composé de deux parties qui se transportent séparément sur deux haquets ;
2° une poutrelle articulée dont la longueur peut être réduite pour le transport.
Bateau
Le bateau d’équipage de corps d’armée est formé de deux demi-bateaux identiques accouplés au moyen de ferrures.
On peut assembler entre eux deux demi-bateaux pris au hasard ; cette opération ne se fait que dans l’eau.
Toutes les parties du demi-bateau sont en sapin, à l’exception de la cloison et de son cadre, de la semelle de la courbe à deux montants, des poupées et de leurs semelles, qui sont en chêne. Les planches ont 0,022 m d’épaisseur.
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Vue du demi-bateau de l’équipage de corps d’armée modèle 1866
Les dimensions principales du demi-bateau sont :
Longueur totale : 5,60 m
Hauteur (au corps) : 0, 70m
Largeur (au corps en haut) : 1,70 m
Largeur (au corps en bas) : 1,29 m
Poids moyen : 440 kg
Le demi-bateau porte en dedans de chaque bordage 3 crochets de pontage espacés de 0,64 m et 3 tés de pontage espacés de 1 mètre, les deux tés du milieu placés à hauteur du centre de gravité du demi-bateau.
Le demi-bateau, renversé sur ses plats-bords, est porté facilement à l’épaule par 12 hommes.
Malgré ces différences de dimensions et de construction, le bateau de l’équipage de corps d’armée se comporte à peu près comme le bateau d’équipage de réserve au point de vue pontage et du transport des troupes ; aussi les deux bateaux peuvent-ils être employés simultanément à la construction d’un même pont.
Le demi-bateau est employé comme nacelle lors des manœuvres, mais il navigue mal.
Il est employé aussi comme corps support pour construire des passerelles.
Poutrelles
L’équipage de corps d’armée comporte deux espèces de poutrelles ; elles sont méplates et ont pour équarrissage commun 0,10 m de base sur 0,12 m de hauteur.
Poutrelle articulée, longueur : 8,00 m.
Poutrelle à griffes, longueur : 5,40 m.
La poutrelle articulée est composée d’un corps de 5 mètres de longueur et de deux branches à charnière de 1,50 m, qui peuvent se rabattre le long du corps.
Les chevalets à deux pieds, les corps-morts, les madriers, les ancres, les cordages, les agrès et les engins employés dans l’équipage de corps d’armée sont les mêmes que ceux de l’équipage de réserve.
Le pont d’équipage de corps d’armée est capable de supporter une charge un peu plus forte que le pont d’équipage de réserve, et peut par conséquent donner passage à tous les fardeaux militaires.
Quant à la passerelle construite avec des demi-bateaux, elle permet de livrer passage avec sécurité à l’infanterie en colonne par un, au canon de 4 de campagne traîné à bras.
Voitures
Le matériel de l’équipage de corps d’armée n’emploie qu’une seule espèce de voiture : c’est un haquet de même forme, mais plus court et plus léger que celui de l’équipage de réserve.
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Vue du haquet du pont d’équipage de corps d’armée 1866
Le matériel est réparti sur les haquets de façon qu’une travée de bateau soit chargée sur deux voitures, chacune d’elle portant un demi-bateau.
Le demi-bateau se charge sur le haquet, le fond en dessous, la cloison vers le timon.
Les voitures sont ordinairement attelées de 4 chevaux ; chaque cheval traîne un poids d’environ 435 kg.
Composition de l’équipage
L’équipage est fractionné en 3 divisions dont chacune peut servir isolément.
La division comprend 12 voitures :
1 haquet de culée ;
2 haquets de chevalets ;
8 haquets de demi-bateau ;
1 haquet de rechange.
Il entre dans l’équipage entier :
27 demi-bateaux ;
6 chevalets à deux pieds ;
6 corps morts.
L’équipage entier comporte 40 voitures, y compris la réserve. On emploie 200 chevaux pour le traîner (4 par voitures, plus ¼ haut le pied).
Source :
Extrait du cours spécial sur les ponts militaires et le passage des rivières et règlement sur le service et les manœuvres des pontonniers ; 1878 ; Ministère de la Guerre, pages 12 à 20.
L’équipage de pont de corps d’armée, modèle 1866, est spécialement destiné à suivre tous les mouvements d’un corps d’armée pour lui faire passer les rivières dont la largeur n’excède pas 80 ou 100 mètres.
Pour donner aux voitures de cet équipage plus de tournant et de mobilité, on a diminué la longueur de leur chargement en adoptant :
1° un bateau divisible composé de deux parties qui se transportent séparément sur deux haquets ;
2° une poutrelle articulée dont la longueur peut être réduite pour le transport.
Bateau
Le bateau d’équipage de corps d’armée est formé de deux demi-bateaux identiques accouplés au moyen de ferrures.
On peut assembler entre eux deux demi-bateaux pris au hasard ; cette opération ne se fait que dans l’eau.
Toutes les parties du demi-bateau sont en sapin, à l’exception de la cloison et de son cadre, de la semelle de la courbe à deux montants, des poupées et de leurs semelles, qui sont en chêne. Les planches ont 0,022 m d’épaisseur.
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Les dimensions principales du demi-bateau sont :
Longueur totale : 5,60 m
Hauteur (au corps) : 0, 70m
Largeur (au corps en haut) : 1,70 m
Largeur (au corps en bas) : 1,29 m
Poids moyen : 440 kg
Le demi-bateau porte en dedans de chaque bordage 3 crochets de pontage espacés de 0,64 m et 3 tés de pontage espacés de 1 mètre, les deux tés du milieu placés à hauteur du centre de gravité du demi-bateau.
Le demi-bateau, renversé sur ses plats-bords, est porté facilement à l’épaule par 12 hommes.
Malgré ces différences de dimensions et de construction, le bateau de l’équipage de corps d’armée se comporte à peu près comme le bateau d’équipage de réserve au point de vue pontage et du transport des troupes ; aussi les deux bateaux peuvent-ils être employés simultanément à la construction d’un même pont.
Le demi-bateau est employé comme nacelle lors des manœuvres, mais il navigue mal.
Il est employé aussi comme corps support pour construire des passerelles.
Poutrelles
L’équipage de corps d’armée comporte deux espèces de poutrelles ; elles sont méplates et ont pour équarrissage commun 0,10 m de base sur 0,12 m de hauteur.
Poutrelle articulée, longueur : 8,00 m.
Poutrelle à griffes, longueur : 5,40 m.
La poutrelle articulée est composée d’un corps de 5 mètres de longueur et de deux branches à charnière de 1,50 m, qui peuvent se rabattre le long du corps.
Les chevalets à deux pieds, les corps-morts, les madriers, les ancres, les cordages, les agrès et les engins employés dans l’équipage de corps d’armée sont les mêmes que ceux de l’équipage de réserve.
Le pont d’équipage de corps d’armée est capable de supporter une charge un peu plus forte que le pont d’équipage de réserve, et peut par conséquent donner passage à tous les fardeaux militaires.
Quant à la passerelle construite avec des demi-bateaux, elle permet de livrer passage avec sécurité à l’infanterie en colonne par un, au canon de 4 de campagne traîné à bras.
Voitures
Le matériel de l’équipage de corps d’armée n’emploie qu’une seule espèce de voiture : c’est un haquet de même forme, mais plus court et plus léger que celui de l’équipage de réserve.
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Vue du haquet du pont d’équipage de corps d’armée 1866
Le matériel est réparti sur les haquets de façon qu’une travée de bateau soit chargée sur deux voitures, chacune d’elle portant un demi-bateau.
Le demi-bateau se charge sur le haquet, le fond en dessous, la cloison vers le timon.
Les voitures sont ordinairement attelées de 4 chevaux ; chaque cheval traîne un poids d’environ 435 kg.
Composition de l’équipage
L’équipage est fractionné en 3 divisions dont chacune peut servir isolément.
La division comprend 12 voitures :
1 haquet de culée ;
2 haquets de chevalets ;
8 haquets de demi-bateau ;
1 haquet de rechange.
Il entre dans l’équipage entier :
27 demi-bateaux ;
6 chevalets à deux pieds ;
6 corps morts.
L’équipage entier comporte 40 voitures, y compris la réserve. On emploie 200 chevaux pour le traîner (4 par voitures, plus ¼ haut le pied).
Source :
Extrait du cours spécial sur les ponts militaires et le passage des rivières et règlement sur le service et les manœuvres des pontonniers ; 1878 ; Ministère de la Guerre, pages 12 à 20.
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Equipage de pont de corps d'armée pendant la guerre 1870-1871
En 1874, la Revue d’artillerie a publiée une série d’articles relative à l’’enquête sur le matériel d’artillerie employé pendant la guerre de 1870-1871. Pendant cette guerre, les ponts d’équipage étaient encore dans le giron de l’artillerie. Cette étude critique est intéressante puisqu’elle nous apporte quelques explications sur les choix pris ultérieurement sur les matériels et personnels affectés aux unités de pontonniers.
Voici la partie de l’article consacrée à l’équipage de pont de corps d’armée :
Composition générale de l’équipage
La composition de l’équipage de pont de corps d’armée n’est pas satisfaisante ; insuffisant pour les grandes rivières, cet équipage est trop considérable pour les cours d’eau moyens.
Demi-bateau, bateau et poutrelle
Le bateau navigue convenablement ; c’est un bon support et il se prête bien au transport des troupes, quoique la cloison médiane ralentisse l’embarquement et le débarquement.
Le demi-bateau navigue mal : la construction en est difficile ; elle ne peut être confiée qu’à des ouvriers exercés ; les ferrures y sont nombreuses et compliquées et le prix de revient en est très-élevé. L’assemblage se fait difficilement pendant la nuit et le mode de liaison usité laisse à désirer au point de vue de la solidité.
La poutrelle articulée n’est pas d’un bon emploi ; la ferrure est coûteuse, d’un travail difficile et se rompt fréquemment lorsque, dans l’obscurité, les travailleurs placent, par mégarde, la poutrelle à plat ou, sens dessus dessous.
Le bateau entier a, comme corps de support, une force suffisante ; mais les passerelles construites au moyen de demi-bateaux manquent de stabilité ; l’infanterie doit défiler sur deux hommes de front, la cavalerie en colonne par un, et les pièces de 4 doivent être traînées à bras, avec de grandes distances entre les bouches à feu. Il ne servirait de rien d’employer alternativement des bateaux entiers et des demi-bateaux ; le pont serait rapidement désorganisé par les oscillations résultant de l’enfoncement inégal des corps de support.
Comparaison des deux équipages (équipage de corps d’armée et équipage de pont de réserve)
La composition de l’équipage de corps d’armée est moins bien entendue que celle de l’équipage de réserve ; l’outillage, en particulier, n’est pas assez complet. Le bateau accouplé n’est, d’aucune façon, préférable au bateau de réserve ; l’assemblage des deux parties manque de solidité ; dans la navigation ascendante et pendant les transports de troupes, la cloison du milieu est gênante. Employé isolément, pour la navigation ou pour le pontage, il est tout à fait défectueux. La poutrelle articulée n’est pas d’un bon service.
Le matériel de l’équipage de corps d’armée est d’une construction plus difficile et plus coûteuse que celui de l’équipage de réserve, et les différences qu’ils présentent sont assez grandes pour qu’il en résulte des inconvénients quand on les emploie simultanément. Aussi semble-t-il qu’il y aurait avantage à supprimer l’équipage de corps d’armée et à préparer, par des améliorations apportées à l’équipage de réserve, l’adoption d’un matériel unique, satisfaisant à toutes les conditions.
Observations particulières
Les observations recueillies pendant la guerre tendent à prouver qu’ils serait avantageux d’exercer les pontonniers à jeter des ponts pendant la nuit, et de faire varier les conditions dans lesquelles s’exécutent leurs travaux ordinaires, en les combinant avec les manœuvres des autres troupes".
Voici la partie de l’article consacrée à l’équipage de pont de corps d’armée :
Composition générale de l’équipage
La composition de l’équipage de pont de corps d’armée n’est pas satisfaisante ; insuffisant pour les grandes rivières, cet équipage est trop considérable pour les cours d’eau moyens.
Demi-bateau, bateau et poutrelle
Le bateau navigue convenablement ; c’est un bon support et il se prête bien au transport des troupes, quoique la cloison médiane ralentisse l’embarquement et le débarquement.
Le demi-bateau navigue mal : la construction en est difficile ; elle ne peut être confiée qu’à des ouvriers exercés ; les ferrures y sont nombreuses et compliquées et le prix de revient en est très-élevé. L’assemblage se fait difficilement pendant la nuit et le mode de liaison usité laisse à désirer au point de vue de la solidité.
La poutrelle articulée n’est pas d’un bon emploi ; la ferrure est coûteuse, d’un travail difficile et se rompt fréquemment lorsque, dans l’obscurité, les travailleurs placent, par mégarde, la poutrelle à plat ou, sens dessus dessous.
Le bateau entier a, comme corps de support, une force suffisante ; mais les passerelles construites au moyen de demi-bateaux manquent de stabilité ; l’infanterie doit défiler sur deux hommes de front, la cavalerie en colonne par un, et les pièces de 4 doivent être traînées à bras, avec de grandes distances entre les bouches à feu. Il ne servirait de rien d’employer alternativement des bateaux entiers et des demi-bateaux ; le pont serait rapidement désorganisé par les oscillations résultant de l’enfoncement inégal des corps de support.
Comparaison des deux équipages (équipage de corps d’armée et équipage de pont de réserve)
La composition de l’équipage de corps d’armée est moins bien entendue que celle de l’équipage de réserve ; l’outillage, en particulier, n’est pas assez complet. Le bateau accouplé n’est, d’aucune façon, préférable au bateau de réserve ; l’assemblage des deux parties manque de solidité ; dans la navigation ascendante et pendant les transports de troupes, la cloison du milieu est gênante. Employé isolément, pour la navigation ou pour le pontage, il est tout à fait défectueux. La poutrelle articulée n’est pas d’un bon service.
Le matériel de l’équipage de corps d’armée est d’une construction plus difficile et plus coûteuse que celui de l’équipage de réserve, et les différences qu’ils présentent sont assez grandes pour qu’il en résulte des inconvénients quand on les emploie simultanément. Aussi semble-t-il qu’il y aurait avantage à supprimer l’équipage de corps d’armée et à préparer, par des améliorations apportées à l’équipage de réserve, l’adoption d’un matériel unique, satisfaisant à toutes les conditions.
Observations particulières
Les observations recueillies pendant la guerre tendent à prouver qu’ils serait avantageux d’exercer les pontonniers à jeter des ponts pendant la nuit, et de faire varier les conditions dans lesquelles s’exécutent leurs travaux ordinaires, en les combinant avec les manœuvres des autres troupes".
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