Equipage de pont de réserve modèle 1853 et suivants
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Equipage de pont de réserve modèle 1853 et suivants
Equipage de pont de réserve modèle 1853.
Généralités
L’équipage de pont de réserve (modèle 1853) était destiné à servir sur tous les cours d’eau, quelle que soit leur rapidité. Il fournissait les moyens de transporter les troupes par eau et permettait de construire des ponts susceptibles de porter tous les fardeaux militaires, y compris l’artillerie de siège.
Les objets principaux qui composaient cet équipage consistent en bateaux, nacelles, chevalets à deux pieds, corps-morts, poutrelles, madriers, ancres, cordages, voitures.
Bateau
Le bateau est entièrement en sapin, à l’exception des poupées et de leurs semelles qui sont en chêne. Les planches ont 0,025 d’épaisseur.
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Vue du bateau de l’équipage de pont de réserve modèle 1853
Les dimensions principales sont :
Longueur totale : 9,43 m
Hauteur (au corps) : 0,785 m
Largeur (au corps en haut) : 1,76 m
Largeur (au corps en bas) : 1,326 m
Poids moyen : 660 kg
Dans la construction du bateau on s’est écarté le moins possible des principes établis par la théorie ; les bordages sont droits et peu inclinés, les becs relevés.
L’arrière-bec est moins aigu que l’avant-bec, ce qui augmente la capacité du bateau et permet de rapprocher les deux trains de la voiture en chargeant le bateau l’arrière tourné vers le timon.
Le bateau d’équipage de réserve porte en dedans de chaque bordage cinq crochets de pontage distants entre eux de 0,80 m ; ceux du milieu déterminent l’axe du pont et sont placés un peu en arrière du centre de gravité du bateau.
Ce bateau renversé sur ses plats-bords est porté facilement à l’épaule par 20 hommes.
Conduit par 5 pontonniers, il peut transporter jusqu’à 25 hommes avec armes et bagages.
Le bateau d’équipage de réserve, enfoncé jusqu’au niveau de ses plats-bords, déplace 9,200 m3 d’eau, qui pèsent 9 200 kg ; si l’on déduit le plus grand poids du bateau, qui atteint 700 kg après un long séjour dans l’eau, la différence 8 520 kg, représente le poids nécessaire pour submerger le bateau.
Nacelle.
La nacelle est entièrement en sapin ; elle a les becs à peu près égaux et n’a pas de poupées, afin qu’elle puisse passer librement sous le tablier du pont.
Chevalet à deux pieds.
Toutes les parties du chevalet sont en sapin, excepté les semelles, qui sont en chêne.
Le chapeau porte sur chacune des faces latérales cinq crochets de pontage, distants l’un de l’autre de 0,80 m, comme ceux du bateau.
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Vue du chevalet à deux pieds du de l’équipage de pont de réserve modèle 1853
L’inclinaison des pieds dans leurs coulissent est de 20 degrés.
Il y a trois longueurs de pieds, 2 mètres, 3 mètres, 3,90 mètres, permettant de ponter depuis des profondeurs d’eau inférieures à 0,50 m jusqu’à une profondeur de 2,60 m.
Etabli dans un bateau d’équipage, le chevalet à deux pieds sert à soutenir le tablier du pont à une hauteur plus ou moins grande au-dessus des plats-bords.
Le chevalet à deux pieds, n’ayant par lui-même aucune stabilité dans le sens latéral, nécessite l’emploi de poutrelles à griffes qui le relient soit à la culée, soit à la portion de pont déjà établie.
Le pontage du chevalet à deux pieds devient pénible dans les eaux rapides dont la profondeur atteint 2 mètres, la pression de l’eau empêchant d’enfoncer les pieds.
Il est d’un mauvais emploi sur les fonds vaseux.
Corps morts.
Le corps-mort porte sur l’une de ses faces cinq crochets de pontage distants l’un de l’autre de 0,80 m comme ceux du bateau.
Poutrelles.
On emploie dans l’équipage de pont de réserve trois sortes de poutrelles, dont l’équarrissage commun est de 0,12 m.
Les poutrelles ordinaires, long. 8,00 m.
Les poutrelles de culée, long. 6,30 m.
Les poutrelles à griffes, long. 6,00 m.
Madriers.
Les madriers ont 3,90 m de longueur, 0,04 m d’épaisseur et 0,333 m de largeur. Les clés en chêne placées vers les extrémités des madriers ont pour objet d’arrêter l’extension des fentes.
Ancre.
L’ancre de l’équipage de réserve est tout en fer et pèse 65 kilogrammes. Elle est pourvue d’un jas mobile, qui, pour la commodité des transports, peut se coucher le long de la verge.
L’ancre de l’équipage de réserve a, dans un fond de gravier, une résistance de 580 kilogrammes.
Cordages.
Les cordages les plus usuels de l’équipage de réserve sont les suivants :
- les cordages d’ancre,
- les amarres ou traversières,
- les commandes de poutrelles, de guindage et de billots,
- les lignes à hommes et à chevaux.
Force du pont.
Si du nombre 8 500 kilogrammes, qui représente la force du support du bateau, on retranche le poids du tablier de la travée, lequel est de 838 kilogrammes, on trouve que le bateau ponté est capable de supporter une charge de 7 662 kilogrammes.
D’après cela, le pont d’équipage de réserve est susceptible de porter tous les fardeaux militaires de l’époque, même l’infanterie en déroute, en admettant qu’elle n’occupe que la voie du pont entre les guindages.
Voitures.
Le matériel de l’équipage de réserve est transporté par deux sortes de voitures : le haquet et le chariot de parc.
Le haquet sert à transporter les bateaux, nacelles, corps morts, chevalets, poutrelles, ancres. Le chariot de parc porte les madriers, les cordages et les autres agrès.
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Vue du haquet du pont d’équipage de réserve modèle 1853
Le haquet est à brancards, la roue avant pouvant passer sous les brancards pour faciliter le tournant de la voiture.
Le bateau se charge sur le haquet, le fond en dessous, l’arrière bec tourné vers l’avant-train.
Les voitures sont ordinairement attelées de 6 chevaux, chaque cheval traîne alors un poids d’environ 650 kilogrammes.
Le haquet chargé du bateau et attelé peut exécuter un demi-tour sur un chemin de 6 mètres de largeur, pourvu qu’il ne soit point gêné par des obstacles latéraux. Dans une rue il a besoin d’une largeur de 10 mètres.
Composition de l’équipage.
L’équipage (d’après le règlement de 1878) est partagé en 4 divisions dont chacune peut servir isolément. Il y a de plus une réserve destinée à fournir des rechanges et des outils.
Chaque division comprend 18 voitures réparties en 7 sections, savoir :
1 section de culée ;
1 section de chevalets ;
4 sections de bateaux ;
1 section de forge.
Il y a 3 voitures par section de bateaux et 2 pour chacune des autres sections.
Chacune des sections de culée, de chevalets et de bateaux comporte le matériel de deux travées. Il entre ainsi dans l’équipage entier :
32 bateaux ;
8 chevalets à deux pieds ;
8 corps-morts.
Le nombre total des voitures est de 77, dont 5 à la réserve. On emploie 500 chevaux pour les traîner (6 par voiture, plus 1/12 haut le pied).
Source :
Extrait du cours spécial sur les ponts militaires et le passage des rivières et règlement sur le service et les manœuvres des pontonniers ; 1878 ; Ministère de la Guerre.
Généralités
L’équipage de pont de réserve (modèle 1853) était destiné à servir sur tous les cours d’eau, quelle que soit leur rapidité. Il fournissait les moyens de transporter les troupes par eau et permettait de construire des ponts susceptibles de porter tous les fardeaux militaires, y compris l’artillerie de siège.
Les objets principaux qui composaient cet équipage consistent en bateaux, nacelles, chevalets à deux pieds, corps-morts, poutrelles, madriers, ancres, cordages, voitures.
Bateau
Le bateau est entièrement en sapin, à l’exception des poupées et de leurs semelles qui sont en chêne. Les planches ont 0,025 d’épaisseur.
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Vue du bateau de l’équipage de pont de réserve modèle 1853
Les dimensions principales sont :
Longueur totale : 9,43 m
Hauteur (au corps) : 0,785 m
Largeur (au corps en haut) : 1,76 m
Largeur (au corps en bas) : 1,326 m
Poids moyen : 660 kg
Dans la construction du bateau on s’est écarté le moins possible des principes établis par la théorie ; les bordages sont droits et peu inclinés, les becs relevés.
L’arrière-bec est moins aigu que l’avant-bec, ce qui augmente la capacité du bateau et permet de rapprocher les deux trains de la voiture en chargeant le bateau l’arrière tourné vers le timon.
Le bateau d’équipage de réserve porte en dedans de chaque bordage cinq crochets de pontage distants entre eux de 0,80 m ; ceux du milieu déterminent l’axe du pont et sont placés un peu en arrière du centre de gravité du bateau.
Ce bateau renversé sur ses plats-bords est porté facilement à l’épaule par 20 hommes.
Conduit par 5 pontonniers, il peut transporter jusqu’à 25 hommes avec armes et bagages.
Le bateau d’équipage de réserve, enfoncé jusqu’au niveau de ses plats-bords, déplace 9,200 m3 d’eau, qui pèsent 9 200 kg ; si l’on déduit le plus grand poids du bateau, qui atteint 700 kg après un long séjour dans l’eau, la différence 8 520 kg, représente le poids nécessaire pour submerger le bateau.
Nacelle.
La nacelle est entièrement en sapin ; elle a les becs à peu près égaux et n’a pas de poupées, afin qu’elle puisse passer librement sous le tablier du pont.
Chevalet à deux pieds.
Toutes les parties du chevalet sont en sapin, excepté les semelles, qui sont en chêne.
Le chapeau porte sur chacune des faces latérales cinq crochets de pontage, distants l’un de l’autre de 0,80 m, comme ceux du bateau.
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Vue du chevalet à deux pieds du de l’équipage de pont de réserve modèle 1853
L’inclinaison des pieds dans leurs coulissent est de 20 degrés.
Il y a trois longueurs de pieds, 2 mètres, 3 mètres, 3,90 mètres, permettant de ponter depuis des profondeurs d’eau inférieures à 0,50 m jusqu’à une profondeur de 2,60 m.
Etabli dans un bateau d’équipage, le chevalet à deux pieds sert à soutenir le tablier du pont à une hauteur plus ou moins grande au-dessus des plats-bords.
Le chevalet à deux pieds, n’ayant par lui-même aucune stabilité dans le sens latéral, nécessite l’emploi de poutrelles à griffes qui le relient soit à la culée, soit à la portion de pont déjà établie.
Le pontage du chevalet à deux pieds devient pénible dans les eaux rapides dont la profondeur atteint 2 mètres, la pression de l’eau empêchant d’enfoncer les pieds.
Il est d’un mauvais emploi sur les fonds vaseux.
Corps morts.
Le corps-mort porte sur l’une de ses faces cinq crochets de pontage distants l’un de l’autre de 0,80 m comme ceux du bateau.
Poutrelles.
On emploie dans l’équipage de pont de réserve trois sortes de poutrelles, dont l’équarrissage commun est de 0,12 m.
Les poutrelles ordinaires, long. 8,00 m.
Les poutrelles de culée, long. 6,30 m.
Les poutrelles à griffes, long. 6,00 m.
Madriers.
Les madriers ont 3,90 m de longueur, 0,04 m d’épaisseur et 0,333 m de largeur. Les clés en chêne placées vers les extrémités des madriers ont pour objet d’arrêter l’extension des fentes.
Ancre.
L’ancre de l’équipage de réserve est tout en fer et pèse 65 kilogrammes. Elle est pourvue d’un jas mobile, qui, pour la commodité des transports, peut se coucher le long de la verge.
L’ancre de l’équipage de réserve a, dans un fond de gravier, une résistance de 580 kilogrammes.
Cordages.
Les cordages les plus usuels de l’équipage de réserve sont les suivants :
- les cordages d’ancre,
- les amarres ou traversières,
- les commandes de poutrelles, de guindage et de billots,
- les lignes à hommes et à chevaux.
Force du pont.
Si du nombre 8 500 kilogrammes, qui représente la force du support du bateau, on retranche le poids du tablier de la travée, lequel est de 838 kilogrammes, on trouve que le bateau ponté est capable de supporter une charge de 7 662 kilogrammes.
D’après cela, le pont d’équipage de réserve est susceptible de porter tous les fardeaux militaires de l’époque, même l’infanterie en déroute, en admettant qu’elle n’occupe que la voie du pont entre les guindages.
Voitures.
Le matériel de l’équipage de réserve est transporté par deux sortes de voitures : le haquet et le chariot de parc.
Le haquet sert à transporter les bateaux, nacelles, corps morts, chevalets, poutrelles, ancres. Le chariot de parc porte les madriers, les cordages et les autres agrès.
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Vue du haquet du pont d’équipage de réserve modèle 1853
Le haquet est à brancards, la roue avant pouvant passer sous les brancards pour faciliter le tournant de la voiture.
Le bateau se charge sur le haquet, le fond en dessous, l’arrière bec tourné vers l’avant-train.
Les voitures sont ordinairement attelées de 6 chevaux, chaque cheval traîne alors un poids d’environ 650 kilogrammes.
Le haquet chargé du bateau et attelé peut exécuter un demi-tour sur un chemin de 6 mètres de largeur, pourvu qu’il ne soit point gêné par des obstacles latéraux. Dans une rue il a besoin d’une largeur de 10 mètres.
Composition de l’équipage.
L’équipage (d’après le règlement de 1878) est partagé en 4 divisions dont chacune peut servir isolément. Il y a de plus une réserve destinée à fournir des rechanges et des outils.
Chaque division comprend 18 voitures réparties en 7 sections, savoir :
1 section de culée ;
1 section de chevalets ;
4 sections de bateaux ;
1 section de forge.
Il y a 3 voitures par section de bateaux et 2 pour chacune des autres sections.
Chacune des sections de culée, de chevalets et de bateaux comporte le matériel de deux travées. Il entre ainsi dans l’équipage entier :
32 bateaux ;
8 chevalets à deux pieds ;
8 corps-morts.
Le nombre total des voitures est de 77, dont 5 à la réserve. On emploie 500 chevaux pour les traîner (6 par voiture, plus 1/12 haut le pied).
Source :
Extrait du cours spécial sur les ponts militaires et le passage des rivières et règlement sur le service et les manœuvres des pontonniers ; 1878 ; Ministère de la Guerre.
Dernière édition par MJR le Jeu 24 Mai 2012 - 5:25, édité 1 fois
MJR- membre
- Messages : 1168
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Re: Equipage de pont de réserve modèle 1853 et suivants
Bonjour à tous,
bonjour MJR,
Puis-je ?
Après le modèle Gribeauval, les Mod 1822, 1837 et 1842, le Mod 1853. Lui, comme les autres, sera remplacé par le 1858 et lui même par le 1901.
En fait, il n'existe pas de différence notable entre chacun de ces modèles.
La différence vient de la nature et de l'épaisseur du bois.
A l'origine, uniquement en chêne, vieux de 20 ans (temps de séchage) en épaisseur de 32 mm etc... Pénurie aidant, on finira avec du sapin de 22mm.
Cordialement,
B.G
Source : Thèse "Les moyens de franchissements militaires" soutenue à Montpellier du Cdt (j'ai un trou de mémoire...) je compléterai...
bonjour MJR,
Puis-je ?
Après le modèle Gribeauval, les Mod 1822, 1837 et 1842, le Mod 1853. Lui, comme les autres, sera remplacé par le 1858 et lui même par le 1901.
En fait, il n'existe pas de différence notable entre chacun de ces modèles.
La différence vient de la nature et de l'épaisseur du bois.
A l'origine, uniquement en chêne, vieux de 20 ans (temps de séchage) en épaisseur de 32 mm etc... Pénurie aidant, on finira avec du sapin de 22mm.
Cordialement,
B.G
Source : Thèse "Les moyens de franchissements militaires" soutenue à Montpellier du Cdt (j'ai un trou de mémoire...) je compléterai...
Le Bègue- modérateur
- Messages : 500
Date d'inscription : 07/01/2011
Age : 72
Localisation : Angers
Re: Equipage de pont de réserve modèle 1853 et suivants
merci "mjr" d'avoir pris le temps de rédiger ce sujet et merci "Le Bègue" pour tes commentaires de menuisier!
Re: Equipage de pont de réserve modèle 1853 et suivants
Bonjour à tous,
Bonjour Président,
En attendant, le pont Mod 1858 sera vendu à l'étranger (déjà !) entre autre, aux U.S.A (si si si !!!) qui commenceront la Guerre de Sécession avec nos pont de l'avant...
Depuis, les choses ont un peu changé...
Amicalement,
B.G
Bonjour Président,
En attendant, le pont Mod 1858 sera vendu à l'étranger (déjà !) entre autre, aux U.S.A (si si si !!!) qui commenceront la Guerre de Sécession avec nos pont de l'avant...
Depuis, les choses ont un peu changé...
Amicalement,
B.G
_________________
6°RG 1969-1972, 11° Cuir 1973-1975, 6°RG 1975-1980, ENSOA 1980-1984, D.A EAG 1984-1985, 71°RG 1985-1995, DG Marseille-1995-1996.
Le Bègue- modérateur
- Messages : 500
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Compléments illustrations d'après le règlement de 1916 : bateau, ancre et chevalet à deux pieds
Bonjour à tous,
un petit complément d'illustrations tirée d'un règlement de 1916 concernant le matériel de pont d'équipage, employé avec des bateaux en bois modèle 1853 ; comme l'a précisé notre ami Le Bègue, ces croquis représentent un bateau avec une épaisseur de de planche de 0,217 cm. La qualité de ces plans est relativement meilleure que celle du document de 1878 précédemment publié.
Support flottant : Bateau d'équipage Mle 1853
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L'ancre
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Le chevalet à deux pieds
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Remarque :
L'ensemble des dispositions de ce règlement concernant l'emploi de bateaux en bois modèle 1853 restent applicables pour l'emploi de bateaux métalliques modèle 1901, avec quelques petites réserves. En clair, l'essentiel du matériel est utilisable sur avec les deux supports flottants.
un petit complément d'illustrations tirée d'un règlement de 1916 concernant le matériel de pont d'équipage, employé avec des bateaux en bois modèle 1853 ; comme l'a précisé notre ami Le Bègue, ces croquis représentent un bateau avec une épaisseur de de planche de 0,217 cm. La qualité de ces plans est relativement meilleure que celle du document de 1878 précédemment publié.
Support flottant : Bateau d'équipage Mle 1853
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L'ancre
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Le chevalet à deux pieds
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Remarque :
L'ensemble des dispositions de ce règlement concernant l'emploi de bateaux en bois modèle 1853 restent applicables pour l'emploi de bateaux métalliques modèle 1901, avec quelques petites réserves. En clair, l'essentiel du matériel est utilisable sur avec les deux supports flottants.
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Haquet destiné au transport des bateaux et matériels de pont d'équipage Mle 1853
Complément d'informations relatif au haquet destiné au transport des bateaux et matériels de pont d'équipage Mle 1853.
Source :
Ecoles du Génie – Instruction pratique - Ecole des ponts – instruction générale commune – 1er fascicule – Ponts d’équipages ; 1916.
Haquet
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Arrière-train
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Pièces en bois :
2 brancards
1 lisoir
1 corps d’essieu
4 traverses dont un support de demi-rond
2 entretoises
4 montants
Pièces en fer :
7 arrêtoirs de poutrelle
2 brides de manœuvres
4 ranchets
1 bride d’embrêlage
1 demi-rond
1 essieu
Avant-train
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Pièces en bois :
1 corps d’essieu
1 sellette
2 armons
2 tirants
1 volée
1 timon
Pièces en fer :
1 essieu
1 cheville-ouvrière
1 bride d’embrèlage
1 sassoire
1 clef de timon
Pièces accessoires
Si le haquet est un haquet de chevalets, on y ajoute 2 commandes à la voiture lorsque celle-ci n’est pas chargée.
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Source :
Ecoles du Génie – Instruction pratique - Ecole des ponts – instruction générale commune – 1er fascicule – Ponts d’équipages ; 1916.
Haquet
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1 lisoir
1 corps d’essieu
4 traverses dont un support de demi-rond
2 entretoises
4 montants
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4 ranchets
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1 sellette
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2 tirants
1 volée
1 timon
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1 cheville-ouvrière
1 bride d’embrèlage
1 sassoire
1 clef de timon
Pièces accessoires
Si le haquet est un haquet de chevalets, on y ajoute 2 commandes à la voiture lorsque celle-ci n’est pas chargée.
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Chariot de parc des ponts d'équipage
Chariot de parc
Utilisation
Le chariot de parc est destiné au transport des matériels et agrès nécessaires pour les opérations de franchissement réalisés avec des ponts d’équipages (bateaux en bois modèle 1853 et ultérieurs ou bateaux métalliques modèle 1901).
Description
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Avant-train
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Eléments en bois :
1 sellette-fourchette
2 tirants
1 volée
1 timon
Eléments en fer :
1 cheville-ouvrière avec chevillette
1 bande circulaire
1 essieu
1 chevillette-clef de timon et sa chaînette
Arrière-train
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Eléments en bois :
2 brancards
1 entretoise
7 épars
1 hausse
4 planches de fond
2 ridelles
4 planches de côtés
2 hayons (chacun : 1 trésaille, 1 traverse, 4 épars et une planche)
Eléments en fer :
12 ranchets
4 étriers
4 chevillettes de trésaille
Lunette de cheville-ouvrière
1 essieu
Pièces accessoires
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Arrêtoir de madriers
1 arrêtoir en bois à languette avec trous pour pitons de chaîne de brêlage.
Chaîne de brêlage grande (avec crochet à chaque bout) de 3,80 m de longueur.
Chaîne de brêlage petite. 2 chaînes de 1,26 m de longueur (entre un crochet et un piton avec écrou) munies chacune d’une chaîne support de bavon de derrière terminée par un crochet.
Faux ranchets.
4 faux ranchets à enfourchement.
Utilisation
Le chariot de parc est destiné au transport des matériels et agrès nécessaires pour les opérations de franchissement réalisés avec des ponts d’équipages (bateaux en bois modèle 1853 et ultérieurs ou bateaux métalliques modèle 1901).
Description
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Avant-train
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Eléments en bois :
1 sellette-fourchette
2 tirants
1 volée
1 timon
Eléments en fer :
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1 bande circulaire
1 essieu
1 chevillette-clef de timon et sa chaînette
Arrière-train
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2 brancards
1 entretoise
7 épars
1 hausse
4 planches de fond
2 ridelles
4 planches de côtés
2 hayons (chacun : 1 trésaille, 1 traverse, 4 épars et une planche)
Eléments en fer :
12 ranchets
4 étriers
4 chevillettes de trésaille
Lunette de cheville-ouvrière
1 essieu
Pièces accessoires
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Arrêtoir de madriers
1 arrêtoir en bois à languette avec trous pour pitons de chaîne de brêlage.
Chaîne de brêlage grande (avec crochet à chaque bout) de 3,80 m de longueur.
Chaîne de brêlage petite. 2 chaînes de 1,26 m de longueur (entre un crochet et un piton avec écrou) munies chacune d’une chaîne support de bavon de derrière terminée par un crochet.
Faux ranchets.
4 faux ranchets à enfourchement.
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Ecole de navigation à la rame en bateau d'équipage
Ecole de navigation
Je vous invite à faire un petit tour à l'école de navigation du bateau à la rame. Naturellement ces principes de navigation sont les mêmes pour tous les types de supports flottants de l'époque (règlement de 1916), hormis quelques précautions complémentaires pour le bateau métallique modèle 1901.
L'équipage du bateau d'instruction pour l'école à la rame se compose de 4 rameurs et 1 pilote. Les légendes des schémas suffisent à comprendre les différentes manoeuvres.
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Je vous invite à faire un petit tour à l'école de navigation du bateau à la rame. Naturellement ces principes de navigation sont les mêmes pour tous les types de supports flottants de l'époque (règlement de 1916), hormis quelques précautions complémentaires pour le bateau métallique modèle 1901.
L'équipage du bateau d'instruction pour l'école à la rame se compose de 4 rameurs et 1 pilote. Les légendes des schémas suffisent à comprendre les différentes manoeuvres.
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Re: Equipage de pont de réserve modèle 1853 et suivants
Manoeuvre de montage et démontage d'un pont à VIENNE
Mise à l'eau des bateaux
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Construction d'une portière
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Naviguation des portières et assemblage
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La parade
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Passage du 19e Dragond sur le pont
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Préparation à la dislocation par portières
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Démontage de portière
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Chargement des bateaux
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Stockage à l'arsenal d'ESTRESSIN
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Mise à l'eau des bateaux
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La parade
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Chargement des bateaux
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Stockage à l'arsenal d'ESTRESSIN
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GRADWOHL Jacques- membre
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Re: Equipage de pont de réserve modèle 1853 et suivants
Merci Jacques pour cette magnifique série!
On voit bien les opérations de mise à l'eau et la façon dont l'avant-train était enlevé et remis.
On voit bien les opérations de mise à l'eau et la façon dont l'avant-train était enlevé et remis.
Equipage de pont de réserve et la guerre de 1870-71
Equipage de pont de réserve (à priori modèle 1858) à l'épreuve de la guerre 1870-1871
En 1874, la Revue d’artillerie a publiée une série d’articles relative à l’enquête sur le matériel d’artillerie employé pendant la guerre de 1870-1871. Pendant cette guerre, les ponts d’équipage étaient encore dans le giron de l’artillerie. Cette étude critique est intéressante puisqu’elle nous apporte quelques explications sur les choix pris ultérieurement sur les matériels et personnels affectés aux unités de pontonniers.
Voici la partie de l’article consacrée à l’équipage de pont de réserve :
« Equipage de pont de réserve
Composition générale de l’équipage
En tenant compte des ressources qu’on peut trouver dans les équipages de pont de corps d’armée, et en ayant d’ailleurs égard à la rapidité avec laquelle s’exécutent aujourd’hui les opérations militaires, on doit reconnaître qu’il est avantageux et possible de modifier la composition générale de l’équipage de pont de réserve. Il serait facile de réduire le nombre de voitures de 85 à 70, tout en conservant les moyens de construire un pont d’une longueur maxima de 240 mètres environ.
Bateau et nacelle
Le bateau de l’équipage de réserve est d’un emploi très-satisfaisant. Il résiste à tous les effets du transport, navigue bien, convient à tous les cours d’eau et se prête convenablement au transport des troupes de débarquement. On peut ordinairement, grâce aux précautions en usage, s’en servir sans difficulté, quand bien même il a séjourné un certain temps hors de l’eau.
Le seul inconvénient qu’il présente, c’est son poids assez considérable, surtout quand il vient d’être retiré de l’eau.
A ce point de vue, comme à celui de la conservation du matériel en magasin,, il conviendrait de reprendre les expériences commencées avec des bateaux en tôle d’acier.
Une modification facile à exécuter, et néanmoins importante, consisterait à remplacer les poupées, qui sont fixes, par des poupées mobiles. Les bateaux s’engageant alors librement sous le tablier de pont, il serait plus aisé de remplacer les supports flottants endommagés.
Les formes et les dimensions de la nacelle sont appropriées à sa destination spéciale ; néanmoins elle pourrait, sans inconvénient, être remplacée par le bateau d’équipage, si l’on adoptait la poupée mobile.
Haquet
Le haquet est une voiture simple et solide, ayant un tournant convenable, une stabilité suffisante, même dans de mauvais chemins ; il peut suivre facilement les mouvements d’une armée et sa construction se prête bien au chargement et au déchargement des bateaux.
Chariot de parc
Le chariot de parc a un trop faible tournant ; il est lourd et difficile à charger ; il convient de le remplacer par le haquet, excepté dans les sections de forges et dans la réserve.
Chevalet à deux pieds
Le chevalet à deux pieds a été d’un très-bon usage ; le chapeau est solide, son mode d’assemblage avec les pieds et le système de suspension sont excellents.
Les modifications exécutées en 1866 sont avantageuses ; les pieds glissent assez facilement dans les coulisses, et leur inclinaison est bonne. Le nouveau mode d’attache des semelles est bien supérieur à l’ancien. Sur les fonds qui se présentent très en pente, on peut supprimer les semelles, parce que le terrain est alors généralement résistant ; on obtient ainsi une stabilité suffisante.
Tablier
Les poutrelles ordinaires ont une résistance suffisante, pourvu qu’elles soient faites avec des bois de brin de première qualité.
Les madriers s’usent rapidement ; comme on ne saurait en augmenter les dimensions sans alourdir l’équipage, il est indispensable de choisir pour les confectionner des bois sans défaut. Parmi les moyens essayés pour protéger le tablier, l’emploi du fumier est plus nuisible qu’utile ; celui du sable doit être proscrit d’une façon absolue ; les grains s’enfoncent dans le bois et amènent promptement la destruction des madriers.
Agrès, engins, et cordages
Il aurait lieu de supprimer quelques-uns des agrès et des engins en usage ; en outre, parmi ceux que l’on conserverait, un certain nombre serait donné exclusivement aux réserves. Le mode de répartition ne peut être définitivement arrêté qu’après une étude approfondie.
Chariot de batterie
Les chariots de batterie mis à la disposition des deux compagnies du train chargées d’atteler l’équipage de pont seraient avantageusement remplacés par des chariots de parc.
Forge
Il y a lieu de rechercher pour le soufflet un mode d’abri plus efficace que la chemise actuellement en usage. Le nombre des forges outillées pourrait être réduit à deux, pourvu qu’on réglât convenablement le mode de fractionnement et qu’on décidât l’emploi de rechanges ferrés.
Transport et marches
Le transport par les voies ferrées d’un équipage de pont ne présente pas bien grandes difficultés, surtout lorsque le matériel reste sur roues.
On charge une voiture sur chaque truc, et il est facile d’éviter l’emploi des trucs intermédiaires vides en faisant alterner des voitures longues et les voitures courtes.
Pendant les marches sur les routes ordinaires, on doit veiller avec soin à ce qu’il ne soit introduit dans les bateaux aucun objet étranger au service.
Les transports par eau s’effectuent facilement ; l’équipage est subdivisé en 8 trains de 4 bateaux chacun.
Deux équipages ont été ainsi conduits, l’un de Toul à Paris, l’autre de Lyon à Avignon, sans qu’il ne se soit produit aucun incident qui mérite d’être signalé.
Le chargement des objets de pontage sur les voitures et l’emplacement des rechanges ne laissant rien à désirer.
Ponts de circonstance
Quelques ponts de circonstance ont été construits pendant la dernière guerre ; les ressources de l’équipage en outils et approvisionnements ont toujours été suffisantes.
Comparaison des deux équipages (équipage de corps d’armée et équipage de pont de réserve)
La composition de l’équipage de corps d’armée est moins bien entendue que celle de l’équipage de réserve ; l’outillage, en particulier, n’est pas assez complet. Le bateau accouplé n’est, d’aucune façon, préférable au bateau de réserve ; l’assemblage des deux parties manque de solidité ; dans la navigation ascendante et pendant les transports de troupes, la cloison du milieu est gênante. Employé isolément, pour la navigation ou pour le pontage, il est tout à fait défectueux. La poutrelle articulée n’est pas d’un bon service.
Le matériel de l’équipage de corps d’armée est d’une construction plus difficile et plus coûteuse que celui de l’équipage de réserve, et les différences qu’ils présentent sont assez grandes pour qu’il en résulte des inconvénients quand on les emploie simultanément. Aussi semble-t-il qu’il y aurait avantage à supprimer l’équipage de corps d’armée et à préparer, par des améliorations apportées à l’équipage de réserve, l’adoption d’un matériel unique, satisfaisant à toutes les conditions.
Observations particulières
Les observations recueillies pendant la guerre tendent à prouver qu’ils serait avantageux d’exercer les pontonniers à jeter des ponts pendant la nuit, et de faire varier les conditions dans lesquelles s’exécutent leurs travaux ordinaires, en les combinant avec les manœuvres des autres troupes".
En 1874, la Revue d’artillerie a publiée une série d’articles relative à l’enquête sur le matériel d’artillerie employé pendant la guerre de 1870-1871. Pendant cette guerre, les ponts d’équipage étaient encore dans le giron de l’artillerie. Cette étude critique est intéressante puisqu’elle nous apporte quelques explications sur les choix pris ultérieurement sur les matériels et personnels affectés aux unités de pontonniers.
Voici la partie de l’article consacrée à l’équipage de pont de réserve :
« Equipage de pont de réserve
Composition générale de l’équipage
En tenant compte des ressources qu’on peut trouver dans les équipages de pont de corps d’armée, et en ayant d’ailleurs égard à la rapidité avec laquelle s’exécutent aujourd’hui les opérations militaires, on doit reconnaître qu’il est avantageux et possible de modifier la composition générale de l’équipage de pont de réserve. Il serait facile de réduire le nombre de voitures de 85 à 70, tout en conservant les moyens de construire un pont d’une longueur maxima de 240 mètres environ.
Bateau et nacelle
Le bateau de l’équipage de réserve est d’un emploi très-satisfaisant. Il résiste à tous les effets du transport, navigue bien, convient à tous les cours d’eau et se prête convenablement au transport des troupes de débarquement. On peut ordinairement, grâce aux précautions en usage, s’en servir sans difficulté, quand bien même il a séjourné un certain temps hors de l’eau.
Le seul inconvénient qu’il présente, c’est son poids assez considérable, surtout quand il vient d’être retiré de l’eau.
A ce point de vue, comme à celui de la conservation du matériel en magasin,, il conviendrait de reprendre les expériences commencées avec des bateaux en tôle d’acier.
Une modification facile à exécuter, et néanmoins importante, consisterait à remplacer les poupées, qui sont fixes, par des poupées mobiles. Les bateaux s’engageant alors librement sous le tablier de pont, il serait plus aisé de remplacer les supports flottants endommagés.
Les formes et les dimensions de la nacelle sont appropriées à sa destination spéciale ; néanmoins elle pourrait, sans inconvénient, être remplacée par le bateau d’équipage, si l’on adoptait la poupée mobile.
Haquet
Le haquet est une voiture simple et solide, ayant un tournant convenable, une stabilité suffisante, même dans de mauvais chemins ; il peut suivre facilement les mouvements d’une armée et sa construction se prête bien au chargement et au déchargement des bateaux.
Chariot de parc
Le chariot de parc a un trop faible tournant ; il est lourd et difficile à charger ; il convient de le remplacer par le haquet, excepté dans les sections de forges et dans la réserve.
Chevalet à deux pieds
Le chevalet à deux pieds a été d’un très-bon usage ; le chapeau est solide, son mode d’assemblage avec les pieds et le système de suspension sont excellents.
Les modifications exécutées en 1866 sont avantageuses ; les pieds glissent assez facilement dans les coulisses, et leur inclinaison est bonne. Le nouveau mode d’attache des semelles est bien supérieur à l’ancien. Sur les fonds qui se présentent très en pente, on peut supprimer les semelles, parce que le terrain est alors généralement résistant ; on obtient ainsi une stabilité suffisante.
Tablier
Les poutrelles ordinaires ont une résistance suffisante, pourvu qu’elles soient faites avec des bois de brin de première qualité.
Les madriers s’usent rapidement ; comme on ne saurait en augmenter les dimensions sans alourdir l’équipage, il est indispensable de choisir pour les confectionner des bois sans défaut. Parmi les moyens essayés pour protéger le tablier, l’emploi du fumier est plus nuisible qu’utile ; celui du sable doit être proscrit d’une façon absolue ; les grains s’enfoncent dans le bois et amènent promptement la destruction des madriers.
Agrès, engins, et cordages
Il aurait lieu de supprimer quelques-uns des agrès et des engins en usage ; en outre, parmi ceux que l’on conserverait, un certain nombre serait donné exclusivement aux réserves. Le mode de répartition ne peut être définitivement arrêté qu’après une étude approfondie.
Chariot de batterie
Les chariots de batterie mis à la disposition des deux compagnies du train chargées d’atteler l’équipage de pont seraient avantageusement remplacés par des chariots de parc.
Forge
Il y a lieu de rechercher pour le soufflet un mode d’abri plus efficace que la chemise actuellement en usage. Le nombre des forges outillées pourrait être réduit à deux, pourvu qu’on réglât convenablement le mode de fractionnement et qu’on décidât l’emploi de rechanges ferrés.
Transport et marches
Le transport par les voies ferrées d’un équipage de pont ne présente pas bien grandes difficultés, surtout lorsque le matériel reste sur roues.
On charge une voiture sur chaque truc, et il est facile d’éviter l’emploi des trucs intermédiaires vides en faisant alterner des voitures longues et les voitures courtes.
Pendant les marches sur les routes ordinaires, on doit veiller avec soin à ce qu’il ne soit introduit dans les bateaux aucun objet étranger au service.
Les transports par eau s’effectuent facilement ; l’équipage est subdivisé en 8 trains de 4 bateaux chacun.
Deux équipages ont été ainsi conduits, l’un de Toul à Paris, l’autre de Lyon à Avignon, sans qu’il ne se soit produit aucun incident qui mérite d’être signalé.
Le chargement des objets de pontage sur les voitures et l’emplacement des rechanges ne laissant rien à désirer.
Ponts de circonstance
Quelques ponts de circonstance ont été construits pendant la dernière guerre ; les ressources de l’équipage en outils et approvisionnements ont toujours été suffisantes.
Comparaison des deux équipages (équipage de corps d’armée et équipage de pont de réserve)
La composition de l’équipage de corps d’armée est moins bien entendue que celle de l’équipage de réserve ; l’outillage, en particulier, n’est pas assez complet. Le bateau accouplé n’est, d’aucune façon, préférable au bateau de réserve ; l’assemblage des deux parties manque de solidité ; dans la navigation ascendante et pendant les transports de troupes, la cloison du milieu est gênante. Employé isolément, pour la navigation ou pour le pontage, il est tout à fait défectueux. La poutrelle articulée n’est pas d’un bon service.
Le matériel de l’équipage de corps d’armée est d’une construction plus difficile et plus coûteuse que celui de l’équipage de réserve, et les différences qu’ils présentent sont assez grandes pour qu’il en résulte des inconvénients quand on les emploie simultanément. Aussi semble-t-il qu’il y aurait avantage à supprimer l’équipage de corps d’armée et à préparer, par des améliorations apportées à l’équipage de réserve, l’adoption d’un matériel unique, satisfaisant à toutes les conditions.
Observations particulières
Les observations recueillies pendant la guerre tendent à prouver qu’ils serait avantageux d’exercer les pontonniers à jeter des ponts pendant la nuit, et de faire varier les conditions dans lesquelles s’exécutent leurs travaux ordinaires, en les combinant avec les manœuvres des autres troupes".
MJR- membre
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Date d'inscription : 01/11/2010
Age : 66
Localisation : STRASBOURG
Re: Equipage de pont de réserve modèle 1853 et suivants
Bonjour à tous,
Bonjour MJR,
Juste pour les "Génie Boeufs" comme moi, quelques commentaires...
On remarquera dans l'extrait suivant :
De la source (Revue d'Artillerie) :
Sœur jumelle de la Revue du Génie, elle recueille les avis des cadres de l'Arme qui désire s'exprimer. Ce n'est pas une incohérence. A cette époque (1874), le Génie ne met en œuvre que, et rien que, les ponts les ponts destinées à la troupe (entendre par là, l'armée) car l'Artillerie dispose de ses propres ponts, celui-ci en l’occurrence.
De la longueur (240) :
Rien de nouveau sous le soleil. Si Gribeauval a choisi cette distance, cela ne relève pas du hasard. Du temps des Grands Anciens, la largeur moyenne du Rhin était de 242 mètres. Tous les spécialistes ici présents remarqueront la continuité dans l'espace temps, sauf les esprits chagrins, les PFM ...
Des ponts de circonstances :
Sans doute un petit peu d'ironie dans mes propos, mais concernant les "fondamentaux" dont se réclament certains aujourd'hui...
Un pont de circonstance n'est pas un pont réalisé de bric et de broc. C'est un pont réglementaire dont les manuels expliquent en tous sens les calculs, les modes de réalisation et la mise en oeuvre. Ces ponts là se réalisent avec les matériaux trouvés sur place et assemblé avec le matériel du Parc.
Ceci, en opposition au matériel type "Ikea", dont l'assemblage est réalise façon kit...
Aujourd'hui, les ponts de circonstances sont traités avec une coupable légèreté, et c'est bien dommage, à une époque ou plus personne ne fait la différence entre coupure sèche et coupure humide alors que la mission est invariable "Ouvrir la route".
Du stockage :
Du joyeux mélange :
Dans le dernier paragraphe, l'auteur compare les deux types de ponts, le Mod 1866 et le Mod 1858, le premier étant l'ancêtre du M2 et du MLF.
C'est presque de la mauvaise foi... Ces bateaux ne sont pas conçus pour le transport de troupe. Le reproche "dans la navigation ascendante et pendant les transports de troupes, la cloison du milieu est gênante" est infondé. De fait, la France n'a jamais disposé d'un module aussi efficace que le pont autrichien dit "Birago", du nom du chevalier qui inventa et mis au point un système de pontage qui porta son nom et qui ne fut dépassé que par le modèle 1901, soit 75 ans plus tard...
Conclusion :
En regardant la date de publication, et en se replongeant dans le conteste, on discerne mieux le ballon d'essai de l'auteur dont l'idée maîtresse est enfouie dans le texte mais qui est la clef de voute du raisonnement :
En ce temps là, l'Armée n'était pas encore la grande muette et chacun pouvait exprimer son avis et avancer ses idées.
Ô tempores, Ô morales
Cordialement,
Louis.
Bonjour MJR,
Juste pour les "Génie Boeufs" comme moi, quelques commentaires...
Composition générale de l’équipage
En tenant compte des ressources qu’on peut trouver dans les équipages de pont de corps d’armée, et en ayant d’ailleurs égard à la rapidité avec laquelle s’exécutent aujourd’hui les opérations militaires, on doit reconnaître qu’il est avantageux et possible de modifier la composition générale de l’équipage de pont de réserve. Il serait facile de réduire le nombre de voitures de 85 à 70, tout en conservant les moyens de construire un pont d’une longueur maxima de 240 mètres environ.
On remarquera dans l'extrait suivant :
De la source (Revue d'Artillerie) :
Sœur jumelle de la Revue du Génie, elle recueille les avis des cadres de l'Arme qui désire s'exprimer. Ce n'est pas une incohérence. A cette époque (1874), le Génie ne met en œuvre que, et rien que, les ponts les ponts destinées à la troupe (entendre par là, l'armée) car l'Artillerie dispose de ses propres ponts, celui-ci en l’occurrence.
De la longueur (240) :
Rien de nouveau sous le soleil. Si Gribeauval a choisi cette distance, cela ne relève pas du hasard. Du temps des Grands Anciens, la largeur moyenne du Rhin était de 242 mètres. Tous les spécialistes ici présents remarqueront la continuité dans l'espace temps, sauf les esprits chagrins, les PFM ...
Des ponts de circonstances :
Sans doute un petit peu d'ironie dans mes propos, mais concernant les "fondamentaux" dont se réclament certains aujourd'hui...
Un pont de circonstance n'est pas un pont réalisé de bric et de broc. C'est un pont réglementaire dont les manuels expliquent en tous sens les calculs, les modes de réalisation et la mise en oeuvre. Ces ponts là se réalisent avec les matériaux trouvés sur place et assemblé avec le matériel du Parc.
Ceci, en opposition au matériel type "Ikea", dont l'assemblage est réalise façon kit...
Aujourd'hui, les ponts de circonstances sont traités avec une coupable légèreté, et c'est bien dommage, à une époque ou plus personne ne fait la différence entre coupure sèche et coupure humide alors que la mission est invariable "Ouvrir la route".
Du stockage :
A cette époque, deux écoles s'affrontent. La première consiste à stocker les bateaux à l'envers avec pour avantage de voir l'eau de pluie s'écouler mais pour inconvénient de voir les coques sécher et donc perdre leur étanchéité. La seconde école veut que l'on mette du foin au fond du bateau avec l'avantage de pouvoir les utiliser à tout moment mais avec l'inconvénient de voir les bateaux pourrir si on les abandonnent trop longtemps.On peut ordinairement, grâce aux précautions en usage, s’en servir sans difficulté, quand bien même il a séjourné un certain temps hors de l’eau.
Du joyeux mélange :
Dans le dernier paragraphe, l'auteur compare les deux types de ponts, le Mod 1866 et le Mod 1858, le premier étant l'ancêtre du M2 et du MLF.
C'est presque de la mauvaise foi... Ces bateaux ne sont pas conçus pour le transport de troupe. Le reproche "dans la navigation ascendante et pendant les transports de troupes, la cloison du milieu est gênante" est infondé. De fait, la France n'a jamais disposé d'un module aussi efficace que le pont autrichien dit "Birago", du nom du chevalier qui inventa et mis au point un système de pontage qui porta son nom et qui ne fut dépassé que par le modèle 1901, soit 75 ans plus tard...
Conclusion :
En regardant la date de publication, et en se replongeant dans le conteste, on discerne mieux le ballon d'essai de l'auteur dont l'idée maîtresse est enfouie dans le texte mais qui est la clef de voute du raisonnement :
A ce point de vue, comme à celui de la conservation du matériel en magasin,, il conviendrait de reprendre les expériences commencées avec des bateaux en tôle d’acier.
En ce temps là, l'Armée n'était pas encore la grande muette et chacun pouvait exprimer son avis et avancer ses idées.
Ô tempores, Ô morales
Cordialement,
Louis.
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