LA BENOTO du Musée du Génie

la foreuse BENOTO ,dont nous avions parlé sur le sujet relatif au Musée du Génie de JAMBE(BELGIQUE),je laisse le soin aux anciens qui l'ont manipulée d'en parler ,ils ont sans doute des choses à raconter notamment au sujet de ce qui ressemble à une poêle avec les 2 brancards ,ici en position repliée sur la droite.
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Je peut t'apporter quelques précisions sur cet engin d'un autre temps et sur sa "poêle avec deux brancards".

La grosse pièce verticale sur laquelle il y a marqué Benoto, s'appelle le mouton. A sa base 3 griffes de forme triangulaire. Pour forer, le mouton est monté en haut du mât guide (en position repliée sur la seconde photo), il pèse 500 Kg. Une fois en position haute, le mouton est lâché et par inertie, dans sa chute, les trois griffes vont s'enfoncer dans la terre et se refermer. Le mouton va être relevé à hauteur intermédiaire et c'est là qu'intervient la poêle.

La poêle est fixé sur un étrier qui permet de la mettre en position horizontale, lui même fixé sur un axe qui permet un déplacement latéral et circulaire. Quand le mouton a été relevé, un opérateur (grâce aux deux brancards), vient placer le plateau sous le mouton, le chef d'engin ouvre les griffes et la terre tombe sur le plateau. Mouvement latéral et circulaire, puis bascule du plateau pour former un tas de terre à coté de l'engin.

Bien sur pas d'hydraulique sur cet engin antédiluvien, mais des câbles et de l'huile de coude.

Cet engin servait dans le cadre de l'obstruction d'itinéraire, à faire ce que l'on appelait alors en explosif, des fourneaux: forage à 5 m, enfouissement de charges spécifiques de 50 kg dites charges Benoto (cylindrique et du diamètre de forage), rebouchage du volume restant avec de la terre bien tassée et BOUM. Cela devait faire un entonnoir de 5 à 6m de fond et de 20 à 30 m de diamètre.

Je n'ai utilisé cette foreuse qu'à l'instruction à l'EAG. Je ne serais dire si elle à été en dotation dans nos régiments d'alors, stationnés dans l'Est et en charge d'arrêter les hordes barbares venues de la même direction, mais toujours est-il que si nous avions du utiliser ce genre d'engin il aurait sans doute fallût prendre de sacrés délais.

Voilà qui est joliment décrit merci GILLES,je pense qu'il a été en dotation dans quelques régiments , mais je pense que d'autres nous le confirmeront attendons la suite.

Bonjour à tous.
Bonjour Dominique.
Bonjour Gilles.

Je me souviens d’avoir assisté à un tir Benoto, au printemps 1966, à La Courtine.
Un tit de 600 Kg. Nous étions à un Km et une partie de la gerbe de terre est retombée dans notre direction avec un bruit de charge de cavalerie. C’était super.
La mise en œuvre avait été faite par des spécialistes, du 6 je crois, et peut être même de la Katscieshûne.
Pendant la fouille, l’ESOA  A***  fut blessé. Suite à une manœuvre trop précipitée, la benne tombât sur le coté de la gamelle, celle-ci virât sur son axe et un des manches cueillit A*** sous les cotes et lui fit faire un vol plané.
J’ai vu d’autres tirs par la suite, pas beaucoup, mais pas d’aussi réussit que celui de La Courtine. On aurait pu mettre plusieurs locomotives dans le cratère.
Particularité de la benne, en cas de sol très résistant, et il est  possible de bloquer les dents en position ouverte en posant le collier de havage.
En ce qui concerne l’usage opérationnel, il valait mieux s’y prendre à l’avance, en effet. Mais ça, c’était l’affaire du commandement.
Les délais sont conditionnés par la nature du terrain, et de toutes façons, que ce soit à la tarière US ou bien à la barre à mine Binet, on n’allait pas plus vite.
Autres emplois :
Mon excellent camarade le major Michel Vaucel m’a conté avoir réalisé des forages Benoto à destination de feuillées.
Les haveuses (ou Drill machines) sont toujours employées, en Asie mineure, pour la recherche de l’eau.

Sapeur !!!.

Daum

Avant le tir et après avoir foré les explications.
La Courtine 1969.

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Le tir et le résultat.
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Salut JEAN ,
sympathique le résultat ,combien de Gus dans le trou ?
CDT
DOMINIQUE

Bonne question il faut compter.
Mais il me semble me souvenir que à un moment toute la brigade y était soit + ou - 150 hommes.

Et voici les charges Bénoto, 50 kg de tolite, + les amorces en tolite aussi, en pots de fleurs,spécialement pour les culées de ponts, qui comportaient toutes dans leur construction récentes (1980), des puits béton, en général au moins 2, gauche et droite, dans lesquels on empilait les charges l'une sur l'autre, souvent 500KG par puits (ou gaine) de culées de pont, les piles maçonnées avaient aussi ces dispositifs, faisant partie du DMP ( Dispositifs de Mines Permanents).
 Mais sans les puits... les petits artisans du génie se coltinaient la foreuse Bénoto... surtout pour les culées. Ma photo correspond à la préparation de l'explosion des 500Kg à la Courtine, dont parle Ambroise, en 1969 où je me trouvais aussi.

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Cela ne nous rajeunies pas.

J'ai 5 minutes pour poster des images d'il y a quelques années, que je gardais pour écrire un truc sur la BENOTO  

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Souvenirs personnels de cet engin qui ressemble à une Grande sauterelle.
Il me semble les avoir vu pour la première fois en 1953 au 31° Rgt du Génie à Port Lyautey où plusieurs étaient alignées à l'entrée du Parc Technique.
Par la suite alors que j'étais affecté en Indochine au 62° BG nous étions à Bien-Hoa logeant sous la tente et construisant un cantonnement en préfabriqués avec du bois prédécoupé. C'était fin 1954 après le cessez le feu. Nous étions en bordure de la route Saigon Dalat. C'était un Dimanche et nous étions quelques uns pris dans une partie de ballon . Une voiture s’arrête et un Général en descend pour nous demander si nous savions où en était le creusement du puits pour eau potable avec la Bénoto.Il n'y avait pas d'officier à proximité et nous n' avons pu répondre, liquéfiés par les galons. Par contre nous savions que des latrines avaient été creusées avec les bénotos et naturellement nous ne lui en avons pas parlé. En fait c'était le Général qui commandait le Génie en E O, nous l'avons su par la suite, qui avait l'habitude de passer le veek end à Dalat. Je ne me rappelle plus de son nom mais je crois me souvenir qu'il est décédé en Indochine dans un accident de la circulation en retour de Dalat justement.
Dans la suite de ma carrière la Bénoto a toujours été le sujet d'études pour notre formation et de commentaires pour sa conception.Pourquoi sur remorque? Les mauvaises langues précisaient que sur remorque elle étaient entièrement du ressort du Matériel Génie et n'avait pas les inconvénients du compresseur Leroy pour les réparations, compresseur à l'E M G et Châssis à l'ERM.
D'autres faisaient remarquer que la vitesse de déplacement ne pouvait dépasser 40 Km/h alors que cela ne pouvait que retarder une colonne en déplacement tactique.
Je crois savoir qu'il y a eu en A F N des unités équipées de ce matériel pour creuser des puits. Si un membre du Forum peut nous éclairer.
Et bonne année quand même

Adrien,
Merci pour ces précisions. Je peux te dire que le génie des FFA profitant du financement avantageux a effectué des essais de la BENOTO montée sur un camion MAGIRUS au milieu des années 50. Je vais essayer d'ouvrir un sujet avec des images demain.

Ce n'est peut-être pas tout à fait le même model(quoi que) mais le principe est identique.

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Juste 2 témoignages  sans grande valeur, peut-être!
En 1953 le 31e Génie à Port Lyautey était doté de Bénotos . Je les ai vu , elles étaient parquées dans l'enceinte du Service technique.
En Indochine , en 1955, il y avait des Bénotos. Elles ont été utilisé, entre autre pour l'aménagement des cantonnements construits pour accueillir les unités rapatriées du nord apres l'armistice, notamment pour creuser des fosses d'aisance.(!)
Plus tard je l'étudierais sommairement pour mes  brevets d'arme.
On disait à l'époque qu'elle était sur remorque parce que le Génie voulait en garder , seul, le suivi technique alors que si elle avait été sur châssis GMC ou autre le matériel aurait à gérer le châssis comme pour le compresseur Leroy, GMC à L'ERM et Compresseur à l'établissement du Génie.
A tenir compte que sur Châssis camion elle aurait été encore plus haute et poser des problèmes pour la circulation routière ou VF

Merci à vous pour ces photos et ces récits, c'est passionnant, je n'avais aucune idée de l'histoire de la Benoto !

Je travaille dans une entreprise de forage et nous utilisons toujours la technique Benoto pour les forages d'eau (potable, géothermie, ...). Le matériel à évolué mais la technique reste la même. Nous avons encore des bennes Benoto (CP4, CP5, CP6) fonctionnelles, bien que nous les utilisons presque plus.

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Merci Remig pour ta contribution. C'est sympa de savoir que ce moyen est toujours utilisé.

Admin a écrit:Merci Remig pour ta contribution. C'est sympa de savoir que ce moyen est toujours utilisé.

Drôle de coïncidence...

Ma fille de 23 ans, jeune ingénieure hydrogéologue, m'expliquait récemment que l'entreprise qui réalise les forages pour le compte de son bureau d'études emploie régulièrement des (je cite) "vieilles foreuses" d'un modèle qui ne lui avait jamais été présenté pendant ses études et que les opérateurs lui avaient dit que c'étaient des (je re-cite) des "bennes auto". Elle n'a pas compris pourquoi je me fendais la gueule !

Je lui ai fait passer les crobards illustrant le topic... "Papa, c'est exactement ça !"

Apparemment la Benoto reste très prisée dans les sols meubles et en particulier dans ce que ma fille appelle des "sablons" !