Missions Offensives - Ramassage rapide de plongeurs

Pour récupérer rapidement une équipe de plongeur après une mission de reconnaissance ou offensive, pouvait être employée la technique du ramassage rapide à l'aide d'une vedette.

A l'entrainement nous utilisions les vedettes en dotation dans nos Régiments, d'abord les vedettes US de 27pieds, et ensuite les F1.

Notre préférence allée à la 27pieds qui était plus basse sur l'eau et surtout qui avait plus de pêche.

Nous brélions solidement un flotteur 6 hommes a bâbord de la vedette, en position avant. Le dispositif de ramassage était fait avec un cordage de gros diamètre accroché à l'avant tribord  de la vedette, en son milieu une grosse chambre à air de camion servait d'amortisseur et l'extrémité était constituait d'un anneau gainé d'une bonne épaisseur de caoutchouc néoprène pour adoucir le contact avec le plongeur.

Les plongeurs se devaient d'être parfaitement alignés sur le plan d'eau et avec un intervalle régulier. Le pilote de la vedette (en qui nous avions toute confiance) s'alignait de loin, il axait le butoir bâbord de la vedette sur la tête du plongeur et en avant toute.
Dans le flotteur le ramasseur, qui lui, va présenter l'anneau au plongeur pour qu'il y engage le bras jusqu'à la saigné de l'épaule. Un aide ramasseur prêt à aider si la sortie d'eau pose problème. Le ramasseur et son aide, sont des plongeurs confirmés.
Quant au plongeur dans l'eau, il voit la vedette qui lui fonce droit dessus. Pas de panique, la vague d'étrave va le dégager sur le coté. Il faut palmer droit pour se sortir au maximum de l'eau, tendre le bras poing fermé, l'engager dans l'anneau jusqu'à la saigné de l'épaule, le rabattre sur la poitrine, le bloquer avec le bras droit et allonger les jambes. L'action du ramasseur qui tire et la vitesse font le reste, on vient s'enrouler sur le boudin du flotteur.
Exercice impressionnant et pas sans risque. A l'entrainement  après 4 ou 5 ramassages en générale on crie grâce et on s'en sort avec un bel hématome sur le biceps.

Les photos qui suivent sont de 1974, à l'EDP du 4RG, vedette US de 27 pieds de la 25émé Cie. Dans le cas présent, je suis l'aide ramasseur (4 photos sur 6), les plongeurs sont des stagiaires CTE SAF.

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Je pense que cette série de photos illustre bien le propos.

Ha oui, c'est bien comme reportage!
Merci Gilles, j'ai eu à plusieurs reprises l'occasion de piloter ma vedette pour ramasser des grenouilles c'était au 71°RG, il y a quelques images de ramassage aussi dans le sujet sur la vedette F1 ici:
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J'ai pratiqué ce genre de "sport" à Collioure en 1975... comme l'écrit fort justement CPIO, le bras gauche "ramassait" un maximum. J'avoue ne jamais avoir compris l'intérêt militaire de ce procédé

Super GILLES ce reportage ,les photos sont effectivement très parlantes,mais apparemment tous les SAF acteurs directs de la démo ,ont l'air d'en baver qu'ils soient à la flotte ou sur le flotteur; pour rejoindre le propos de JEAN-FRANCOIS,cette technique était-elle vraiment utile? il y en avait il d'autres pour ramassage rapide ,par voie aqueuse s'entend ?
Il est certain qu'en cas de feu intense sur la flotte ,il fallait sauver les grenouilles même au risque de leur flinguer un bras ,mais tout de même ...

Je vois que cette technique de récupération de plongeurs suscite bien des questions.

J'ai le souvenir d'avoir vu il y a bien 25 à 30 ans, deux documents filmés relatifs à la récupération des plongeurs;
Le premier était US et faisait état du ramassage d'une équipe de reconnaissance de plage, suivant cette technique, durant à priori la guerre du Pacifique.
Le second de notre Marine Nationale montrait une vedette équipée pour le ramassage, mais aussi pour une mise à l'eau à pleine vitesse et ce sans dommage pour le plongeur.
Cette vedette était équipée sur un bord, d'une goulotte inclinée et descendant au ras de l'eau. Un peu comme les toboggans que nous voyons dans les parcs de loisirs aquatiques. Le plongeur s'allonge, se laisse glisser et arrive dans l'eau avec une incidence faible qui attenue le choc.

Maintenant en ce qui nous concerne, cela faisait partie de la formation et de l'entrainement, de là à en faire une utilisation opérationnelle, je ne pense pas.

Je te rassure Dominique, a part les hématomes, je n'ai jamais vu personne se flinguer un bras. Cet exercice n'était pratiqué que par des gens en grande forme physique, costaud, spécialistes qualifiés et entrainés.

Bonjour,
Je me souviens avoir assisté à une demie journée de folie pour les plongeurs, la veille de la fête nautique de l'EAG, hélico, saut dans l'eau, récupération vedette, sortie d'eau et on recommence, plusieurs fois,il faut aimer.
Et le soir, ils avaient encore la force de foutre le bordel au mess.....................
Je ne suis pas un spécialiste, mais j'allais demander l'utilité opérationnelle de la récupération rapide, j'ai la réponse.
Si non, la rubrique est très instructive.
GUY

CPIO a écrit:
Cet exercice n'était pratiqué que par des gens en grande forme physique, costaud, spécialistes qualifiés et entrainés.

Gilles, je suis convaincu que des centaines de stagiaires passés pas Collioure vont être heureux d'apprendre qu'ils étaient des "spécialistes qualifiés et entraînés"

Bon, je relativise, la méthode était moins "brutale", le zodiac qui nous ramassait n'était pas "à couple" d'une vedette et progressait à allure raisonnable. Mais ça restait un "moment fort" de notre passage au "centre de vacances nautiques"

Tu as raison Jean François, le principe est le même mais moins brutal et peut être plus physique car moins de vitesse (mais avec la vitesse le bras en prend un coup) . Déjà avec la vedette il y a des fois où le ramasseur a du mal à faire monter son collègue, l’intérêt d'être à couple de la vedette permet de laisser de la place dans le zodiac pour travailler, évite qu'une grenouille passe dans l'hélice du propu, et le cap est maintenu à coup sûr alors que sur un zodiac à grande vitesse avec le choc de la rencontre du le plongeur, le bateau a tendance à tourner et en rivière t'as intérêt à aller vite pour te ré-axer pour choper le prochain qui arrive vite (ils sont tous dans le même axe).
Le baratin habituel pour les démonstration, c'était que les plongeurs étaient largués par (bateau, avion, la palme) pour effectuer la mission, et que le moyen le plus rapide pour les récupérer c'était ce système (bon l'aèrocordage, peut être bien mais nécessite peut être la sortie d'eau des plongeurs pour la préparation?).

Bonjour à tous
Je me rappelle , qu'au 2e RG , lors de démonstrations nautiques ou de journées portes ouvertes , les plongeurs étaient largués depuis un hélicoptère Puma avant d'être récupérés par un Zodiac accouplé à une vedette .
Les plongeurs étaient au nombre de 4 ou 5 , bien alignés dans l'axe de la vedette ; chaque plongeur était espacé de 15 à 20 mètres .
A bord du Zodiac , le "récupérateur" devait être très concentré car , à peine un plongeur récupéré , le suivant se présentait parce que la vedette avançait à belle allure

Bonjour Capitaine Campillo,
Vous serait-il possible de réactiver les photos sur le ramassage rapide. Merci. Meilleur souvenir.
Jacques Abraini, PAF 02-78/02-79 4RG, 33RG, 32RG, IRBA-SSA (R)

Comme diraient les US soldier: Aye Aye Sir Jacques Abraini, je vais réactiver les photos et en mettre deux ou trois de plus que j'ai retrouvé.
Par ailleurs je me souviens de vous et d'un de vos camarades SAF du contingent dont le prénom était François.
Par contre qu'est ce que l'IRBA-SSA

Cordialement

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Vraiment Merci. Je suis preneur de toutes photos SAF : sauts hélico (dropping, rappel, sauts capelés) plongées, AF sur AMX 30 que vous avez en particulier que j'ai pu faire avec vous y compris autres (raid évasion, rappel sur parois (33RG, 32RG - 04/78-01/79).
Après SAF et 5 ans à la Comex et autres sociétés dans la plongée à saturation, j'ai entrepris des études à la fac de médecine de Marseille en recherche puis une fois diplômé j'ai travaillé en collaboration avec l'Institut de Médecine Navale du SSA à Toulon (en parallèle de mon emploi à la faculté de médecine de Caen) et rejoins la réserve (au max des jours autorisés) le Service de Santé des Armées. Après restructuration, l'Institut de Médecine Navale a été intégré à l'Institut de Recherche Biomédicale des Armées (IRBA) du SSA basé à Brétigny-sur-Orge. Il a quand même été maintenu une antenne IRBA à Toulon avec l'Equipe Résidente de Recherche Subaquatique Opérationnelle (ERRSO) où je sers toujours qui travaille en relation avec le HIA Ste-Anne sur l'amélioration des accidents de décompression en particulier neurologique et les procédures de décompression des équipages de sous-marin en détresse.
Le nom de famille de mon ami François est Lyon. Nous avons choisis les FFA ensemble après l'EPAT.
Meilleur souvenir et au plaisir de vous relire et peut-être de vous revoir.

Après les SAF, belle carrière dans les domaines de la plongée à saturation et de recherches scientifiques liées à la plongée miliaire ou civile. Bravo et vous devez avoir des choses passionnantes à nous raconter.
A priori vous êtes toujours en relation avec François LYON, comme quoi le service militaire ça crée des liens.

Pour plus d'échange en la matière, mais un peu hors sujet pour "le Forum", je vous invite à passer par la messagerie, en haut à droite sur le bandeau jaune.

Bonne journée