Le GENIE en INDOCHINE 1858 1945
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Le GENIE en INDOCHINE 1858 1945
• Par le Colonel Rives qui s’est spécialisé dans l’histoire militaire Outre-Mer et se dévoue dans la défense des anciens Combattants originaire des anciennes colonies.
Pour ce qui nous intéresse, il a effectué, entre autre, une étude succincte sur le Génie en Indochine de 1858 à 1945.
Le texte de cette étude est paru dans le bulletin de l’ANAI, 4° Trimestre 2007.
En premier lieu il vaut mieux lire cet abrégé de Wikipédia qui va permettre de retrouver les dates citées dans l'historique des actions du génie pendant la conquête.
1787 : Traité de Versailles entre LOUIS XVI et l'Empereur d'Annam accordant à la France la Baie de Tourane et l'Ile de Poulot-Condor.
1847 Expédition Franco-Espagnol contre l'Empereur TU-DUC suite à persécution de missionnaires.
1852 et 1858 autres expéditions Franco-Espagnole, prise de Tourane et de Saigon en 1859.
• 1861 Conquête partielle de la Cochinchine.
1862 Traité du Camps des Lettrés à Saigon qui cède à la France les provinces de Saigon, Mytho, Bien-Hoa.
1867 Conquête totale de la Cochinchine.
Anglais et Français cherchent à accéder commercialement à la Province Chinoise du Yunnan par un accès fluvial.
L'accès par le fleuve Rouge, partant du Tonkin est reconnu par le négociant jean Dupuis mais il rencontre des difficultés de la part des Chinois installés au Tonkin.
1873 Expédition de Francis Garnier avec 80 hommes pour régler l'incident.
20 11 1873 Garnier se rend maitre de la citadelle d'Hanoï et du Delta en 20 jours.
Réaction des Annamites.
21 12 1873 Mort de Francis Garnier
1874 traité de Hué et recul de l'influence Française.
Suite à débats à la Chambre des Députés nouvelles expéditions.
1882-1883 retours des Français et réinvestissement d'Haiduong et de Hué.
Protectorat de la France sur l'Annam et le Tonkin le 25 aout 1883.
Le nord du Tonkin n'est pas investi et se trouve sous le contrôle de Pirates (Pavillons Noirs) et de réguliers Chinois (pavillons Jaunes).
1884 Corps Expéditionnaire du Général Millot pour achever la conquête du Tonkin.
Mars 1885 le Général Négrier de ce corps expéditionnaire est blessé à Langson et le Colonel qui le remplace donne l'ordre de retraite qui se change en panique.
1885 traités de Tien-Tsing avec la Chine qui reconnait le protectorat sur le Tonkin.
6 Juin 1885 traité de Patenôtre permet l’implantation de garnisons Françaises dans le royaume D’Annam.
Le document ci-dessous est une synthèse de ce qu’a écrit le colonel Rives , qui énumère les interventions et les réalisations de l’arme et des services du Génie.IL cite nommément plus d’une trentaine d’officiers du Génie ainsi que des Sapeurs ou s/officiers qui se sont fait remarquer personnellement, notamment, entre autre :
Le Capitaine Labbé qui débarque le 2/9/1858 avec 50 sapeurs à Tourane. Le Régiment d’origine n’est pas cité.
Le Chef de bataillon Dupré- Déroulède et le Lt Boreau tués à la prise de Tourane en Septembre 1859.
Le Capitaine Besson assassiné dans la nuit du 1er Mars 1886 en même temps que le Sgt Besson (son homonyme) et 5 Marsouins d’escorte sur le chantier de la piste Hué- Tourane passant par le col des Nuages.
Le Capitaine Joffre, arrivé en 1885 et qui dirigera entre autre, le détachement du Génie dans le siège de la citadelle de Ba-Dinh, en Annam, en Janvier 1887.
Le lieutenant Duchet-Suchaux précédemment passé en Chine avec le Groupement Alessandri et incorporé à son retour au bataillon de Marche du 9ème R.I.C et tombé au combat à Phong-Tho le 14 Février 1946. Ce sera le dernier officier du Génie de l’ancienne fédération Indochinoise mort sur ce territoire.
Dans les sapeurs cités on trouve par exemple :
Le Caporal Wargnier du 4ème R G qui se noie en Avril 1884 en réparant un ponceau qui venait de s’écrouler au passage de la Cavalerie lors de la prise de Hong-Hua.
Le Sapeur Ville du 4ème R.G.qui le 24/6/1884 remet en selle le Médecin-Major Gentille deux fois blessé, le défend et l’aide à passer le Song-Thuong. Ville sera décorée de la Croix de Chevalier de la Légion d’Honneur, ce qui pour un simple sapeur n’est pas courant.
Le sergent Bobillot, le Caporal Blanc et le sapeur Raymond gravement blessés à Tuyen-Quang en février 1885.
Les différends Régiment du Génie métropolitains qui vont intervenir sont cités.
Le premier détachement du Génie, 50 sapeurs, débarque le 2/9/1858 aux ordres du Capitaine Labbé (origine régimentaire non citée) ;
Le 29/4/1859 arrive 50 sapeurs du 2ème R.G. aux ordres du Cne Pleuvrier.
Février 1861 une section du 3ème R.G. participe à la prise définitive de Saigon.
A partir de 1869 on ne trouve plus trace du 3ème R.G. et le Génie de Cochinchine se résume à une Cie Indigène encadrés par des marsouins. En 1883 la présence d’un détachement du »Génie » fort de 40 Marsouins et de 50 auxiliaires Tonkinois sous les ordres d’un lieutenant de l’Artillerie de Marine est citée à la garnison d’Hanoi. Les indigènes ne sont pas armés.
Le 21 février 1884 arrive au Tonkin une section d’Aérostiers de la Cie II/4 du 1er R.G. (parc Chalais-Meudon), 2 officiers, 34 sapeurs. Elle sera renforcée par 30 Bigors pour pouvoir manœuvrer le ballon captif depuis le sol.
Le 12 mars 1884 débarque à Haiphong une Demi /compagnie du 4ème R. G.
Le 13 février 1885 est citée la 13ème Cie du 2ème R.G. qui construit un pont dans l’approche de la prise de Langson et participera par la suite au dégagement de Tuyen-Quang.
Le 1er Juin 1885 le bilan des effectifs du Génie en Cochinchine et au Tonkin indique la présence de 35 Officiers dont le Capitaine Joffre, répartis dans 5 Chefferies ou à l’encadrement de 4 Cie détachées des R.G. de Métropole.
Novembre 1887 les deux dernières unités du Génie Métropolitain sont rapatriées.
Le Comité consultatif de la Défense des colonies regrette, en 1903, l’absence de formations du Génie et recommande la création d’unités de tirailleurs spécialisés et encadrés par du personnel issu du Génie.
Le 5 /11/1904 création de 2 Cie Indigènes spécialisées Génie, une au Tonkin, l’autre en Cochinchine et dépendantes de L’Artillerie de Marine mais encadrées par des officiers et s /officiers du Génie. Celle du Tonkin relèvera un détachement d’artilleurs pontonniers et aura la charge du service des ponts Tonkinois.
En avril 1928 un détachement du Bataillon de Pont Lourd (N° non cité) soit un Officier et 19 Gradés et Sapeurs, arrive de métropole, suite à une demande des travaux publics afin d’installer des ouvrages d’art métalliques du type Pigeaud sur des axes stratégiques. Mise en place avec peu de moyens mécaniques, d’un pont de 224 Mètres de long sur le Fleuve Rouge. Durée du Chantier 6 mois. Installation de deux autres ouvrages, région de Bac-Giang et Langson et démontage d’un autre à Haiduong. Rapatriement du détachement le 28 Février 1930.
En 1940 à la mobilisation un bataillon du génie est mis sur pieds avec une Cie au Tonkin basée à Langson et Cao-Bang, une Cie en Cochinchine basée d’abord à Dalat puis ensuite déplacée au Tonkin à Lao-Kay, une section du Génie au profit de la Brigade Annam-Laos et une compagnie de Sapeurs de Chemin de fer basée dans le Sud à Vinh.
Au coup de force des Japonais le 9 Mars 1945 les compagnies en place au Tonkin subissent les premiers assauts. Les gradés et sapeurs seront soit tués pendant les combats soit massacrés après reddition ou capturès par les Japonais.
Un détachement de la Cie de Cochinchine avec un équipage de pont échappera à ce sort en étant intégré au groupement Alessandri qui va se réfugier en Chine.
La Section du génie Annam-Laos rejoint la Cie de Marche du Cne Majoli et part se réfugier en Brousse le 9 Mars 1945.
Pendant toutes ces années le Génie a, dans ses réalisations, été tributaire des crédits et des ordres des autorités militaires de la Colonies, qui suite à des décisions gouvernementales dépendaient soit du ministère de la Marine soit du Ministère de la Guerre.
Les premiers éléments débarqués en Cochinchine et en Annam étaient sous la responsabilité du Ministère de la Marine. Au Tonkin la conquête dépend du Ministère de la Guerre mais, par décret du 2/12/1887, les troupes territoriales de Tonkin passent au Ministère de la Marine sous un Commandement unique avec celles du Sud.
Le 7/7/1900 la loi réorganisant les troupes Coloniales décide qu’elles passent sous administration du Ministère de la Guerre.
Pour agrémenter la situation un décret confie, le 26/6/1880, à l’artillerie de Marine les tâches jusque alors dévolue au Génie.
Il y aura toujours des officiers du Génie à la colonie, qui dirigeront les travaux importants, agissant en spécialistes. La cohabitation ne sera pas toujours idyllique. On peut sourire en pensant que souvent il s’agissait d’officiers Polytechniciens que l’on rencontrait jusqu’à l’époque contemporaine en proportion sensiblement égale dans le Génie ou l’artillerie.
Naturellement les unités arrivées de métropole pour des actions ou des réalisations ponctuelles dépendaient de leur encadrement.
De 1888 à 1890, 24 officiers de l’arme du génie et 21 adjoints de travaux servent en Annam ou au Tonkin.
En Novembre 1901 une mission de 7 Officiers du Génie commandés par le Colonel Petitbon débarque à Saigon afin de collaborer à la réalisation d’un » solide » point d’appui au Cap Saint Jacques avec, entre-autre, tourelles pour canons de marines et réfrigération des Soutes à Munitions. Fin des travaux en 1910.
Que ce soit arme ou services d’importants travaux vont être réalisés sous la direction des officiers des Chefferies du Génie que ce soit par des détachements du génie métropolitain ou par des compagnies indigènes du génie encadrées par les Marsouins ou encore avec des entreprises locales.
Dès les premières années la priorité va être donnée, après les premiers travaux défensifs, à la lutte contre l’insalubrité des lieux d’implantation des troupes. Le choléra, les fièvres, les insolations, les maladies de peau décimaient les effectifs d’origine européenne.
Par exemple : le premier détachement de 50 sapeurs arrivés le 2/9/1858 perd en 4 mois 14 Sapeurs, 7 décédés du Choléra et 7 gravement malades.
En Juin 1884 dans les opérations contre l’armée Chinoise en direction de Langson sur 25 sapeurs de la Section Aérostiers 16 sont malades, 1 sapeur va mourir d’insolation, et 6 sapeurs valides aident les malades à avancer.
Aussi l’amélioration des conditions de vie était une priorité et les bâtiments construits devaient être aussi sains que possible en étant aérés et isolés de l’humidité. Dans les premières années de la conquête les directives de construction des casernements incluaient la mise en place de lits de camp collectifs en bambous pour le couchage qui évitaient le contact du couchage avec le sol. La construction, dans chaque garnison importante d’hôpitaux et de Sanatorium ( ?) probablement des centres de repos étaient indispensables.
Dans les premières années de la conquête du Tonkin, l’approvisionnement en matériaux pour les constructions était problématique. Chaux fabriquée localement en utilisant le charbon du Tonkin, pouzzolane de circonstance en concassant des briques du secteur, bois de construction qu’il fallait faire venir de Singapour parce-que le bois du Nord Tonkin bloqué en amont du fleuve Rouge par les Pavillons Noirs n’arrivait pas, d’autres matériaux étaient achetés à Hong-Kong, les rails des réseaux Decauvilles construits dans certaines places fortes étaient fabriqués par l’arsenal de la Marine.
Dans les phases opérationnelles où les unités du Génie métropolitain étaient absentes les officiers du Génie des chefferies participaient pour leur savoir-faire à chaque combat important.
Le 24/4/1882 le Capitaine Dupommier du Génie est à la tête d’un détachement pour faire sauter les portes de la citadelle d’Hanoi lors de l’attaque du 24/4/1882 avec 80 Kg de poudre noire,2 pétards et 9 Kg de coton poudre. Dans la même citadelle, après la prise et afin de faciliter les communications avec le reste de la concession, des brèches sont ouvertes dans les murailles, sous sa direction, par l’explosion de 26 fourneaux remplis de 4500 Kg de poudre.
A la prise de Nam-Dinh en Mars 1883, le même officier, accompagné de 5 marsouins et de 5 auxiliaires, fait sauter la demi-lune, de la citadelle ; sous le feu ennemi, ensevelissant ainsi les canons et les artilleurs ennemis.
Après le contrôle des territoires le commandement décidait des travaux à effectuer et le génie en était le maître-d ‘œuvre, qualification des officier du Génie oblige.
Dès 1859 l’aménagement des cantonnements avec réduit défensif sont entrepris à Saigon qui était à l’époque une ville de 8000 habitants. L’Amiral Bonnard donne l’ordre en 1861 de dresser les plans pour une ville de 500 000 habitants sur 25000 hectares afin de rivaliser avec Singapour grande base maritime Anglaise que devaient envier la marine française.
Les ports de guerre et de commerce sont aménagés, un plan d’urbanisme moins ambitieux est établi, les rues sont tracées et viabilisées, le terrain marécageux est drainé en creusant des canaux, et des quartiers d’habitation sortent de terre. Un hôpital, une église, trois établissements scolaires, une prison centrale sont construits. Le 28 juin 1868 la première pierre du futur Palais du gouverneur est posée. Sur ce lieu une boite en Plomb renfermant des pièces à l’effigie de Napoléon III est enfouie. En 1811, toujours à Saigon, débutent les premiers travaux pour la construction de la cathédrale et du collège Chasseloup-Laubat.
En ce qui concerne la réalisation des installations propres aux troupes, le génie en est chargé, en Cochinchine, jusqu’‘au 26 Juin 1880. Ensuite c’est l’Artillerie de Marine qui prend le relais. Mais auparavant avaient été réalisés, l’Hôpital qui sera dénommé plus tard Grall, la caserne Martin des Pallières, le camp des Mares, l’hôpital de Cho-Quan ainsi que des casernements dans différentes garnisons sur un plan étudié pour éloigner la construction de l’humidité et qui deviendra le modèle à suivre.
Les services du Génie dépendaient du ministère de la Guerre, agissait au profit des troupes de Marine et les crédits alloués venaient du ministère de la Marine, ce qui ne facilitait pas les démarches administratives.
En collaboration avec l’Artillerie de Marine une batterie de côte est implantée au Cap-St-Jacques (prémices des grands travaux qui auront lieu en 1928), et en 1872 est aménagé un front de défense terrestre autour de Saigon.
Au Tonkin à partir de 1883 des travaux de fortification, autour de Hanoi, et de construction de logement pour les troupes sont entrepris par les « sapeurs » afin de loger 2400 hommes et 200 chevaux. L’encadrement et la surveillance des travaux est assurée par des Marsouins et des officiers de l’Artillerie de Marine. Le service du Génie est maître-d ‘œuvre. Le capitaine Dupommier qui est à son deuxième séjour, est promu, le 10/8/1883, directeur du Génie au Tonkin qui devient autonome.
Dans cette période sont construits, également au Tonkin, un hôpital de 200 lits et un casernement pour 1800 hommes à Haiduong et à Haiphong des magasins pour l’intendance et un cantonnement de passage pour 1500 Hommes.
Les sapeurs métropolitains arrivés en 1884 pour participer à la conquête du Tonkin sont regroupés pour construire un ouvrage d’art de 80 mètres sur le canal des Rapides.
Avant leur retour en Métropole en 1887 ils auront construit ou participé à la construction de 4000 Km de route et édifié des cantonnements pour abriter 36ooo Hommes (les soldats annamites ou tonkinois étant logés dans leur unité) et 6000 chevaux.
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19 officiers de l’arme son déjà morts au Tonkin, la 13ème Cie du 2ème RG a perdu au cours de son séjour 40% de ses effectifs : 10 tués, 23 décédés des suites de blessures ou de maladie, 32 rapatriés sanitaires.
En Annam le chantier de construction de la piste Hué-Tourane par le col des Nuages sera achevé en 1888 malgré la mort du Cne Besson en 1886. La piste était construite à un rythme de 1000 à 1500 mètres par mois avec la participation de 96 sapeurs et de 1200 coolies. 60 ans plus tard d’autres sapeurs de la 2 ème Cie du 75 ème Bataillon du Génie œuvreront dans ce secteur en exploitant, notamment une carrière.
Conclusion de l’auteur de l’étude :ne représentant que 1% des troupes de la péninsule, éclipsé par l’artillerie de Marine, tenu de respecter des contraintes techniques et budgétaires souvent ignorées par le commandement, le GENIE a bien rempli son rôle au sein de l’Union Indochinoise.
Je voudrais ajouter à ce texte quelques réflexions. En 1940 l’Indochine était un territoire prospère, aménagée, urbanisé. Certains des bâtiments officiels existent encore et sont entretenus ce qui prouve le savoir-faire des ingénieurs militaires qu’étaient les officiers du Génie. En plus ils étaient présents en première ligne dans les opérations de la conquête.
On peut et on doit faire un hommage aux sapeurs des unités du génie qui ont existé pendant la période 1940/1945, qui ont été positionnées à proximité de la frontière chinoise, d’où étaient attendus les Japonais, afin de construire ou de renforcer les fortifications. Ils se sont trouvés aux premières places et ont subits les assauts suite au coup de force (de traîtrise) japonais des 9 et 10 Mars 1945. Ils ont résisté comme leurs camarades des autre armes jusqu’à la fin des munitions. Les survivants des combats ont été assassinés, certains décapités. Je ne sais pas combien d'officiers japonais ont étés condamnés et pendus pour crime de guerre. Il me semble avoir vu quelques part qu’il y a eu 23 condamnations à mort par l' annexe du tribunal militaire de Tokyo à Saigon mais ceux qui ont été reconnus coupables ont bien mérités ces sentences.
Pour ce qui nous intéresse, il a effectué, entre autre, une étude succincte sur le Génie en Indochine de 1858 à 1945.
Le texte de cette étude est paru dans le bulletin de l’ANAI, 4° Trimestre 2007.
En premier lieu il vaut mieux lire cet abrégé de Wikipédia qui va permettre de retrouver les dates citées dans l'historique des actions du génie pendant la conquête.
1787 : Traité de Versailles entre LOUIS XVI et l'Empereur d'Annam accordant à la France la Baie de Tourane et l'Ile de Poulot-Condor.
1847 Expédition Franco-Espagnol contre l'Empereur TU-DUC suite à persécution de missionnaires.
1852 et 1858 autres expéditions Franco-Espagnole, prise de Tourane et de Saigon en 1859.
• 1861 Conquête partielle de la Cochinchine.
1862 Traité du Camps des Lettrés à Saigon qui cède à la France les provinces de Saigon, Mytho, Bien-Hoa.
1867 Conquête totale de la Cochinchine.
Anglais et Français cherchent à accéder commercialement à la Province Chinoise du Yunnan par un accès fluvial.
L'accès par le fleuve Rouge, partant du Tonkin est reconnu par le négociant jean Dupuis mais il rencontre des difficultés de la part des Chinois installés au Tonkin.
1873 Expédition de Francis Garnier avec 80 hommes pour régler l'incident.
20 11 1873 Garnier se rend maitre de la citadelle d'Hanoï et du Delta en 20 jours.
Réaction des Annamites.
21 12 1873 Mort de Francis Garnier
1874 traité de Hué et recul de l'influence Française.
Suite à débats à la Chambre des Députés nouvelles expéditions.
1882-1883 retours des Français et réinvestissement d'Haiduong et de Hué.
Protectorat de la France sur l'Annam et le Tonkin le 25 aout 1883.
Le nord du Tonkin n'est pas investi et se trouve sous le contrôle de Pirates (Pavillons Noirs) et de réguliers Chinois (pavillons Jaunes).
1884 Corps Expéditionnaire du Général Millot pour achever la conquête du Tonkin.
Mars 1885 le Général Négrier de ce corps expéditionnaire est blessé à Langson et le Colonel qui le remplace donne l'ordre de retraite qui se change en panique.
1885 traités de Tien-Tsing avec la Chine qui reconnait le protectorat sur le Tonkin.
6 Juin 1885 traité de Patenôtre permet l’implantation de garnisons Françaises dans le royaume D’Annam.
Le document ci-dessous est une synthèse de ce qu’a écrit le colonel Rives , qui énumère les interventions et les réalisations de l’arme et des services du Génie.IL cite nommément plus d’une trentaine d’officiers du Génie ainsi que des Sapeurs ou s/officiers qui se sont fait remarquer personnellement, notamment, entre autre :
Le Capitaine Labbé qui débarque le 2/9/1858 avec 50 sapeurs à Tourane. Le Régiment d’origine n’est pas cité.
Le Chef de bataillon Dupré- Déroulède et le Lt Boreau tués à la prise de Tourane en Septembre 1859.
Le Capitaine Besson assassiné dans la nuit du 1er Mars 1886 en même temps que le Sgt Besson (son homonyme) et 5 Marsouins d’escorte sur le chantier de la piste Hué- Tourane passant par le col des Nuages.
Le Capitaine Joffre, arrivé en 1885 et qui dirigera entre autre, le détachement du Génie dans le siège de la citadelle de Ba-Dinh, en Annam, en Janvier 1887.
Le lieutenant Duchet-Suchaux précédemment passé en Chine avec le Groupement Alessandri et incorporé à son retour au bataillon de Marche du 9ème R.I.C et tombé au combat à Phong-Tho le 14 Février 1946. Ce sera le dernier officier du Génie de l’ancienne fédération Indochinoise mort sur ce territoire.
Dans les sapeurs cités on trouve par exemple :
Le Caporal Wargnier du 4ème R G qui se noie en Avril 1884 en réparant un ponceau qui venait de s’écrouler au passage de la Cavalerie lors de la prise de Hong-Hua.
Le Sapeur Ville du 4ème R.G.qui le 24/6/1884 remet en selle le Médecin-Major Gentille deux fois blessé, le défend et l’aide à passer le Song-Thuong. Ville sera décorée de la Croix de Chevalier de la Légion d’Honneur, ce qui pour un simple sapeur n’est pas courant.
Le sergent Bobillot, le Caporal Blanc et le sapeur Raymond gravement blessés à Tuyen-Quang en février 1885.
Les différends Régiment du Génie métropolitains qui vont intervenir sont cités.
Le premier détachement du Génie, 50 sapeurs, débarque le 2/9/1858 aux ordres du Capitaine Labbé (origine régimentaire non citée) ;
Le 29/4/1859 arrive 50 sapeurs du 2ème R.G. aux ordres du Cne Pleuvrier.
Février 1861 une section du 3ème R.G. participe à la prise définitive de Saigon.
A partir de 1869 on ne trouve plus trace du 3ème R.G. et le Génie de Cochinchine se résume à une Cie Indigène encadrés par des marsouins. En 1883 la présence d’un détachement du »Génie » fort de 40 Marsouins et de 50 auxiliaires Tonkinois sous les ordres d’un lieutenant de l’Artillerie de Marine est citée à la garnison d’Hanoi. Les indigènes ne sont pas armés.
Le 21 février 1884 arrive au Tonkin une section d’Aérostiers de la Cie II/4 du 1er R.G. (parc Chalais-Meudon), 2 officiers, 34 sapeurs. Elle sera renforcée par 30 Bigors pour pouvoir manœuvrer le ballon captif depuis le sol.
Le 12 mars 1884 débarque à Haiphong une Demi /compagnie du 4ème R. G.
Le 13 février 1885 est citée la 13ème Cie du 2ème R.G. qui construit un pont dans l’approche de la prise de Langson et participera par la suite au dégagement de Tuyen-Quang.
Le 1er Juin 1885 le bilan des effectifs du Génie en Cochinchine et au Tonkin indique la présence de 35 Officiers dont le Capitaine Joffre, répartis dans 5 Chefferies ou à l’encadrement de 4 Cie détachées des R.G. de Métropole.
Novembre 1887 les deux dernières unités du Génie Métropolitain sont rapatriées.
Le Comité consultatif de la Défense des colonies regrette, en 1903, l’absence de formations du Génie et recommande la création d’unités de tirailleurs spécialisés et encadrés par du personnel issu du Génie.
Le 5 /11/1904 création de 2 Cie Indigènes spécialisées Génie, une au Tonkin, l’autre en Cochinchine et dépendantes de L’Artillerie de Marine mais encadrées par des officiers et s /officiers du Génie. Celle du Tonkin relèvera un détachement d’artilleurs pontonniers et aura la charge du service des ponts Tonkinois.
En avril 1928 un détachement du Bataillon de Pont Lourd (N° non cité) soit un Officier et 19 Gradés et Sapeurs, arrive de métropole, suite à une demande des travaux publics afin d’installer des ouvrages d’art métalliques du type Pigeaud sur des axes stratégiques. Mise en place avec peu de moyens mécaniques, d’un pont de 224 Mètres de long sur le Fleuve Rouge. Durée du Chantier 6 mois. Installation de deux autres ouvrages, région de Bac-Giang et Langson et démontage d’un autre à Haiduong. Rapatriement du détachement le 28 Février 1930.
En 1940 à la mobilisation un bataillon du génie est mis sur pieds avec une Cie au Tonkin basée à Langson et Cao-Bang, une Cie en Cochinchine basée d’abord à Dalat puis ensuite déplacée au Tonkin à Lao-Kay, une section du Génie au profit de la Brigade Annam-Laos et une compagnie de Sapeurs de Chemin de fer basée dans le Sud à Vinh.
Au coup de force des Japonais le 9 Mars 1945 les compagnies en place au Tonkin subissent les premiers assauts. Les gradés et sapeurs seront soit tués pendant les combats soit massacrés après reddition ou capturès par les Japonais.
Un détachement de la Cie de Cochinchine avec un équipage de pont échappera à ce sort en étant intégré au groupement Alessandri qui va se réfugier en Chine.
La Section du génie Annam-Laos rejoint la Cie de Marche du Cne Majoli et part se réfugier en Brousse le 9 Mars 1945.
Pendant toutes ces années le Génie a, dans ses réalisations, été tributaire des crédits et des ordres des autorités militaires de la Colonies, qui suite à des décisions gouvernementales dépendaient soit du ministère de la Marine soit du Ministère de la Guerre.
Les premiers éléments débarqués en Cochinchine et en Annam étaient sous la responsabilité du Ministère de la Marine. Au Tonkin la conquête dépend du Ministère de la Guerre mais, par décret du 2/12/1887, les troupes territoriales de Tonkin passent au Ministère de la Marine sous un Commandement unique avec celles du Sud.
Le 7/7/1900 la loi réorganisant les troupes Coloniales décide qu’elles passent sous administration du Ministère de la Guerre.
Pour agrémenter la situation un décret confie, le 26/6/1880, à l’artillerie de Marine les tâches jusque alors dévolue au Génie.
Il y aura toujours des officiers du Génie à la colonie, qui dirigeront les travaux importants, agissant en spécialistes. La cohabitation ne sera pas toujours idyllique. On peut sourire en pensant que souvent il s’agissait d’officiers Polytechniciens que l’on rencontrait jusqu’à l’époque contemporaine en proportion sensiblement égale dans le Génie ou l’artillerie.
Naturellement les unités arrivées de métropole pour des actions ou des réalisations ponctuelles dépendaient de leur encadrement.
De 1888 à 1890, 24 officiers de l’arme du génie et 21 adjoints de travaux servent en Annam ou au Tonkin.
En Novembre 1901 une mission de 7 Officiers du Génie commandés par le Colonel Petitbon débarque à Saigon afin de collaborer à la réalisation d’un » solide » point d’appui au Cap Saint Jacques avec, entre-autre, tourelles pour canons de marines et réfrigération des Soutes à Munitions. Fin des travaux en 1910.
Que ce soit arme ou services d’importants travaux vont être réalisés sous la direction des officiers des Chefferies du Génie que ce soit par des détachements du génie métropolitain ou par des compagnies indigènes du génie encadrées par les Marsouins ou encore avec des entreprises locales.
Dès les premières années la priorité va être donnée, après les premiers travaux défensifs, à la lutte contre l’insalubrité des lieux d’implantation des troupes. Le choléra, les fièvres, les insolations, les maladies de peau décimaient les effectifs d’origine européenne.
Par exemple : le premier détachement de 50 sapeurs arrivés le 2/9/1858 perd en 4 mois 14 Sapeurs, 7 décédés du Choléra et 7 gravement malades.
En Juin 1884 dans les opérations contre l’armée Chinoise en direction de Langson sur 25 sapeurs de la Section Aérostiers 16 sont malades, 1 sapeur va mourir d’insolation, et 6 sapeurs valides aident les malades à avancer.
Aussi l’amélioration des conditions de vie était une priorité et les bâtiments construits devaient être aussi sains que possible en étant aérés et isolés de l’humidité. Dans les premières années de la conquête les directives de construction des casernements incluaient la mise en place de lits de camp collectifs en bambous pour le couchage qui évitaient le contact du couchage avec le sol. La construction, dans chaque garnison importante d’hôpitaux et de Sanatorium ( ?) probablement des centres de repos étaient indispensables.
Dans les premières années de la conquête du Tonkin, l’approvisionnement en matériaux pour les constructions était problématique. Chaux fabriquée localement en utilisant le charbon du Tonkin, pouzzolane de circonstance en concassant des briques du secteur, bois de construction qu’il fallait faire venir de Singapour parce-que le bois du Nord Tonkin bloqué en amont du fleuve Rouge par les Pavillons Noirs n’arrivait pas, d’autres matériaux étaient achetés à Hong-Kong, les rails des réseaux Decauvilles construits dans certaines places fortes étaient fabriqués par l’arsenal de la Marine.
Dans les phases opérationnelles où les unités du Génie métropolitain étaient absentes les officiers du Génie des chefferies participaient pour leur savoir-faire à chaque combat important.
Le 24/4/1882 le Capitaine Dupommier du Génie est à la tête d’un détachement pour faire sauter les portes de la citadelle d’Hanoi lors de l’attaque du 24/4/1882 avec 80 Kg de poudre noire,2 pétards et 9 Kg de coton poudre. Dans la même citadelle, après la prise et afin de faciliter les communications avec le reste de la concession, des brèches sont ouvertes dans les murailles, sous sa direction, par l’explosion de 26 fourneaux remplis de 4500 Kg de poudre.
A la prise de Nam-Dinh en Mars 1883, le même officier, accompagné de 5 marsouins et de 5 auxiliaires, fait sauter la demi-lune, de la citadelle ; sous le feu ennemi, ensevelissant ainsi les canons et les artilleurs ennemis.
Après le contrôle des territoires le commandement décidait des travaux à effectuer et le génie en était le maître-d ‘œuvre, qualification des officier du Génie oblige.
Dès 1859 l’aménagement des cantonnements avec réduit défensif sont entrepris à Saigon qui était à l’époque une ville de 8000 habitants. L’Amiral Bonnard donne l’ordre en 1861 de dresser les plans pour une ville de 500 000 habitants sur 25000 hectares afin de rivaliser avec Singapour grande base maritime Anglaise que devaient envier la marine française.
Les ports de guerre et de commerce sont aménagés, un plan d’urbanisme moins ambitieux est établi, les rues sont tracées et viabilisées, le terrain marécageux est drainé en creusant des canaux, et des quartiers d’habitation sortent de terre. Un hôpital, une église, trois établissements scolaires, une prison centrale sont construits. Le 28 juin 1868 la première pierre du futur Palais du gouverneur est posée. Sur ce lieu une boite en Plomb renfermant des pièces à l’effigie de Napoléon III est enfouie. En 1811, toujours à Saigon, débutent les premiers travaux pour la construction de la cathédrale et du collège Chasseloup-Laubat.
En ce qui concerne la réalisation des installations propres aux troupes, le génie en est chargé, en Cochinchine, jusqu’‘au 26 Juin 1880. Ensuite c’est l’Artillerie de Marine qui prend le relais. Mais auparavant avaient été réalisés, l’Hôpital qui sera dénommé plus tard Grall, la caserne Martin des Pallières, le camp des Mares, l’hôpital de Cho-Quan ainsi que des casernements dans différentes garnisons sur un plan étudié pour éloigner la construction de l’humidité et qui deviendra le modèle à suivre.
Les services du Génie dépendaient du ministère de la Guerre, agissait au profit des troupes de Marine et les crédits alloués venaient du ministère de la Marine, ce qui ne facilitait pas les démarches administratives.
En collaboration avec l’Artillerie de Marine une batterie de côte est implantée au Cap-St-Jacques (prémices des grands travaux qui auront lieu en 1928), et en 1872 est aménagé un front de défense terrestre autour de Saigon.
Au Tonkin à partir de 1883 des travaux de fortification, autour de Hanoi, et de construction de logement pour les troupes sont entrepris par les « sapeurs » afin de loger 2400 hommes et 200 chevaux. L’encadrement et la surveillance des travaux est assurée par des Marsouins et des officiers de l’Artillerie de Marine. Le service du Génie est maître-d ‘œuvre. Le capitaine Dupommier qui est à son deuxième séjour, est promu, le 10/8/1883, directeur du Génie au Tonkin qui devient autonome.
Dans cette période sont construits, également au Tonkin, un hôpital de 200 lits et un casernement pour 1800 hommes à Haiduong et à Haiphong des magasins pour l’intendance et un cantonnement de passage pour 1500 Hommes.
Les sapeurs métropolitains arrivés en 1884 pour participer à la conquête du Tonkin sont regroupés pour construire un ouvrage d’art de 80 mètres sur le canal des Rapides.
Avant leur retour en Métropole en 1887 ils auront construit ou participé à la construction de 4000 Km de route et édifié des cantonnements pour abriter 36ooo Hommes (les soldats annamites ou tonkinois étant logés dans leur unité) et 6000 chevaux.
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19 officiers de l’arme son déjà morts au Tonkin, la 13ème Cie du 2ème RG a perdu au cours de son séjour 40% de ses effectifs : 10 tués, 23 décédés des suites de blessures ou de maladie, 32 rapatriés sanitaires.
En Annam le chantier de construction de la piste Hué-Tourane par le col des Nuages sera achevé en 1888 malgré la mort du Cne Besson en 1886. La piste était construite à un rythme de 1000 à 1500 mètres par mois avec la participation de 96 sapeurs et de 1200 coolies. 60 ans plus tard d’autres sapeurs de la 2 ème Cie du 75 ème Bataillon du Génie œuvreront dans ce secteur en exploitant, notamment une carrière.
Conclusion de l’auteur de l’étude :ne représentant que 1% des troupes de la péninsule, éclipsé par l’artillerie de Marine, tenu de respecter des contraintes techniques et budgétaires souvent ignorées par le commandement, le GENIE a bien rempli son rôle au sein de l’Union Indochinoise.
Je voudrais ajouter à ce texte quelques réflexions. En 1940 l’Indochine était un territoire prospère, aménagée, urbanisé. Certains des bâtiments officiels existent encore et sont entretenus ce qui prouve le savoir-faire des ingénieurs militaires qu’étaient les officiers du Génie. En plus ils étaient présents en première ligne dans les opérations de la conquête.
On peut et on doit faire un hommage aux sapeurs des unités du génie qui ont existé pendant la période 1940/1945, qui ont été positionnées à proximité de la frontière chinoise, d’où étaient attendus les Japonais, afin de construire ou de renforcer les fortifications. Ils se sont trouvés aux premières places et ont subits les assauts suite au coup de force (de traîtrise) japonais des 9 et 10 Mars 1945. Ils ont résisté comme leurs camarades des autre armes jusqu’à la fin des munitions. Les survivants des combats ont été assassinés, certains décapités. Je ne sais pas combien d'officiers japonais ont étés condamnés et pendus pour crime de guerre. Il me semble avoir vu quelques part qu’il y a eu 23 condamnations à mort par l' annexe du tribunal militaire de Tokyo à Saigon mais ceux qui ont été reconnus coupables ont bien mérités ces sentences.
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