FRANCHISSEMENT DE LA BEREZINA EN 1812 il y a 204 ans
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FRANCHISSEMENT DE LA BEREZINA EN 1812 il y a 204 ans
Le passage de la BEREZINA du 25 11 au 29 11 1812 il y a 204 ans
Tout le monde connaît l’expression « c’est la BEREZINA », c’est toujours synonyme
de désordre, grand bordel, catastrophe….Et pourtant cette expression devrait signifier le contraire et rendre un hommage à nos ancêtres du Franchissement les pontonniers du Général ÉBLÉ .
Le contexte du passage de la BEREZINA
Nous sommes le 24 novembre 1812 en pleine retraite de RUSSIE, de l’armée de Napoléon forte de 700000 hommes lors l’invasion fulgurante il en reste que à peine 10 % ,le terrible hiver russe ,la politique de la terre brûlée ,les techniques de harcèlement de l’armée Russe ont eu raison du reste .Le maréchal KOUTOUSOV (dont un illustre descendant usa des mêmes procédés )redoutant un affrontement direct avec l’armée la plus puissante du monde ,a en effet au risque de passer pour un lâche ,un incapable aux yeux de son tsar, préféré attendre le renfort du si impitoyable Général HIVER Russe, pour l’anéantir.
Voici donc ce lambeau d’armée en pleine retraite devant la BEREZINA affluent du DNIEPR, gelée en ce 24 novembre 1812, il n’est plus question de combattre mais d échapper à l’inévitable encerclement et peut être la capture de l’AIGLE.
La solution
Passer la BEREZINA, large de 100 M à cet endroit, elle est gelée, mais jamais la glace tiendra sous la masse, il faut donc faire des ponts, l’ordre sera d’en faire 2 un pour les troupes à pied et les cavaliers et l’autre pour l’artillerie et le transport.
Le Général ÉBLÉ est chargé d’en dresser les plans ce qu’il fit en un temps record.
Et voilà donc ces 400 hommes environ sapeurs du Génie (nous voilà), pontonniers de marine à l’œuvre pour réaliser les 2 ponts.
Largeur à franchir 100m, profondeur de la rivière glacée de 2 m env., le courant est faible, le fond vaseux, les rives sont stables car durcies par le gel.
Pour chaque pont il est nécessaire de construire
24 travées de 4,25 m, 23 chevalets de 1 m à 3 m de haut, avec des chapeaux de 4,50 m.
Des poutrelles formées de bois abattu de 5,50 m et d’env. 15 cm de diamètre heureusement la forêt n’est pas loin.
Le tablier sera formé de rondins cloués sur les poutrelles calés par des moyen de fortune ^paille, corde de chanvre.
Le 26 novembre à l’aube pontonniers sortent le matériel dont ils disposent et qu’ils “promènent“ parfois sur leur dos depuis MOSCOU, clous, haches, pelles pioches et en renfort une forge de campagne.
Ils abattent des arbres, démantèlent les Isbas du village proche et assemblent le pont.
Les images d’EPINAL représentent souvent mais à tort l’édification des ponts sous le feu ennemi. Les russes se contentèrent pendant un temps de continuer leur guérilla, destinée à affaiblir l’arrière et n’eurent dans un premier temps aucune connaissance de ce qui se tramait au bord de la BEREZINA.
Après quelques péripéties de montage, chute de chevalet, effondrement etc, les pontonniers réussirent l’exploit de monter ses 2 ponts, dans des conditions : éprouvantes, boue, eau glacée, affamés sans relâche en à peine 24 h.
Le franchissement
Dès le premier pont achevé celui destiné aux troupes montées et à pied on y fait passer des pièces d’artilleries pour assurer l’appui et la protection sur l’autre rive ; les troupes s’y engouffrent alors en désordre, comme si le pont leur permettait d’échapper à l’enfer de l’hiver et du harcèlement qu’ils subissent depuis quelques semaines.
Le 2 ème pont est achevé quelques 3 heures plus tard et là même désordre alors que les consignes sont de passer au pas, les hommes apeurés dans leur hâte précipitent leurs attelages au trot.
Ce qui devait arriver, arriva, sur chacun des ponts qui montés à la hâte sur un le fond de la rivière instable, des chevalets d’enfoncèrent, faisant basculer le tablier, ou même d’effondrèrent tant ils étaient en déséquilibre.
Les pontonniers toujours présents, travaillèrent sans relâche, pour consolider et soutenir à bout de bras dans l’eau fangeuse et glacée parfois jusqu’au cou, les édifices fragilisés.
Les russes qui auraient pu bombarder les ponts ne le firent pas, préférant sans doute comme un chat joue avec une souris, harceler les arrières des troupes françaises qui se bousculaient de plus belle sur les planches de salut que constituaient les ponts.
Cela dura jusqu’au 29, le gros des troupes ayant franchi non sans pertes la BEREZINA, les pontonniers y mirent le feu, pour ne pas laisser aux russes le passage ,beaucoup de retardataires franchirent les ponts en flamme ,d’autre se jetèrent à l’eau ,beaucoup périrent, la BEREZINA rendit à la fonte des glaces près de 30000 corps.
Beaucoup de ces pontonniers, périrent non pas sous les balles et feux ennemis, mais d’épuisement, de froid, noyés ou des suites de congestion.
Ils illustrent ainsi fièrement par leur courage, leur abnégation la devise du Génie.
DETRUIRE PARFOIS, BATIR SOUVENT, SERVIR TOUJOURS.
Le Génie est héritier de cette tradition, ayons une pensée fin novembre pour nos ainés sapeurs et pontonniers de l’Armée Impériale.
Si un parallèle était à faire dans les faits d’armes, la BEREZINA ne pourrait-elle pas être aussi chère au cœur des sapeurs du Génie que CAMERON au cœur de nos légionnaires de la Légion Étrangère?
La BEREZINA est une victoire incontestable du Génie.
ci dessous le portrait du Général EBLE [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
Tout le monde connaît l’expression « c’est la BEREZINA », c’est toujours synonyme
de désordre, grand bordel, catastrophe….Et pourtant cette expression devrait signifier le contraire et rendre un hommage à nos ancêtres du Franchissement les pontonniers du Général ÉBLÉ .
Le contexte du passage de la BEREZINA
Nous sommes le 24 novembre 1812 en pleine retraite de RUSSIE, de l’armée de Napoléon forte de 700000 hommes lors l’invasion fulgurante il en reste que à peine 10 % ,le terrible hiver russe ,la politique de la terre brûlée ,les techniques de harcèlement de l’armée Russe ont eu raison du reste .Le maréchal KOUTOUSOV (dont un illustre descendant usa des mêmes procédés )redoutant un affrontement direct avec l’armée la plus puissante du monde ,a en effet au risque de passer pour un lâche ,un incapable aux yeux de son tsar, préféré attendre le renfort du si impitoyable Général HIVER Russe, pour l’anéantir.
Voici donc ce lambeau d’armée en pleine retraite devant la BEREZINA affluent du DNIEPR, gelée en ce 24 novembre 1812, il n’est plus question de combattre mais d échapper à l’inévitable encerclement et peut être la capture de l’AIGLE.
La solution
Passer la BEREZINA, large de 100 M à cet endroit, elle est gelée, mais jamais la glace tiendra sous la masse, il faut donc faire des ponts, l’ordre sera d’en faire 2 un pour les troupes à pied et les cavaliers et l’autre pour l’artillerie et le transport.
Le Général ÉBLÉ est chargé d’en dresser les plans ce qu’il fit en un temps record.
Et voilà donc ces 400 hommes environ sapeurs du Génie (nous voilà), pontonniers de marine à l’œuvre pour réaliser les 2 ponts.
Largeur à franchir 100m, profondeur de la rivière glacée de 2 m env., le courant est faible, le fond vaseux, les rives sont stables car durcies par le gel.
Pour chaque pont il est nécessaire de construire
24 travées de 4,25 m, 23 chevalets de 1 m à 3 m de haut, avec des chapeaux de 4,50 m.
Des poutrelles formées de bois abattu de 5,50 m et d’env. 15 cm de diamètre heureusement la forêt n’est pas loin.
Le tablier sera formé de rondins cloués sur les poutrelles calés par des moyen de fortune ^paille, corde de chanvre.
Le 26 novembre à l’aube pontonniers sortent le matériel dont ils disposent et qu’ils “promènent“ parfois sur leur dos depuis MOSCOU, clous, haches, pelles pioches et en renfort une forge de campagne.
Ils abattent des arbres, démantèlent les Isbas du village proche et assemblent le pont.
Les images d’EPINAL représentent souvent mais à tort l’édification des ponts sous le feu ennemi. Les russes se contentèrent pendant un temps de continuer leur guérilla, destinée à affaiblir l’arrière et n’eurent dans un premier temps aucune connaissance de ce qui se tramait au bord de la BEREZINA.
Après quelques péripéties de montage, chute de chevalet, effondrement etc, les pontonniers réussirent l’exploit de monter ses 2 ponts, dans des conditions : éprouvantes, boue, eau glacée, affamés sans relâche en à peine 24 h.
Le franchissement
Dès le premier pont achevé celui destiné aux troupes montées et à pied on y fait passer des pièces d’artilleries pour assurer l’appui et la protection sur l’autre rive ; les troupes s’y engouffrent alors en désordre, comme si le pont leur permettait d’échapper à l’enfer de l’hiver et du harcèlement qu’ils subissent depuis quelques semaines.
Le 2 ème pont est achevé quelques 3 heures plus tard et là même désordre alors que les consignes sont de passer au pas, les hommes apeurés dans leur hâte précipitent leurs attelages au trot.
Ce qui devait arriver, arriva, sur chacun des ponts qui montés à la hâte sur un le fond de la rivière instable, des chevalets d’enfoncèrent, faisant basculer le tablier, ou même d’effondrèrent tant ils étaient en déséquilibre.
Les pontonniers toujours présents, travaillèrent sans relâche, pour consolider et soutenir à bout de bras dans l’eau fangeuse et glacée parfois jusqu’au cou, les édifices fragilisés.
Les russes qui auraient pu bombarder les ponts ne le firent pas, préférant sans doute comme un chat joue avec une souris, harceler les arrières des troupes françaises qui se bousculaient de plus belle sur les planches de salut que constituaient les ponts.
Cela dura jusqu’au 29, le gros des troupes ayant franchi non sans pertes la BEREZINA, les pontonniers y mirent le feu, pour ne pas laisser aux russes le passage ,beaucoup de retardataires franchirent les ponts en flamme ,d’autre se jetèrent à l’eau ,beaucoup périrent, la BEREZINA rendit à la fonte des glaces près de 30000 corps.
Beaucoup de ces pontonniers, périrent non pas sous les balles et feux ennemis, mais d’épuisement, de froid, noyés ou des suites de congestion.
Ils illustrent ainsi fièrement par leur courage, leur abnégation la devise du Génie.
DETRUIRE PARFOIS, BATIR SOUVENT, SERVIR TOUJOURS.
Le Génie est héritier de cette tradition, ayons une pensée fin novembre pour nos ainés sapeurs et pontonniers de l’Armée Impériale.
Si un parallèle était à faire dans les faits d’armes, la BEREZINA ne pourrait-elle pas être aussi chère au cœur des sapeurs du Génie que CAMERON au cœur de nos légionnaires de la Légion Étrangère?
La BEREZINA est une victoire incontestable du Génie.
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Dernière édition par KRAL DOMINIQUE le Mar 15 Nov 2016 - 8:33, édité 15 fois
KRAL DOMINIQUE- membre
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Re: FRANCHISSEMENT DE LA BEREZINA EN 1812 il y a 204 ans
Bonsoir,
Oui! je suis d'accord avec toi. Il faudrait en parler au Général RIGOUX de la FNG.
Amicalement
Jacques
Oui! je suis d'accord avec toi. Il faudrait en parler au Général RIGOUX de la FNG.
Amicalement
Jacques
GRADWOHL Jacques- membre
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Re: FRANCHISSEMENT DE LA BEREZINA EN 1812 il y a 204 ans
Le sapeur fait son boulot pour que les autres puissent faire le leur.
Nous n'avons pas un fait d'armes mais des faits d'armes...
Ceci n'engage que moi...
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Ceci n'engage que moi...
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Daniel CARRERE
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Re: FRANCHISSEMENT DE LA BEREZINA EN 1812 il y a 204 ans
Je pense pour organiser une manifestation pour le 200ème anniversaire, c'est un peu tard....à mon avis.!
Re: FRANCHISSEMENT DE LA BEREZINA EN 1812 il y a 204 ans
bonjour amis du Génie,
DANIEL tu as raison ,il y a beaucoup de faits d'armes du Génie LA BEREZINA,n'est pas le seul ,cependant ce fait remonte à un époque ou l'arme du Génie au sens moderne du terme n'était pas constituée ,donc à mon humble avis ,tous les régiments du Génie ,passés ,présents et à venir sont en qq sorte les héritiers de ces ainés Pontonniers et Sapeurs.
Jacques merci de ton enthousiasme,la date anniversaire étant très voisine de la STE BARBE,peut être une pensée ,une évocation,un toast honoreraient la mémoire de nos glorieux ainés .
SHAKO,il n'est jamais trop tard même à petite échelle pour commémorer le 200 ème anniversaire du passage de LA BEREZINA.
DANIEL tu as raison ,il y a beaucoup de faits d'armes du Génie LA BEREZINA,n'est pas le seul ,cependant ce fait remonte à un époque ou l'arme du Génie au sens moderne du terme n'était pas constituée ,donc à mon humble avis ,tous les régiments du Génie ,passés ,présents et à venir sont en qq sorte les héritiers de ces ainés Pontonniers et Sapeurs.
Jacques merci de ton enthousiasme,la date anniversaire étant très voisine de la STE BARBE,peut être une pensée ,une évocation,un toast honoreraient la mémoire de nos glorieux ainés .
SHAKO,il n'est jamais trop tard même à petite échelle pour commémorer le 200 ème anniversaire du passage de LA BEREZINA.
Dernière édition par KRAL DOMINIQUE le Mar 14 Jan 2014 - 16:40, édité 1 fois
KRAL DOMINIQUE- membre
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Belle illustration miniature du franchissement de la BEREZINA
Je n'ai pas résisté au plaisir de vous présenter cette maquette ,avec des personnages en étain.Elle est exposée au Musée du Château de KULMBACH en FRANCONNIE.Même les allemands ont voulu à leur manière célébrer ce qui ce passa sur la BEREZINA il y a maintenant plus de 200 ANS .
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KRAL DOMINIQUE- membre
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Le Génie
carrere a écrit:Le sapeur fait son boulot pour que les autres puissent faire le leur.
Nous n'avons pas un fait d'armes mais des faits d'armes...
Ceci n'engage que moi...
Bonjour Daniel,
Dans toutes sociétés il y a ceux qui brillent, bien souvent au dépend des autres.Nos armées en sont un exemple vivant :
Depuis la haute antiquité l’art de la guerre a eu recours à des soldats un peu à part qui construisaient et mettaient en œuvre des machines de jet (catapultes, balistes) et de brèche (tours d’assaut, béliers). Ces hommes construisant et manipulant ces « engins » étaient les « engineors », ou « engénieurs ».
Si elles ont des effets économiques et humains dévastateurs, les guerres ont toujours engendré des inventions technologiques. Elles favorisent l’armée qui y a recourt même si l’adversaire lui est supérieur. Les exemples historiques sont nombreux.
De tous temps ont existé des « ingénieurs » qui sont souvent des architectes et des artistes tels Léonard de VINCI et DURER au XVème siècle.
Si les unités d’infanterie, de cavalerie et d’artillerie sont plus connues du grand public, il ne faut pas laisser dans l’ombre le génie. Véritables serviteurs de l’ombre, les sapeurs-mineurs se chargeant de préparer le terrain, de déminer les champs de mines, ils permettent aux avions de décoller et atterrir, les pontonniers … ayant longtemps appartenu à l’artillerie … permettent aux chars et à l’infanterie de franchir les coupures humides...
Bref, ils permettent aux autres armes de briller...
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Sapeurs assyriens
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Pont flottant romain
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pierre du 24- membre
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Retraite de Russie, le franchissement de la Bérézina
KRAL DOMINIQUE a écrit:
Le passage de la BEREZINA du 25 11 au 29 11 1812 il y a 203 ans
Tout le monde connaît l’expression « c’est la BEREZINA », c’est toujours synonyme de désordre, grand bordel, catastrophe….Et pourtant cette expression devrait signifier le contraire et rendre un hommage à nos ancêtres du Franchissement les pontonniers du Général ÉBLÉ .
Le contexte du passage de la BEREZINA :
Nous sommes le 24 novembre 1812 en pleine retraite de RUSSIE, de l’armée de Napoléon forte de 700000 hommes lors l’invasion fulgurante il en reste que à peine 10 % ,le terrible hiver russe ,la politique de la terre brûlée ,les techniques de harcèlement de l’armée Russe ont eu raison du reste .Le maréchal KOUTOUSOV (dont un illustre descendant usa des mêmes procédés )redoutant un affrontement direct avec l’armée la plus puissante du monde ,a en effet au risque de passer pour un lâche ,un incapable aux yeux de son tsar, préféré attendre le renfort du si impitoyable Général HIVER Russe, pour l’anéantir.
Voici donc ce lambeau d’armée en pleine retraite devant la BEREZINA affluent du DNIEPR, gelée en ce 24 novembre 1812, il n’est plus question de combattre mais d échapper à l’inévitable encerclement et peut être la capture de l’AIGLE.
La solution :
Passer la BEREZINA, large de 100 M à cet endroit, elle est gelée, mais jamais la glace tiendra sous la masse, il faut donc faire des ponts, l’ordre sera d’en faire 2 un pour les troupes à pied et les cavaliers et l’autre pour l’artillerie et le transport.
Le Général ÉBLÉ est chargé d’en dresser les plans ce qu’il fit en un temps record.
Et voilà donc ces 400 hommes environ sapeurs du Génie (nous voilà), pontonniers de marine à l’œuvre pour réaliser les 2 ponts.
Largeur à franchir 100m, profondeur de la rivière glacée de 2 m env., le courant est faible, le fond vaseux, les rives sont stables car durcies par le gel.
Pour chaque pont il est nécessaire de construire
24 travées de 4,25 m, 23 chevalets de 1 m à 3 m de haut, avec des chapeaux de 4,50 m.
Des poutrelles formées de bois abattu de 5,50 m et d’env. 15 cm de diamètre heureusement la forêt n’est pas loin.
Le tablier sera formé de rondins cloués sur les poutrelles calés par des moyen de fortune ^paille, corde de chanvre.
Le 26 novembre à l’aube pontonniers sortent le matériel dont ils disposent et qu’ils “promènent“ parfois sur leur dos depuis MOSCOU, clous, haches, pelles pioches et en renfort une forge de campagne.
Ils abattent des arbres, démantèlent les Isbas du village proche et assemblent le pont.
Les images d’EPINAL représentent souvent mais à tort l’édification des ponts sous le feu ennemi. Les russes se contentèrent pendant un temps de continuer leur guérilla, destinée à affaiblir l’arrière et n’eurent dans un premier temps aucune connaissance de ce qui se tramait au bord de la BEREZINA.
Après quelques péripéties de montage, chute de chevalet, effondrement etc, les pontonniers réussirent l’exploit de monter ses 2 ponts, dans des conditions : éprouvantes, boue, eau glacée, affamés sans relâche en à peine 24 h.
Le franchissement :
Dès le premier pont achevé celui destiné aux troupes montées et à pied on y fait passer des pièces d’artilleries pour assurer l’appui et la protection sur l’autre rive ; les troupes s’y engouffrent alors en désordre, comme si le pont leur permettait d’échapper à l’enfer de l’hiver et du harcèlement qu’ils subissent depuis quelques semaines.
Le 2 ème pont est achevé quelques 3 heures plus tard et là même désordre alors que les consignes sont de passer au pas, les hommes apeurés dans leur hâte précipitent leurs attelages au trot.
Ce qui devait arriver, arriva, sur chacun des ponts qui montés à la hâte sur un le fond de la rivière instable, des chevalets d’enfoncèrent, faisant basculer le tablier, ou même d’effondrèrent tant ils étaient en déséquilibre.
Les pontonniers toujours présents, travaillèrent sans relâche, pour consolider et soutenir à bout de bras dans l’eau fangeuse et glacée parfois jusqu’au cou, les édifices fragilisés.
Les russes qui auraient pu bombarder les ponts ne le firent pas, préférant sans doute comme un chat joue avec une souris, harceler les arrières des troupes françaises qui se bousculaient de plus belle sur les planches de salut que constituaient les ponts.
Cela dura jusqu’au 29, le gros des troupes ayant franchi non sans pertes la BEREZINA, les pontonniers y mirent le feu, pour ne pas laisser aux russes le passage ,beaucoup de retardataires franchirent les ponts en flamme ,d’autre se jetèrent à l’eau ,beaucoup périrent, la BEREZINA rendit à la fonte des glaces près de 30000 corps.
Beaucoup de ces pontonniers, périrent non pas sous les balles et feux ennemis, mais d’épuisement, de froid, noyés ou des suites de congestion.
Ils illustrent ainsi fièrement par leur courage, leur abnégation la devise du Génie.
DETRUIRE PARFOIS, BATIR SOUVENT, SERVIR TOUJOURS.
Le Génie est héritier de cette tradition, ayons une pensée fin novembre pour nos ainés sapeurs et pontonniers de l’Armée Impériale.
Si un parallèle était à faire dans les faits d’armes, la BEREZINA ne pourrait-elle pas être aussi chère au cœur des sapeurs du Génie que CAMERON au cœur de nos légionnaires de la Légion Étrangère?
La BEREZINA est une victoire incontestable du Génie.
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Bonjour Dominique
Mon message a pour seule raison d'apporter quelques précisions supplémentaires provenant de deux sources différentes.
LA RETRAITE DE RUSSIE.
Le tragique passage de la Bérézina
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La Grande Armée est entrée en Russie le 24 juin avec près de 700.000 soldats dont 300.000 Français. Après une campagne difficile, elle arrive à Moscou pour en être chassée presque aussitôt par l'incendie de la ville. Napoléon 1er choisit de battre en retraite par le même chemin qu'à l'aller, en profitant qu'il est protégé de place en place par des détachements français.
Le maréchal Michel Ney commande l'arrière-garde et couvre de son mieux la retraite. Malgré cela, en arrivant au bord de la Bérézina, l'empereur ne dispose plus que de 49.000 combattants, non compris 40.000 retardataires.
Le 22 novembre, Napoléon apprend que les troupes qui gardaient la ville de Borissov, sur la Bérézina, ont été chassées par les Russes. La Grande Armée ne peut plus dès lors emprunter les ponts de Borissov. Talonnée par les 70.000 hommes de Koutouzov, elle doit néanmoins traverser la rivière au plus vite. La glace qui recouvre habituellement la rivière en cette saison, a fondu par l'effet d'un dégel inattendu et les eaux charrient d'énormes blocs de glace.
Le général du génie Jean-Baptiste Eblé a heureusement conservé, en partie, ses outils malgré les ordres de l'empereur Survient alors l'épisode le plus dramatique de la retraite de Russie.
L'ultime défi : Tandis que les Cosaques harcèlent les troupes démunies de tout, les 400 pontonniers du général Eblé réalisent et entretiennent, en quelques heures, deux ponts de 90 mètres de long et 5 mètres de large sur la rivière gelée,
Travaillant dans l’eau glacée les 26, 27, 28 novembre, la plupart y laissent leur vie.
Pendant 3 jours, ce qui reste de la Grande Armée, entrée en Russie cinq mois plus tôt, va franchir sur ces ponts improvisés.
Un pont se brise le 27 novembre, entraînant dans les flots un grand nombre de grognards. Il est réparé dans la soirée par les pontonniers qui se jettent dans les eaux glacées.
Au matin du 29 novembre, Eblé, qui voit les Russes approcher, met le feu à ses ouvrages.
Des milliers de traînards se noient en tentant d'échapper à l'ennemi. Parmi eux des femmes et des enfants (cantinières, prostituées, épouses cachées...)
On évalue à 50.000 le nombre de prisonniers et de déserteurs qui feront souche en Russie.
Au sortir de la rivière, Napoléon dispose encore de 25.000 combattants et 30.000 non-combattants. 20.000 retrouveront leurs foyers...
Les formations combattantes, l’État-major et l’artillerie de la Grande Armée ont franchit la Bérézina, mais cet incontestable succès militaire a le goût amer des nombreuses pertes subies, qui seront évaluées à environ 30 000 hommes, morts ou prisonniers.
Une grande partie des pontonniers ont péri de froid dans l'eau glaciale de la Bérézina. Six seulement survivront à la retraite et Eblé lui-même mourra d'épuisement à Königsberg.
Du point de vue des historiens, toutefois, le passage de la Bérézina doit être vu comme un succès de Napoléon, à défaut de victoire.
C’est la Bérézina !
« C’est la Bérézina ! ». En général, quand on dit cela, ce n’est pas bon signe… On est souvent dans une situation délicate, voire en déroute complète. Mais c’est quoi, au juste, la « Bérézina » ?
La Bérézina, c’est un fleuve en Biélorussie. Vous ne voyez toujours pas le rapport ? Ne vous inquiétez pas, on y arrive. Il faut remonter le temps et revenir (une fois de plus) à l’époque de Napoléon 1er. Plus précisément durant la campagne de Russie, en novembre 1812.
A ce moment-là, la Grande Armée lutte contre la faim et le froid. Les troupes sont complètement cernées par les Russes qui appliquent la politique de la terre brûlée, incendiant tout ce qui est sur le point de tomber aux mains des Français.
L’Empereur ordonne la retraite et les Français arrivent finalement devant la Bérézina, en Biélorussie, large d’une centaine de mètres. Au vu de tous les blocs de glace qui suivent le courant du fleuve, la trempette n’est pas vraiment conseillée, mais il faut traverser pour échapper aux Russes.
Le général Eblé ordonne donc à ses pontonniers de réaliser deux ponts, dans des conditions et des températures insupportables. Sur les 70 000 hommes qui espèrent pouvoir traverser, seuls 40 000 pourront réellement le faire.
En effet, la campagne de Russie a épuisé les troupes, de par la faim, le froid et les combats. Beaucoup de soldats français sont en retard, et Napoléon ne veut pas que les Russes puissent les poursuivre plus loin. Il ordonne de brûler les ponts, laissant ainsi 30 000 hommes épuisés à un sort plus qu’incertain…
On comprend maintenant mieux la relation entre le fiasco total d’une opération et la référence au fleuve Bérézina…
Source : Ministère de la défense
La Bérézina est une rivière de Biélorussie, affluent du Dniepr
Elle prend sa source dans des collines situées à 80 km au nord de Minsk. Après avoir fait une large boucle vers le nord, le cours de la Bérézina s'oriente vers le sud, puis vers le sud-sud-est dans le dernier tiers de son parcours. Une grande partie de sa vallée est marécageuse, ce qui explique les déboires de certaines armées.
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pierre du 24- membre
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