Metz place forte et garnison
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Metz place forte et garnison
Metz place forte et garnison (1)
Feste Graf Haeseler – Groupe fortifié Verdun (1)
Situation :
Le groupe fortifié Verdun est situé à environ 9 km au sud sud-est de Metz, sur la rive droite de la Moselle, au sud du village de Jouy-aux-Arches et au nord-est de Corny-sur-Moselle. La Feste Graf Haeseler comprend les ouvrages de Saint-Blaise et l’ouvrage de Sommy installés sur deux croupes comportant un espace restreint et très pentu. Les deux ouvrages étaient entièrement autonomes.
Ce groupe fortifié fait partie de la deuxième ceinture fortifiée de Metz.
Ouvrage de Saint-Blaise (1)
Situation :
L’ouvrage occupe une croupe de terrain où s’élevait autrefois le château de Saint-Blaise qui dominait la vallée de la Moselle.
Construction : 1899 – 1905.
Description de l’ouvrage :
Tous les bâtiments principaux sont disposés les uns derrière les autres. La caserne est reliée aux deux batteries par une galerie souterraine.
1 batterie cuirassée dotée initialement de 4 tourelles pour obusiers de 15 cm.
1 grande caserne partiellement bétonnée à trois étages dotée d’une salle des machines comportant à l’époque au rez-de-chaussée 4 moteurs diesel de 25 cv couplés à 4 dynamos de 15 kw, une boulangerie, une cuisine, un central téléphonique, et dans les étages supérieurs des magasins et des abris à l’épreuve, destinés à un effectif de 500 hommes ainsi qu’un observatoire cuirassé à l’extrémité de l’aile gauche et un observatoire cuirassé tournant à l’extrémité de l’aile droite, avec un PC d’artillerie. Le sous-sol de la caserne abrite cinq citernes d’eau d’une capacité de 700 m3. La caserne est chauffée à l’aide de poêles au charbon.
1 batterie dotée de 4 tourelles pour canons de 10 cm à tubes courts et de deux observatoires cuirassés fixes, un dans chaque aile de la batterie.
2 abris de piquet.
L’ouvrage est entouré pour la défense rapprochée d’un parapet d’infanterie dont le tracé à une forme hexagonale précédé d’un fossé protégé par des grilles défensives, d’un fossé d’une largeur de 8 mètres couvert par un réseau de fils de fer. La contrescarpe est maçonnée et est surmontée par une grille défensive précédée d’un chemin couvert comportant 12 guérites observatoires bétonnées destinées aux sentinelles chargées de la surveillance du réseau de fil de fer. Chaque angle comporte un abri avec cloche de guet. L’escarpe comporte un talus surmonté d’une grille défensive. Le fossé est flanqué par six coffres, un double avec deux canons de 5 cm par direction et deux mitrailleuses, et cinq coffres simples comportant deux canons de 5 cm chacun. Chaque coffre est relié avec l’abri de piquet voisin.
Type de constructions :
Les batteries et la caserne sont des ouvrages à l’épreuve des bombes, dont les murs les plus exposés sont entièrement constitués en béton non armé, tandis que la façade de gorge et les murs intérieurs sont maçonnés (briques et quelques pierres de taille ou moellons).
Etat de l’ouvrage :
L’ouvrage a été bombardé lors des combats de la libération de Metz en 1944. Une partie des bâtiments a été endommagée et certains locaux ne sont plus accessibles. Par ailleurs une partie des ouvrages é été ferraillée et des prélèvements ont été effectués au profit des ouvrages ouverts au public.
Photographies MJR
Compte tenu que les photographies ont été prises en été, la végétation couvre une partie des ouvrages.
Entrée de l’ouvrage avec son blockhaus de défense.
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Batterie cuirassée pour 4 obusiers de 15 cm
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Une des portes de la batterie est surmontée des armoiries du comte Haeseler qui a donné son nom à ce groupe fortifié.
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Toilettes de la batterie dans l’extrémité de l’aile gauche
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Logement pour les artilleurs
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Couloir desservant la batterie le long de la gorge
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Tourelle 15 cm H. P. T. (15 cm Haubitz Panzer-Turm).
Niveau inférieur
Escalier d’accès au niveau inférieur de la tourelle
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Vue du plancher intermédiaire
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Niveau supérieur de l’obusier
Affût de l’obusier de 15 cm
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Les détériorations permettent de voir le détail de la maçonnerie en moellons du mur de gorge.
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A bientôt pour la suite
MJR
Feste Graf Haeseler – Groupe fortifié Verdun (1)
Situation :
Le groupe fortifié Verdun est situé à environ 9 km au sud sud-est de Metz, sur la rive droite de la Moselle, au sud du village de Jouy-aux-Arches et au nord-est de Corny-sur-Moselle. La Feste Graf Haeseler comprend les ouvrages de Saint-Blaise et l’ouvrage de Sommy installés sur deux croupes comportant un espace restreint et très pentu. Les deux ouvrages étaient entièrement autonomes.
Ce groupe fortifié fait partie de la deuxième ceinture fortifiée de Metz.
Ouvrage de Saint-Blaise (1)
Situation :
L’ouvrage occupe une croupe de terrain où s’élevait autrefois le château de Saint-Blaise qui dominait la vallée de la Moselle.
Construction : 1899 – 1905.
Description de l’ouvrage :
Tous les bâtiments principaux sont disposés les uns derrière les autres. La caserne est reliée aux deux batteries par une galerie souterraine.
1 batterie cuirassée dotée initialement de 4 tourelles pour obusiers de 15 cm.
1 grande caserne partiellement bétonnée à trois étages dotée d’une salle des machines comportant à l’époque au rez-de-chaussée 4 moteurs diesel de 25 cv couplés à 4 dynamos de 15 kw, une boulangerie, une cuisine, un central téléphonique, et dans les étages supérieurs des magasins et des abris à l’épreuve, destinés à un effectif de 500 hommes ainsi qu’un observatoire cuirassé à l’extrémité de l’aile gauche et un observatoire cuirassé tournant à l’extrémité de l’aile droite, avec un PC d’artillerie. Le sous-sol de la caserne abrite cinq citernes d’eau d’une capacité de 700 m3. La caserne est chauffée à l’aide de poêles au charbon.
1 batterie dotée de 4 tourelles pour canons de 10 cm à tubes courts et de deux observatoires cuirassés fixes, un dans chaque aile de la batterie.
2 abris de piquet.
L’ouvrage est entouré pour la défense rapprochée d’un parapet d’infanterie dont le tracé à une forme hexagonale précédé d’un fossé protégé par des grilles défensives, d’un fossé d’une largeur de 8 mètres couvert par un réseau de fils de fer. La contrescarpe est maçonnée et est surmontée par une grille défensive précédée d’un chemin couvert comportant 12 guérites observatoires bétonnées destinées aux sentinelles chargées de la surveillance du réseau de fil de fer. Chaque angle comporte un abri avec cloche de guet. L’escarpe comporte un talus surmonté d’une grille défensive. Le fossé est flanqué par six coffres, un double avec deux canons de 5 cm par direction et deux mitrailleuses, et cinq coffres simples comportant deux canons de 5 cm chacun. Chaque coffre est relié avec l’abri de piquet voisin.
Type de constructions :
Les batteries et la caserne sont des ouvrages à l’épreuve des bombes, dont les murs les plus exposés sont entièrement constitués en béton non armé, tandis que la façade de gorge et les murs intérieurs sont maçonnés (briques et quelques pierres de taille ou moellons).
Etat de l’ouvrage :
L’ouvrage a été bombardé lors des combats de la libération de Metz en 1944. Une partie des bâtiments a été endommagée et certains locaux ne sont plus accessibles. Par ailleurs une partie des ouvrages é été ferraillée et des prélèvements ont été effectués au profit des ouvrages ouverts au public.
Photographies MJR
Compte tenu que les photographies ont été prises en été, la végétation couvre une partie des ouvrages.
Entrée de l’ouvrage avec son blockhaus de défense.
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Batterie cuirassée pour 4 obusiers de 15 cm
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Une des portes de la batterie est surmontée des armoiries du comte Haeseler qui a donné son nom à ce groupe fortifié.
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Toilettes de la batterie dans l’extrémité de l’aile gauche
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Logement pour les artilleurs
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Couloir desservant la batterie le long de la gorge
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Tourelle 15 cm H. P. T. (15 cm Haubitz Panzer-Turm).
Niveau inférieur
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Vue du plancher intermédiaire
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Niveau supérieur de l’obusier
Affût de l’obusier de 15 cm
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MJR
Dernière édition par MJR le Mar 1 Nov 2016 - 7:51, édité 1 fois
MJR- membre
- Messages : 1167
Date d'inscription : 01/11/2010
Age : 66
Localisation : STRASBOURG
Re: Metz place forte et garnison
C'est pas loin de chez moi cela.
papynuc- membre
- Messages : 372
Date d'inscription : 18/01/2011
Age : 75
Localisation : metz
Metz place forte (2)
Bonjour,
j'espère que mes reportages t'apporte quelques informations intéressantes sur cet ouvrage, même si je ne suis pas un grand spécialiste de la place forte de Metz. L'ouvrage est certes de taille modeste par rapport aux autres groupes fortifiés, mais il est toutefois très intéressant sur le plan technique, malgré les destructions de la seconde guerre mondiale.
J'ai photographié quelques ouvrages à Metz, mais malheureusement j'ai perdu une bonne partie de ces photos.
Si jamais tu as des informations sur le devenir des ouvrages de Metz qui doivent être aliénés, je suis toujours preneur.
Voici la suite du reportage.....
Feste Graf Haeseler – Groupe fortifié Verdun (2)
Ce groupe fortifié fait partie de la deuxième ceinture fortifiée de Metz. Il comprend l’ouvrage de Saint-Blaise et l’ouvrage de Sommy.
Ouvrage de Saint-Blaise (2)
La batterie cuirassée pour obusiers de 15 cm modèle 1895.
Description de la batterie
Dans l’empire allemand on a conçu des batteries comportant 3, 4 ou 6 tourelles cuirassées pour obusiers de 15 cm modèle 1895, posées sur un grand bâtiment bétonné comportant les locaux de stockage correspondant. Devant et entre les tourelles sont disposés des locaux de stockage des obus, des cartouches et des fusées. Par ailleurs, les batteries comportent également des locaux de préparation des munitions dénommés « Munitionsarbeitsraum », des locaux pour les officiers et des locaux pour la troupe, une salle des machines, des locaux de stockage des matériels de l’artillerie, un local de stockage du carburant, une cuisine et des toilettes.
Pour la batterie pour obusiers de 15 cm modèle 1895 de l’ouvrage de Saint-Blaise, la salle des machines, le stockage du carburant et la cuisine, ainsi qu’une boulangerie, ne sont pas dans la batterie, mais dans la caserne bétonnée qui est reliée par une large poterne aux deux batteries de part et d’autre de la caserne.
Transmission des ordres de tir
Dans chaque batterie on trouve un poste de commandement. En règle générale, le poste de commandement de la batterie est relié à chaque tourelle à l’aide de tuyaux acoustiques et de téléphones, avec la possibilité de donner un ordre à chaque tourelle ou à toutes les tourelles en simultané. Par ailleurs ce poste de commandement est également relié par les mêmes moyens de communication au poste d’observation d’artillerie de la batterie.
Pour le cas présent, la batterie d’obusiers de l’ouvrage de Saint-Blaise dispose de deux postes de commandement. A l’extrémité de l’aile gauche, le poste de commandement du commandant de l’ouvrage, qui commande à priori les deux deux batteries, et qui est relié à la tourelle d’observation cuirassée modèle 1896 (tournante) située juste à côté, au poste de commandement de la batterie d’obusier situé quant à lui, à l’extrémité de l’aile droite de la batterie d’obusier, juste à côté de sa coupole (fixe) d’observation d’artillerie modèle 1896, au poste de commandement de la batterie de canons de 10 cm, ainsi qu’à tous les postes d’observation, ceux cités précédemment, et les deux postes d’observation d’artillerie de la batterie de canons de 10 cm.
Vraisemblablement, ce poste de commandement du groupe fortifié était également relié à la batterie et aux observatoires de l’ouvrages de Sommy, situé à 600 mètres de l’ouvrage de Saint-Blaise.
Eclairage et ventilation des locaux
La batterie dispose d’un éclairage électrique, avec des lampes fixes ou des lampes mobiles pouvant être reliées aux prises de courant. Le courant est fourni par la centrale électrique installée au sous-sol de la caserne de l’ouvrage de Saint-Blaise. La batterie dispose également de moyens de secours sous la forme de lanternes à bougies. Ces dernières sont soit mises en place grâce à des crochets ou installées dans les niches. Naturellement dans les locaux recevant des munitions, les dispositifs d’éclairage doivent être conforment à la réglementation en vigueur.
La centrale électrique de la caserne alimente également les systèmes de ventilation de la batterie. L’air frais aspiré dans chaque aile de l’ouvrage est en surpression dans la batterie. Les planchers intermédiaires des tourelles d’artillerie sont munis de trappe grillagée pour que l’air frais puisse également parvenir dans la chambre de tir. L’air vicié s’échappe par le tube du canon lorsqu’il est ouvert pour par l’espace circulaire entre l’avant cuirasse et la tourelle. Au cas où l’approvisionnement en air frais est endommagé par les tirs, deux prises d’air de secours peuvent être activées. Pour éviter que l’air compressé ne s’échappe par les portes, chaque porte du couloir de combat dispose d’un verrouillage individuel. Ce système, grâce à la surpression, permet l’évacuation des fumées vers l’extérieur pendant les séquences de tir.
Les toilettes disposent d’un système d’aspiration de l’air vicié par les fosses d’aisance. Dans ce cas le système est autonome.
Caractéristiques de la tourelle pour l’obusier de 15 cm modèle 1895.
Conception de la tourelle : il s’agit ici d’un affût cuirassé installé dans une tourelle tournante. A quelques détails près, en principe identique au modèle 1893, dont les premières tourelles ont été installées sur les forts Est et Ouest du Fort de Mutzig (Feste kaiser Wilhelm II).
Description de la tourelle cuirassée pour un obusier de 15 cm
La tourelle comporte deux étages :
- Une avant-cuirasse ;
- Un couvercle et une cloison cuirassée ;
- Un affût ;
- Un porte tube ;
- Un dispositif de réglage du site ;
- Un dispositif de réglage de la direction ;
- Un plancher intermédiaire avec une échelle ;
- Un pivot ;
- Un système de levage de la tourelle ;
- Un monte-charge à munitions ;
- Un dispositif d’éclairage ;
- Des sièges ;
- Un dispositif de remplacement du tube.
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Le local supérieur est dénommé « Geschützraum », local de pièce d’artillerie, le local inférieur est dénommé « Turmarbeitsraum », le local de travail de la tourelle.
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A côté de la tourelle on trouve les locaux de stockage des munitions, qui sont reliés à la tourelle par le monte-charge à munitions, couloirs, escalier et échelle.
Le couvercle cuirassé est relié à l’affût par une pièce de jonction fixe, et repose sur l’avant-cuirasse. Pour orienter la tourelle dans la direction voulue et pour effectuer le tir, il est nécessaire de relever la tourelle avec l’affût, pour qu’elle ne repose plus sur l’avant-cuirasse, mais uniquement sur le pivot. Dès que l’on lève la tourelle (au moins 5 mm, maxi 50 mm), le dispositif de blocage du recul est débloqué.
Portée maximale : 7 200 mètres sur 360°. Débattement vertical du tube : +5° à +42°.
L’avant-cuirasse est composée de 4 voussoirs boulonnés entre eux.
Longueur du tube : 11 calibres.
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Description de l’obusier de 15 cm pour tourelle cuirassée :
(a) anneau fretté qui remplace les tourillons, pour maintenir le tube sur l’affût.
(b) renforcement arrondi destiné à obturer l’embrasure de la tourelle.
Mission : bombardement des localités, des voies de communication et des fortifications de campagne.
Dispositifs de manœuvre de la tourelle : les dispositifs de levage de la tourelle et de rotation pour le tir sont sensiblement identiques à ceux de la tourelle pour canon de 10 cm.
Toiture de la tourelle : une pièce en acier au nickel de 15 cm d’épaisseur. Elle a la forme d’une coupole, qui comporte un bossage au niveau de l’embrasure de l’obusier. Elle est reliée à l’affût par une pièce de jonction. L’embrasure est obturée par un joint sous la forme d’un anneau, muni d’un dispositif d’arrimage au tube pour éviter tout glissement. Un anneau en caoutchouc disposé par-dessus la fente entre la tourelle et l’avant-cuirasse empêche l’entrée de la pluie.
Poids :
- Coupole : 6 700 kg
- Plafond de liaison : 1 600 kg.
- Avant-cuirasse : 40 000 kg.
- Tube avec culasse : 1 130 kg.
- Tourelle complète sans tube : 61 800 kg.
Munitions : 1 500 obus par tourelle.
Différences par rapport au modèle 1893 : chambre de tir plus vaste, service simplifié, changement de tube plus simple et plus sûr.
Cadence de tir : 2 coups par minute, ou jusqu’à 4 coups par minutes dans les positions de chargement comprises entre 18° et 22°.
Equipe de pièce : 1 sous-officier et 2 canonniers dans la chambre de tir, deux canonniers pour le service des munitions près du monte-charge.
Photographies MJR
Batterie cuirassée pour 4 obusiers de 15 cm (suite)
Couloir desservant la batterie le long de la gorge et les différents locaux
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Une autre tourelle pour obusier de 15 cm
Vue du plancher intermédiaire
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Le pivot et le plancher intermédiaire
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Système de ventilation au niveau du local de travail de la tourelle
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A bientôt pour la suite
MJR
j'espère que mes reportages t'apporte quelques informations intéressantes sur cet ouvrage, même si je ne suis pas un grand spécialiste de la place forte de Metz. L'ouvrage est certes de taille modeste par rapport aux autres groupes fortifiés, mais il est toutefois très intéressant sur le plan technique, malgré les destructions de la seconde guerre mondiale.
J'ai photographié quelques ouvrages à Metz, mais malheureusement j'ai perdu une bonne partie de ces photos.
Si jamais tu as des informations sur le devenir des ouvrages de Metz qui doivent être aliénés, je suis toujours preneur.
Voici la suite du reportage.....
Feste Graf Haeseler – Groupe fortifié Verdun (2)
Ce groupe fortifié fait partie de la deuxième ceinture fortifiée de Metz. Il comprend l’ouvrage de Saint-Blaise et l’ouvrage de Sommy.
Ouvrage de Saint-Blaise (2)
La batterie cuirassée pour obusiers de 15 cm modèle 1895.
Description de la batterie
Dans l’empire allemand on a conçu des batteries comportant 3, 4 ou 6 tourelles cuirassées pour obusiers de 15 cm modèle 1895, posées sur un grand bâtiment bétonné comportant les locaux de stockage correspondant. Devant et entre les tourelles sont disposés des locaux de stockage des obus, des cartouches et des fusées. Par ailleurs, les batteries comportent également des locaux de préparation des munitions dénommés « Munitionsarbeitsraum », des locaux pour les officiers et des locaux pour la troupe, une salle des machines, des locaux de stockage des matériels de l’artillerie, un local de stockage du carburant, une cuisine et des toilettes.
Pour la batterie pour obusiers de 15 cm modèle 1895 de l’ouvrage de Saint-Blaise, la salle des machines, le stockage du carburant et la cuisine, ainsi qu’une boulangerie, ne sont pas dans la batterie, mais dans la caserne bétonnée qui est reliée par une large poterne aux deux batteries de part et d’autre de la caserne.
Transmission des ordres de tir
Dans chaque batterie on trouve un poste de commandement. En règle générale, le poste de commandement de la batterie est relié à chaque tourelle à l’aide de tuyaux acoustiques et de téléphones, avec la possibilité de donner un ordre à chaque tourelle ou à toutes les tourelles en simultané. Par ailleurs ce poste de commandement est également relié par les mêmes moyens de communication au poste d’observation d’artillerie de la batterie.
Pour le cas présent, la batterie d’obusiers de l’ouvrage de Saint-Blaise dispose de deux postes de commandement. A l’extrémité de l’aile gauche, le poste de commandement du commandant de l’ouvrage, qui commande à priori les deux deux batteries, et qui est relié à la tourelle d’observation cuirassée modèle 1896 (tournante) située juste à côté, au poste de commandement de la batterie d’obusier situé quant à lui, à l’extrémité de l’aile droite de la batterie d’obusier, juste à côté de sa coupole (fixe) d’observation d’artillerie modèle 1896, au poste de commandement de la batterie de canons de 10 cm, ainsi qu’à tous les postes d’observation, ceux cités précédemment, et les deux postes d’observation d’artillerie de la batterie de canons de 10 cm.
Vraisemblablement, ce poste de commandement du groupe fortifié était également relié à la batterie et aux observatoires de l’ouvrages de Sommy, situé à 600 mètres de l’ouvrage de Saint-Blaise.
Eclairage et ventilation des locaux
La batterie dispose d’un éclairage électrique, avec des lampes fixes ou des lampes mobiles pouvant être reliées aux prises de courant. Le courant est fourni par la centrale électrique installée au sous-sol de la caserne de l’ouvrage de Saint-Blaise. La batterie dispose également de moyens de secours sous la forme de lanternes à bougies. Ces dernières sont soit mises en place grâce à des crochets ou installées dans les niches. Naturellement dans les locaux recevant des munitions, les dispositifs d’éclairage doivent être conforment à la réglementation en vigueur.
La centrale électrique de la caserne alimente également les systèmes de ventilation de la batterie. L’air frais aspiré dans chaque aile de l’ouvrage est en surpression dans la batterie. Les planchers intermédiaires des tourelles d’artillerie sont munis de trappe grillagée pour que l’air frais puisse également parvenir dans la chambre de tir. L’air vicié s’échappe par le tube du canon lorsqu’il est ouvert pour par l’espace circulaire entre l’avant cuirasse et la tourelle. Au cas où l’approvisionnement en air frais est endommagé par les tirs, deux prises d’air de secours peuvent être activées. Pour éviter que l’air compressé ne s’échappe par les portes, chaque porte du couloir de combat dispose d’un verrouillage individuel. Ce système, grâce à la surpression, permet l’évacuation des fumées vers l’extérieur pendant les séquences de tir.
Les toilettes disposent d’un système d’aspiration de l’air vicié par les fosses d’aisance. Dans ce cas le système est autonome.
Caractéristiques de la tourelle pour l’obusier de 15 cm modèle 1895.
Conception de la tourelle : il s’agit ici d’un affût cuirassé installé dans une tourelle tournante. A quelques détails près, en principe identique au modèle 1893, dont les premières tourelles ont été installées sur les forts Est et Ouest du Fort de Mutzig (Feste kaiser Wilhelm II).
Description de la tourelle cuirassée pour un obusier de 15 cm
La tourelle comporte deux étages :
- Une avant-cuirasse ;
- Un couvercle et une cloison cuirassée ;
- Un affût ;
- Un porte tube ;
- Un dispositif de réglage du site ;
- Un dispositif de réglage de la direction ;
- Un plancher intermédiaire avec une échelle ;
- Un pivot ;
- Un système de levage de la tourelle ;
- Un monte-charge à munitions ;
- Un dispositif d’éclairage ;
- Des sièges ;
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A côté de la tourelle on trouve les locaux de stockage des munitions, qui sont reliés à la tourelle par le monte-charge à munitions, couloirs, escalier et échelle.
Le couvercle cuirassé est relié à l’affût par une pièce de jonction fixe, et repose sur l’avant-cuirasse. Pour orienter la tourelle dans la direction voulue et pour effectuer le tir, il est nécessaire de relever la tourelle avec l’affût, pour qu’elle ne repose plus sur l’avant-cuirasse, mais uniquement sur le pivot. Dès que l’on lève la tourelle (au moins 5 mm, maxi 50 mm), le dispositif de blocage du recul est débloqué.
Portée maximale : 7 200 mètres sur 360°. Débattement vertical du tube : +5° à +42°.
L’avant-cuirasse est composée de 4 voussoirs boulonnés entre eux.
Longueur du tube : 11 calibres.
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(a) anneau fretté qui remplace les tourillons, pour maintenir le tube sur l’affût.
(b) renforcement arrondi destiné à obturer l’embrasure de la tourelle.
Mission : bombardement des localités, des voies de communication et des fortifications de campagne.
Dispositifs de manœuvre de la tourelle : les dispositifs de levage de la tourelle et de rotation pour le tir sont sensiblement identiques à ceux de la tourelle pour canon de 10 cm.
Toiture de la tourelle : une pièce en acier au nickel de 15 cm d’épaisseur. Elle a la forme d’une coupole, qui comporte un bossage au niveau de l’embrasure de l’obusier. Elle est reliée à l’affût par une pièce de jonction. L’embrasure est obturée par un joint sous la forme d’un anneau, muni d’un dispositif d’arrimage au tube pour éviter tout glissement. Un anneau en caoutchouc disposé par-dessus la fente entre la tourelle et l’avant-cuirasse empêche l’entrée de la pluie.
Poids :
- Coupole : 6 700 kg
- Plafond de liaison : 1 600 kg.
- Avant-cuirasse : 40 000 kg.
- Tube avec culasse : 1 130 kg.
- Tourelle complète sans tube : 61 800 kg.
Munitions : 1 500 obus par tourelle.
Différences par rapport au modèle 1893 : chambre de tir plus vaste, service simplifié, changement de tube plus simple et plus sûr.
Cadence de tir : 2 coups par minute, ou jusqu’à 4 coups par minutes dans les positions de chargement comprises entre 18° et 22°.
Equipe de pièce : 1 sous-officier et 2 canonniers dans la chambre de tir, deux canonniers pour le service des munitions près du monte-charge.
Photographies MJR
Batterie cuirassée pour 4 obusiers de 15 cm (suite)
Couloir desservant la batterie le long de la gorge et les différents locaux
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Une autre tourelle pour obusier de 15 cm
Vue du plancher intermédiaire
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Le pivot et le plancher intermédiaire
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Système de ventilation au niveau du local de travail de la tourelle
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MJR
MJR- membre
- Messages : 1167
Date d'inscription : 01/11/2010
Age : 66
Localisation : STRASBOURG
Re: Metz place forte et garnison
Bonsoir,
Pour ce je sais actuellement le point est le suivant.
Le dépôt de munition de la BA 128 au bas des deux forts de montagne Saint-Blaise et Sommy a été vendu à la commune d'Augny pour l'€ symbolique.
Dépôt loué ensuite par la commune à une société de pyrotechnique pour 6 000€ an.
Le Mont Saint Quentin complet a été acheté par Metz Métropole après dépollution par l'armée pour en faire un poumon vert, un lieu de promenade et de pratique sportive.
Pour ce je sais actuellement le point est le suivant.
Le dépôt de munition de la BA 128 au bas des deux forts de montagne Saint-Blaise et Sommy a été vendu à la commune d'Augny pour l'€ symbolique.
Dépôt loué ensuite par la commune à une société de pyrotechnique pour 6 000€ an.
Le Mont Saint Quentin complet a été acheté par Metz Métropole après dépollution par l'armée pour en faire un poumon vert, un lieu de promenade et de pratique sportive.
papynuc- membre
- Messages : 372
Date d'inscription : 18/01/2011
Age : 75
Localisation : metz
Metz place forte (3)
Bonjour,
Merci pour les infos concernant les aliénations. Le devenir du fort qui m’inquiète le plus est celui du fort de Saint -Privat, ancien Fort Prinz August von Württemberg, construit en 1872-1875, situé à l’extrémité de l’ancienne base aérienne de Frescaty. Il s’agit d’un fort détaché à fossés secs de type Biehler, équivalent aux forts détachés de Strasbourg, mais qui comportait encore des éléments d’origine de l’époque de sa construction, comme les puits d’aération et de lumière, que l’on ne trouve plus à Strasbourg, puisqu’ils ont été supprimés et obturés pendant les travaux de renforcement. J’espère qu’il sera confié à l’ADFM.
Voici la suite de mes reportages sur le groupe fortifié de Saint-Blaise…
Feste Graf Haeseler – Groupe fortifié Verdun (3)
Ce groupe fortifié fait partie de la deuxième ceinture fortifiée de Metz. Il comprend l’ouvrage de Saint-Blaise et l’ouvrage de Sommy.
Ouvrage de Saint-Blaise (3)
La batterie cuirassée pour obusiers de 15 cm modèle 1895 (suite).
Photographies MJR.
Retour au couloir de gorge de la batterie
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Couloir de combat
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La structure de la batterie a été atteinte lors des bombardements américains de l’automne 1944.
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Il ne reste actuellement que deux tourelles d’obusier de 15 cm intacte. Les deux autres tourelles ont été ferraillées. Voici un des puits de tourelle.
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MJR
Merci pour les infos concernant les aliénations. Le devenir du fort qui m’inquiète le plus est celui du fort de Saint -Privat, ancien Fort Prinz August von Württemberg, construit en 1872-1875, situé à l’extrémité de l’ancienne base aérienne de Frescaty. Il s’agit d’un fort détaché à fossés secs de type Biehler, équivalent aux forts détachés de Strasbourg, mais qui comportait encore des éléments d’origine de l’époque de sa construction, comme les puits d’aération et de lumière, que l’on ne trouve plus à Strasbourg, puisqu’ils ont été supprimés et obturés pendant les travaux de renforcement. J’espère qu’il sera confié à l’ADFM.
Voici la suite de mes reportages sur le groupe fortifié de Saint-Blaise…
Feste Graf Haeseler – Groupe fortifié Verdun (3)
Ce groupe fortifié fait partie de la deuxième ceinture fortifiée de Metz. Il comprend l’ouvrage de Saint-Blaise et l’ouvrage de Sommy.
Ouvrage de Saint-Blaise (3)
La batterie cuirassée pour obusiers de 15 cm modèle 1895 (suite).
Photographies MJR.
Retour au couloir de gorge de la batterie
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Couloir de combat
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La structure de la batterie a été atteinte lors des bombardements américains de l’automne 1944.
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Il ne reste actuellement que deux tourelles d’obusier de 15 cm intacte. Les deux autres tourelles ont été ferraillées. Voici un des puits de tourelle.
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St Privat
Le fort Saint-Privat appartient toujours à l'armée. Donc c'est une enclave au milieu du terrain appartenant à l'agglomération.
Il est protégé par une clôture dernier cri installée avant le départ du dernier élément air.
Les entrées sont fermées solidement.
De plus l'agglomération sécurise 24H sur 24 toute l'ancienne base.
Il est protégé par une clôture dernier cri installée avant le départ du dernier élément air.
Les entrées sont fermées solidement.
De plus l'agglomération sécurise 24H sur 24 toute l'ancienne base.
papynuc- membre
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Metz place forte (4)
Merci pour ses précisions.
Cordialement
Richard
Feste Graf Haeseler – Groupe fortifié Verdun (4)
Ce groupe fortifié fait partie de la deuxième ceinture fortifiée de Metz. Il comprend l’ouvrage de Saint-Blaise et l’ouvrage de Sommy.
Ouvrage de Saint-Blaise (4)
La batterie cuirassée pour obusiers de 15 cm modèle 1895 (suite).
Photographies MJR.
Poste de commandement de la batterie pour 4 obusiers de 15 cm. Ce poste de commandement est situé à l’extrémité de l’aile droite de la batterie, juste sous la coupole d’observation d’artillerie (fixe) « P.B.St. 96 », modèle 1896.
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On aperçoit sur ce mur les traces des quatre tubes acoustiques qui servaient à transmettre les ordres de tir à chaque tourelle. Le tout était compléter par le réseau téléphonique.
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Comme dans les tourelles, on retrouve ici également les petits sièges rabattables, vraisemblablement pour l’opérateur téléphoniste.
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Arrivée d’eau dans une gaine technique
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Pour les constructions de cette époque, la pierre de taille commence à se faire rare. Elle est principalement employée pour l’encadrement des fenêtres et portes, et pour le revêtement du mur de gorge. Compte tenu de la faible épaisseur du revêtement, sa fonction est plutôt décorative et destinée à protéger la maçonnerie du mur de gorge contre les intempéries. Petit à petit, après le tournant du siècle, les ouvrages allemands seront entièrement construits en béton, généralement avec un faible ferraillage sur la partie inférieure des plafonds, pour éviter la chute de ménisques, et à partir de 1912, on commencera par employer le béton armé.
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Sur les dessus de la batterie, les deux tourelles cuirassées pour obusiers de 15 cm modèle 1895.
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Au niveau de l’embrasure de l’obusier, on aperçoit un léger renflement (petite bosse). Les impacts semblent provenir d’essais de tir réalisés après la libération à priori. Les éclats de bombes ne sont pas en mesure de faire des entailles aussi profondes.
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Puits de l’une des tourelles ferraillées.
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MJR
Cordialement
Richard
Feste Graf Haeseler – Groupe fortifié Verdun (4)
Ce groupe fortifié fait partie de la deuxième ceinture fortifiée de Metz. Il comprend l’ouvrage de Saint-Blaise et l’ouvrage de Sommy.
Ouvrage de Saint-Blaise (4)
La batterie cuirassée pour obusiers de 15 cm modèle 1895 (suite).
Photographies MJR.
Poste de commandement de la batterie pour 4 obusiers de 15 cm. Ce poste de commandement est situé à l’extrémité de l’aile droite de la batterie, juste sous la coupole d’observation d’artillerie (fixe) « P.B.St. 96 », modèle 1896.
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On aperçoit sur ce mur les traces des quatre tubes acoustiques qui servaient à transmettre les ordres de tir à chaque tourelle. Le tout était compléter par le réseau téléphonique.
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Arrivée d’eau dans une gaine technique
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Pour les constructions de cette époque, la pierre de taille commence à se faire rare. Elle est principalement employée pour l’encadrement des fenêtres et portes, et pour le revêtement du mur de gorge. Compte tenu de la faible épaisseur du revêtement, sa fonction est plutôt décorative et destinée à protéger la maçonnerie du mur de gorge contre les intempéries. Petit à petit, après le tournant du siècle, les ouvrages allemands seront entièrement construits en béton, généralement avec un faible ferraillage sur la partie inférieure des plafonds, pour éviter la chute de ménisques, et à partir de 1912, on commencera par employer le béton armé.
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Sur les dessus de la batterie, les deux tourelles cuirassées pour obusiers de 15 cm modèle 1895.
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Au niveau de l’embrasure de l’obusier, on aperçoit un léger renflement (petite bosse). Les impacts semblent provenir d’essais de tir réalisés après la libération à priori. Les éclats de bombes ne sont pas en mesure de faire des entailles aussi profondes.
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Puits de l’une des tourelles ferraillées.
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Metz place forte (5)
Feste Graf Haeseler – Groupe fortifié Verdun
Ce groupe fortifié fait partie de la deuxième ceinture fortifiée de Metz. Il comprend l’ouvrage de Saint-Blaise et l’ouvrage de Sommy.
Ouvrage de Saint-Blaise (5)
Photographies MJR.
La caserne bétonnée.
La grande caserne partiellement bétonnée comporte trois étages. Elle est dotée d’une salle des machines comportant à l’époque 4 moteurs diesel de 25 cv couplés à 4 dynamos de 15 kw, une boulangerie, une cuisine, un central téléphonique, et dans les étages supérieurs des magasins et des abris à l’épreuve, destinés à un effectif de 500 hommes ainsi qu’un observatoire cuirassé à l’extrémité de l’aile gauche et un observatoire cuirassé tournant à l’extrémité de l’aile droite, avec un PC d’artillerie. Le sous-sol de la caserne abrite cinq citernes d’eau d’une capacité de 700 m3. La caserne est chauffée à l’aide de poêles au charbon.
Entrée de l’aile gauche de la caserne bétonnée
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Façade de gorge de la caserne recouverte d’un placage en pierres de taille.
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Porte blindée protégeant l’accès
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Poste de commandement de l’ouvrage situé à l’extrémité de l’aile gauche de la caserne, près de l’observatoire muni d’une tourelle d’observation tournante modèle 1896. Sur le mur on aperçoit encore les fixations des moyens de communication et d’alarme.
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Extrémité d’un tuyau acoustique
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La tourelle cuirassée d’observation modèle 1896 dénommée « P. B. T. 96 » ou « Panzer Beobachtungs-Turm 96 ».
Niveau inférieur avec son système de rotation.
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Passage de l’axe de rotation par le plancher intermédiaire
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Echelle et trappe d’accès au niveau du plancher intermédiaire
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Niveau supérieur sous la tourelle d’observation cuirassée tournante
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Fixation de l’avant-cuirasse sur le puits bétonné
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Câbles du système de communication ou de l’éclairage
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Ce groupe fortifié fait partie de la deuxième ceinture fortifiée de Metz. Il comprend l’ouvrage de Saint-Blaise et l’ouvrage de Sommy.
Ouvrage de Saint-Blaise (5)
Photographies MJR.
La caserne bétonnée.
La grande caserne partiellement bétonnée comporte trois étages. Elle est dotée d’une salle des machines comportant à l’époque 4 moteurs diesel de 25 cv couplés à 4 dynamos de 15 kw, une boulangerie, une cuisine, un central téléphonique, et dans les étages supérieurs des magasins et des abris à l’épreuve, destinés à un effectif de 500 hommes ainsi qu’un observatoire cuirassé à l’extrémité de l’aile gauche et un observatoire cuirassé tournant à l’extrémité de l’aile droite, avec un PC d’artillerie. Le sous-sol de la caserne abrite cinq citernes d’eau d’une capacité de 700 m3. La caserne est chauffée à l’aide de poêles au charbon.
Entrée de l’aile gauche de la caserne bétonnée
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Façade de gorge de la caserne recouverte d’un placage en pierres de taille.
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Porte blindée protégeant l’accès
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Poste de commandement de l’ouvrage situé à l’extrémité de l’aile gauche de la caserne, près de l’observatoire muni d’une tourelle d’observation tournante modèle 1896. Sur le mur on aperçoit encore les fixations des moyens de communication et d’alarme.
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Extrémité d’un tuyau acoustique
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La tourelle cuirassée d’observation modèle 1896 dénommée « P. B. T. 96 » ou « Panzer Beobachtungs-Turm 96 ».
Niveau inférieur avec son système de rotation.
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Passage de l’axe de rotation par le plancher intermédiaire
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Echelle et trappe d’accès au niveau du plancher intermédiaire
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Niveau supérieur sous la tourelle d’observation cuirassée tournante
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Metz place forte (6)
Feste Graf Haeseler – Groupe fortifié Verdun (6)
Ce groupe fortifié fait partie de la deuxième ceinture fortifiée de Metz. Il comprend l’ouvrage de Saint-Blaise et l’ouvrage de Sommy.
Ouvrage de Saint-Blaise (6)
Photographies MJR.
La caserne bétonnée (suite).
Vues diverses de la caserne bétonnée.
Comme pour la batterie pour obusiers de 15 cm, la caserne est construite en béton non armé au niveau des murs les plus exposés. Par contre le mur de gorge est réalisé en maçonnerie et en moellons, comportant un plaquage extérieur en pierres de tailles. Les cloisons intérieures sont également en maçonnerie, en règle générale en briques. Sur certaines photographies on constate que l’ouvrage a été détérioré lors des bombardements lors des combats pour la libération de Metz en automne 1944.
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Local WC et urinoir (Malheureusement les vandales sont passés par là)
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Metz place forte (7)
Feste Graf Haeseler – Groupe fortifié Verdun (7)
Ce groupe fortifié fait partie de la deuxième ceinture fortifiée de Metz. Il comprend l’ouvrage de Saint-Blaise et l’ouvrage de Sommy.
Ouvrage de Saint-Blaise (7)
Photographies MJR.
La caserne bétonnée (suite).
Vues diverses de la caserne bétonnée.
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Chaque fenêtre est numérotée avec le numéro de la pièce et l’indication côté droit "RECHTS" ou gauche "LINKS"…
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Ce groupe fortifié fait partie de la deuxième ceinture fortifiée de Metz. Il comprend l’ouvrage de Saint-Blaise et l’ouvrage de Sommy.
Ouvrage de Saint-Blaise (7)
Photographies MJR.
La caserne bétonnée (suite).
Vues diverses de la caserne bétonnée.
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Chaque fenêtre est numérotée avec le numéro de la pièce et l’indication côté droit "RECHTS" ou gauche "LINKS"…
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Metz place forte (8)
Feste Graf Haeseler – Groupe fortifié Verdun (08)
Ce groupe fortifié fait partie de la deuxième ceinture fortifiée de Metz. Il comprend l’ouvrage de Saint-Blaise et l’ouvrage de Sommy.
Ouvrage de Saint-Blaise (08)
Photographies MJR.
La caserne bétonnée (suite).
Vues diverses de la caserne bétonnée.
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Ce qui est intéressant dans cette caserne est la présence de ses goulottes en bois destinées à isoler les réseaux les circuits des réseaux d’alarme et de communication, et le réseau électrique pour l’éclairage.
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Niche pour lanterne à bougie
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Le poste d’observation d’artillerie modèle « P.B.St. 96 » qui a été décrit précédemment pour la batterie d’obusiers de 15 cm. Ce poste est situé dans l’aile droite de la caserne, à l’opposé de la tourelle d’observation du poste de commandement du groupe fortifié. Vue du plancher intermédiaire et sa trappe d’accès, et en haut le siège de l’observateur.
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Sous ce poste d’observation on trouve le poste de commandement de l’artillerie du groupe fortifié. Il ne reste que quelques câbles et l’on devine les emplacements des différents moyens de communication et d’alarme.
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Suite de la visite de la caserne. Attention, compte tenu des démolitions, cet ouvrage comporte quelques zones dangereuses ou une chute est possible. Certains escaliers ont été partiellement démolis.
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Certaines poternes sont obstruées.
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Autre zone endommagée à priori lors de la seconde guerre mondiale qui permet de bien apercevoir la structure du mur de gorge de la caserne. Les planchers intermédiaires sont en béton.
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Les chambres avec leur système de ventilation traversant le couloir.
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Cette pièce est bien décorée. Je suppose qu’il s’agissait de la salle à manger (du temps de paix) des officiers allemands du groupe fortifié.
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Metz place forte (9)
Feste Graf Haeseler – Groupe fortifié Verdun (9)
Ce groupe fortifié fait partie de la deuxième ceinture fortifiée de Metz. Il comprend l’ouvrage de Saint-Blaise et l’ouvrage de Sommy.
Ouvrage de Saint-Blaise (9)
Photographies MJR.
La caserne bétonnée (suite).
Vues diverses de la caserne bétonnée. Au bas de l’escalier, un restant de cuisinière
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Restant du local à latrines complètement dévasté. A gauche les restes des cuvettes des WC et à droite l’urinoir.
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Reste d’équipement électrique
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Escalier en tourniquet permettant d’accéder à un des coffres de défense du fossé.
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Encore quelques vues d’un poste d’observation d’artillerie type « P.B.St. 96 ». Comme je ne m’en rappelle plus, je pense que ce n’est pas celui de la caserne mais éventuellement un des deux observatoires de la batterie de canons sous coupoles cuirassées de 10 cm.
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Metz place forte (10)
Description de la place de de Metz en 1909
Bonjour,
Voici une description de la place forte de Metz. La source est l’ouvrage suivant de E. Legrand-Girarde, Général de Brigade et H. Plessix, colonel d’artillerie à la retraite qui est quatrième édition refondue du Manuel complet de fortification rédigé conformément au programme d’admission à l’Ecole Supérieure de Guerre, édité par Berger-Levrault & Cie, en 1909, chapite XXXVI, pages 526 à 535.
La description est certes incomplète puisqu’entre 1909 et 1914 les Allemands lance encore la construction de nombreux ouvrages. Mais ce texte permet de voir en partie quel est le niveau de connaissance de l’armée française en ce qui concerne cette grande place forte allemande de l’époque. En novembre 1918, l’Armistice a coupé court à une grande offensive des Alliés sur Metz et Thionville, et les renseignements contenus dans cet ouvrage auraient certainement contribués à planifier cette attaque, même s’il s’agit surtout de renseignements généralistes destinés aux futurs officiers brevetés de l’école de guerre.
Place de Metz.
Description du terrain.
Située au confluent de la Seille et de la Moselle, la place de Metz, occupe, sur la rive droite de cette dernière, le point le plus étroit de sa vallée, et commande les communications qui se dirigent : du sud au nord, de Nancy à Thionville ; et de l’est à l’ouest, de Sarrebrück à Sarrelouis sur Paris. Les hauteurs qui bordent la vallée sont assez faibles et doucement mamelonnées à l’est, où de petits ruisseaux, affluents de la Seille, viennent les découper. Seule, au nord-est, une longue croupe s’étend dans une direction radiale par rapport à la ville : c’est le plateau de Sainte-Barbe. Son altitude est de 260 mètres vers Saint-Julien et de 280 à 300 mètres vers Sainte-Barbe, tandis que l’altitude moyenne de la ville est de 170 mètres seulement.
Ce plateau resserré, d’une grande longueur, est suivi par une route départementale ; il commande la vallée de la Moselle, au nord-ouest, et celle d’un petit affluent de la Seille, au sud. Aux mains de l’assiégeant, il constitue une position dangereuse pour la ville ; de même, il est pour le défenseur, une bonne position d’appui.
Plus au sud, et sur la même rive de la Moselle, on ne trouve comme hauteur intéressante que celle du village de Queuleu, à la cote 225, qui commande la route de Strasbourg. Toutefois, le terrain s’élève aux environs et, dans un rayon de 3 à 6 kilomètres, atteint des altitudes de 244 mètres, près de la Basse-Bevoye, et de 246 mètres, près de Mercy-les-Metz.
A l’ouest de la Moselle, le terrain est notamment plus élevé et les accidents sont plus fortement accusés. Le massif principal des hauteurs de ce côté est le mont Saint-Quentin qui domine la ville et fait infléchir le cours de la Moselle. Bordés de pentes escarpés vers la place, et s’étendant au contraire en pentes douces vers l’extérieur, ce massif atteint 360 mètres d’altitude au mont Saint-Quentin ; il n’y a plus que 326 mètres près de Plappeville, et se relève ensuite jusqu’à 346 mètres, à 5 kilomètres de là, dans la direction du nord-ouest. Le massif du Saint-Quentin domine non seulement la ville, mais la vallée de la Moselle en amont et en aval ; il bat les chemins de fer de Thionville, Frouard et Reims, et forme une véritable citadelle naturelle, qui est précisément celle de la forteresse, comme cela sera expliqué tout à l’heure.
Plus à l’ouest, et de l’autre côté du ruisseau de Lessy, se trouve un long plateau s’étendant du nord au sud, aux cotes 340 et 350 environ, sur lequel se trouvent les fermes de Leipzig, Moscou et Saint-Hubert, rendues célèbres par la bataille du 18 août 1870.
Indépendamment de sa situation géographique, la ville de Metz est une cité importante, renfermant des ressources considérables, et, de tout temps, on a reconnu la nécessité de renforcer cette position par des travaux de fortification.
Cependant, il faut reconnaître que, si la place de Metz a, comme point d’appui stratégique, un rôle considérable à remplir, elle est moins efficace pour tenir les communications qui la traversent. En effet, le terrain aux alentours est assez peu accidenté, et, en 1870, les Allemands ont pu, sans grandes difficultés, construire une voie de raccord entre la ligne de Sarrebrück et celle de Frouard, ce qui leur a permis d’y faire passer leurs approvisionnements et de tourner la grande ligne ferrée traversant Metz avant que la chute de la place leur ait livré la voie principale.
Carte extraite du Manuel complet de fortification (1909)
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Forts détachés.
Un certain nombre des forts actuels de Metz ont été entrepris par le génie militaire français, en 1868, et se trouvaient suffisamment près de leur achèvement au mois de juillet 1870, pour que les Allemands n’aient pu bombarder la ville. Depuis que la place est en leur pouvoir, ils ont complété la ligne extérieure de défense par la construction de nouveaux ouvrages.
En commençant par le nord : on trouve, sur la rive droite de la Moselle, le fort Manteuffel (ancien fort Saint-Julien), situé à 2 700 mètres de la place, à l’extrémité la plus rapprochée du plateau de Saint-Barbe et à la cote 260 environ (fig. 231, page 528 bis). Ce fort est disposé de manière à battre tout le plateau et les routes qui le traversent, ainsi que la vallée de la Moselle en amont. C’est un ouvrage bastionné affectant la forme d’un rectangle, dont le grand côté est dirigé suivant le périmètre extérieur du polygone. Comme organisation, il se rapproche beaucoup du fort de Queuleu ou fort Goeben dont la figure 233 (page 229 bis) donne le plan.
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Le fort Zastrow, à la même distance de l’enceinte, occupe l’emplacement d’une ancienne redoute française, la redoute des Bordes, à l’extrémité ouest du plateau de Bellecroix.
Il est à la cote 230 environ et bat la route qui, venant de Metz, se bifurque sur Sarrelouis et Sarrebrück ; le village de Borny est situé dans son voisinage. Ce fort donne des feux dans l’intervalle qui sépare les forts Manteuffel et Goeben, dont il est distant de 2 200 mètres environ. Il est construit dans le système polygonal et sa forme est celle d’une petite lunette ; le flanquement est assuré par des coffres de contrescarpe aux saillants du front de tête et au saillant de droite de la gorge.
En avant de ces deux forts, aux environs du village de Mey, on construit un nouvel ouvrage.
Le fort Goeben, ancien fort de Queuleu, est situé sur le plateau coté 225, à 2 300 mètres de l’enceinte de manière à battre la vallée de la Seille. Son front de tête donne des feux d’enfilade sur la route de Strasbourg et sur celle de Château-Salins ; sa gorge a des vues efficaces sur la vallée de Moselle, en amont de la ville. Ce fort commande également le chemin de fer de Sarrebrück, au sud ; mais on a déjà dit qu’il avait été facile de le tourner par une voie de raccord en 1870.
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La figure 233 montre la disposition générale de cet ouvrage. Son front de tête prononce un saillant au milieu ; il se compose de deux fronts bastionnés dont les deux côtés extérieurs sont de 350 mètres environ. Pour assurer le flanquement des fossés dans la partie située en avant des courtines, on a été obligé d’en relever le fond en cet endroit, de manière à obtenir des espèces de glacis. Les côtés latéraux du fort affectent également le tracé bastionné et sont formés chacun d’un seul front. Les fronts de tête et les flancs sont disposés pour recevoir de l’artillerie ; la gorge, au contraire, est organisée pour l’infanterie. Elle prononce un rentrant et comprend également deux fronts bastionnés ; mais le bastion su milieu est réduit à des proportions très exigües et semble plutôt une caponnière qu’un ouvrage de combat.
Le profil de l’enceinte accuse un relief de 6 à 7 mètres sur le terrain, avec un fossé de 15 mètres de large et de 8 mètres de hauteur d’escarpe.
A l’intérieur du fort, se trouve un cavalier dont les crêtes sont parallèles au front de tête et aux flancs, et dont le commandement au-dessus du sol est d’environ 12 mètres. Les logements et magasins sont établis : en partie, sous la portion centrale de ce cavalier, et, en partie, sous les fronts de gorge, avec ouverture sur le fossé, dans l’escarpe. L’entrée, placée au milieu de la courtine du front nord de la gorge, est couverte en avant par une place d’armes, à l’intérieur par une cavalier armé d’artillerie.
Les seuls dehors conservés sont les tenailles, réduites au simple rôle de masse couvrante, et le chemin couvert, avec blockhaus bétonnés sur les flancs dans l’angle rentrant.
Ce fort est intéressant à étudier en ce qu’il est une des dernières applications du tracé bastionné : il montre bien les inconvénients de ce système appliqué à des ouvrages de cette nature. Pour avoir des fronts réellement flanqués, on a dû exagérer beaucoup les dimensions du fort tant en largeur qu’en profondeur ; aussi, malgré la présence du cavalier, existe-t-il une grande cour qi rendrait fort difficile les communications intérieures pendant un siège.
Un nouvel ouvrage est en construction près de Mercy, en avant de la ligne marquée par les forts précédents.
Le fort Prinz August von Württemberg est situé dans le secteur compris entre la Seille et la Moselle, sur l’emplacement de l’ancienne redoute de Frescaty, à 4 800 mètres de l’enceinte et à 4 300 mètres du fort Goeben. Eu égard à sa position dans un secteur par lequel les attaques sont peu à craindre, parce que l’assiégeant se trouverait pris entre les deux cours d’eau, son rôle consiste simplement à fermer le polygone de ce côté. Il convient cependant de faire remarquer qu’il bat le chemin de Frouard, ce qui lui donne une certaine importance.
Ce fort est construit dans le système polygonal ; sa disposition générale se rapproche beaucoup des forts de Strasbourg qui seront étudiés un peu plus loin.
Entre le fort Prinz-August et le Saint-Quentin, une batterie installée en arrière de la ligne générale des forts, sur un grand remblai de la voie ferrée et un peu plus près de la Moselle que du canal, enfile complètement la vallée en amont. Cette batterie, distante d’environ 2 500 mètres de l’enceinte, est à 2 200 mètres du fort Prinz-August et à 2 000 mètres du fort Frédéric-Charles. Elle est disposée de manière à exercer une action puissante en cas de siège.
Entre cette batterie et le fort Prinz-August se trouve l’ouvrage d’infanterie de la ferme Bradin.
Le fort Manstein et le fort Frédéric-Charles occupent tout le mamelon du Saint-Quentin. Ces deux forts constituent en réalité un ensemble pour l’occupation d’une position, et leur situation leur donne une importance considérable dans la défense de la place. Ils sont tous deux placés sur un même rayon de la circonférence : le premier à 3 800 mètres et le second à 2 900 mètres des maisons de la ville.
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Le fort Frédéric-Charles est l’ancien fort Saint-Quentin ; il occupe la partie du plateau la plus rapprochée de la ville. Le fort Manstein, construit par les Allemands, est, au contraire, placé à l’extrémité la plus éloignée. Ils sont réunis par un chemin couvert bordant la crête militaire de la position. Comme construction, ils ne présentent ni l’un ni l’autre rien de particulièrement intéressant : le fort Frédéric-Charles est un petit fort bastionné carré ; le fort Manstein, un fort polygonal en forme de lunette, se rapprochant du type général des forts réguliers.
L’ensemble des deux forts est au contraire remarquable comme occupation de position.
Le fort Manstein, au saillant ouest du plateau, commande le chemin de fer de Reims, le ravin de Lessy et enfile la vallée haute de la Moselle ainsi que la voie ferrée de Frouard. Le fort Frédéric-Charles bat au contraire la voie de Thionville et la vallée basse, et étend son action immédiate sur le plateau même du Saint-Quentin. Les deux forts, à la cote 360 environ, battent d’ailleurs le plateau de Plappeville.
En raison de la raideur des pentes qui bordent le mont Saint-Quentin, on a établi tout le long de la crête militaire un chemin couvert dessinant quelques saillants et destiné à l’infanterie ou à l’artillerie.
A l’intérieur de cette forteresse se trouvent un certain nombre de batteries, les unes à ciel ouvert, les autres à coupoles cuirassées. Il existe d’ailleurs d’autres pièces sous coupole dans les deux ouvrages.
Cet ensemble forme une citadelle redoutable, toujours tenue très largement approvisionnée par les Allemands, de manière à lui permettre de soutenir un siège de longue durée.
Entre les forts Manstein et Alvensleben se trouvent une communication couverte, diverses batteries, les unes à ciel ouvert, les autres cuirassées, protégées en avant par des parapets destinés à l’infanterie.
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Le fort Alvensleben, ancien fort de Plappeville, est à 4 000 mètres de la ville et à 1 200 mètres du fort Manstein, dont il est séparé par un ravin. Il voit tout le plateau de Plappeville, ainsi que les pentes et hauteurs qui bordent la rive gauche de la Moselle. C’est un fort bastionné analogue au fort Goeben, mais plus petit. La courte distance qui le sépare du Manstein est justifiée par la nécessité de battre fortement toute la hauteur de Plappeville et du Saint-Quentin, constituant le dernier point d’appui de la place et qui, tombée aux mains de l’assiégeant, serait un danger sérieux pour la ville.
Entre le fort Alvensleben et celui de Kameke, la redoute, la redoute de Lorry, au carrefour de chemins situés à l’est de ce village, est armée d’artillerie sous coupole.
Le fort Kameke, à 2 200 mètres du précédent et à 3 600 mètres de la place, occupe les derniers contreforts des hauteurs de la rive gauche et a pour mission de battre leurs pentes. Il est situé près du village de Woippy. Sa forme est celle d’une lunette très aplatie, fermée à la gorge par un simple fossé ; il est flanqué par des coffres de contrescarpe.
Le petit fort Hindersin occupe la plaine de la Moselle en aval. Il est situé près du village de Saint-Eloy, à 2 500 mètres de la ville et du fort Kameke, et à 2 800 mètres environ du fort Manteuffel, situé sur la rive droite. Dans cette zone, le terrain, coupé par des affluents de la Moselle, rend peu à peu près impossible toute attaque sérieuse de ce côté ; aussi l’ouvrage est-il traité très simplement. Il affecte la forme d’une demi-redoute sans autre flanquement que celui donné directement par les crêtes.
Enceinte du noyau central.
L’enceinte construite par nous n’avait subi aucune modification jusqu’en 1899, époque à laquelle elle a été déclassée ; bien que sa démolition déjà commencée ne soit plus qu’une question de temps, il paraît utile d’en indiquer sommairement les dispositions générales. Elle est du système bastionné et comporte un certain nombre d’ouvrages annexes : sur la rive gauche de la Moselle, le fort Moselle (Voigts-Rhetz des Allemands), en forme de double couronne ; dans l’île Chambière, un front à orillons avec demi-lune ; sur une partie de l’enceinte est, dont la Seille remplit les fossés, se trouve, en avant, le fort Bellecroix (Steinmetz), également en forme de double couronne ; il fut construit par Cormontaigne. Au sud de l’enceinte, on voit encore : la redoute du Paté-Noyé, à fossés pleins d’eau ; la lunette d’Arçon et l’ouvrage à cornes dit lunette de Montigny.
L’enceinte nouvelle de la place de Metz sera vraisemblablement reportée sur la ligne des forts qui a été décrite plus haut et entre lesquels les Allemands ont établi de très nombreux ouvrages intermédiaires (batteries, abris pour les hommes et les munitions, parapets d’infanterie, etc.) qui, en certains points, sont si rapprochés les uns des autres, qu’ils constituent en quelque sorte une ligne continue. On peut s’en rendre compte sur le plan d’ensemble au 1/80 000e de la planche.
La place a reçu une considérable extension par la constitution d’une nouvelle ligne de défense en avant de l’ancienne.
A la différence de cette dernière, elle est constituée par de véritables petites forteresses que les Allemands appellent « Festen », laissant entre elles de grands intervalles.
Trois « Feste » sont construites sur la rive gauche :
La Feste Lothringen (ouvrage de Saulny), qui commande la route de Briey ; la Feste Kaiserin (ouvrage du Point-du-Jour), qui commande la route de Gravelotte ; la Feste Kronprinz (ouvrage de Gorgimont), qui bat la vallée de la Moselle en amont de la place.
Sur la rive droite, les hauteurs de Saint-Blaise et de Sommy n’ont pas permis, à cause de l’étroitesse du site, l’édification de « Feste ».
Les Allemands y ont construit le fort Haeseler et le fort de Sommy qui ont été traités comme des forts d’arrêt, avec un armement de gros calibre cuirassé. Ces forts battent la vallée de la Moselle et l’embranchement d’Arnaville.
La presse a annoncé la construction de nouveaux ouvrages à Mey et à Mercy-le-Haut ; d’autres encore seront peut-être édifiés qui vraisemblablement seront des « Feste » analogues à celles de la rive gauche.
La place de Metz aura alors un périmètre de 60 kilomètres.
Point d’attaque.
En égard à la facilité des communications de ce côté, le secteur est, comprenant les forts Manteuffel, Zastrow et Goeben, semblerait devoir être choisi de préférence comme point d’attaque. Il y cependant lieu de considérer que, même après leur chute et celle du noyau central, on ne sera réellement pas maître de la place tant que le défenseur possédera le Saint-Quentin et le Manstein. Malgré la force de cette dernière position, il y aurait donc peut-être encore davantage à la choisir comme point d’attaque ; la présence de la voie ferrée venant de Reims permettrait du reste, dans ce cas, d’amener aisément le matériel même des parcs de siège.
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Metz place forte (11)
Feste Graf Haeseler – Groupe fortifié Verdun (10)
Ce groupe fortifié fait partie de la deuxième ceinture fortifiée de Metz. Il comprend l’ouvrage de Saint-Blaise et l’ouvrage de Sommy.
Ouvrage de Saint-Blaise (9)
Photographies MJR.
Coffre de défense du fossé n°5 « Grabenwehr 5 »
Voici l’accès à un des coffres de défense du fossé.
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Une niche pour lampe à bougie numérotée.
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Poterne d’accès avec quelques restes des quatre fils du réseau d’alarme.
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Chambre de tir et meurtrière avec volet blindé. A gauche la lucarne d’observation du chef de groupe.
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Emplacement de 8 crochets à fusils « Gewehrhaken » : j’en déduit qu’un coffre comportait un effectif de 8 personnes.
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Le coffre comporte une chambre pour les personnels chargés de la défense du fossé.
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2ème chambre de tir.
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Sur le mur les traces des système d’alarme.
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Armoire murale qui comportait des étagères en bois pour stocker les munitions, assez identique à celle des forts de Strasbourg, pour stocker les munitions des canons révolvers de 3,7 cm.
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Fixation au sol pour l’affût à chandelle.
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Toilette du coffre de défense.
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Inscription « Abort Grabenwehr 5 », WC du coffre de défense du fossé n°5.
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Porte blindée pour accéder au fossé ; l’issue est bouchées par des éboulements.
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Réseau d’alarme du coffre
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Metz place forte (12)
Feste Graf Haeseler – Groupe fortifié Verdun (11)
Ce groupe fortifié fait partie de la deuxième ceinture fortifiée de Metz. Il comprend l’ouvrage de Saint-Blaise et l’ouvrage de Sommy.
Ouvrage de Saint-Blaise (11)
Photographies MJR.
La caserne bétonnée (suite)
Couloir étage inférieur
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Citernes
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Pièce WC et urinoir
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Salle des machines (centrale électrique) ; les moteurs diesel ont disparus.
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Cuisine. Il ne reste plus que les trois goulottes à contrepoids qui étaient placées derrières les trois cuves.
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La boulangerie : salle du four à pain dénommé pièce n°5 Fournil « N°5 Back-Raum ».
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Reste de carrelage blanc de la marque Villeroy & Boch « Messlach Merzig » que l’on retrouve dans de nombreux ouvrages allemands construits entre 1871 et 1918.
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Escalier d’accès au coffre de défense du fossé « Grabenwehr 5 »
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Metz place forte (13)
Feste Graf Haeseler – Groupe fortifié Verdun (12)
Ce groupe fortifié fait partie de la deuxième ceinture fortifiée de Metz. Il comprend l’ouvrage de Saint-Blaise et l’ouvrage de Sommy.
Ouvrage de Saint-Blaise (12)
Photographies MJR.
La caserne bétonnée (suite)
Inscription « Proviant Amt » = service des subsistances « Vorrats-Raum » local de stockage des vivres
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Détail du système de ventilation
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Vues de la zone endommagée de la caserne
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Aile droite de la façade de gorge
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La façade de cette caserne de trois étages est assez impressionante….
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Passage souterrain entre la caserne bétonnée et la batterie pour canons de 10 cm sous coupole cuirassée.
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Metz place forte (14)
Considérations générales sur la place forte de Metz et de Thionville d’après un ouvrage français de 1907
Source : Culmann, F. capitaine breveté, commandant la 9e batterie à cheval du 12e régiment d’artillerie : Chose d’Allemagne ; Henri Charles-Lavauzelle, Paris ; vers 1907.
Voici une opinion française sur la place forte de Metz en 1907. Attention, tous les ouvrages n'étaient pas encore terminés à la date de la publication de cet ouvrage.
Texte intégral
La fortification en Lorraine.
A). Place de Metz.
Jusqu’en 1899 les Allemands conservèrent à la place de Metz le périmètre restreint qu’elle avait en 1870. Ils construisirent cependant de nouveaux ouvrages, savoir :
Sur la rive droite (est) de la Moselle, les forts Auguste-de-Wurttemberg, Goeben, Zastrow, Manteuffel ;
Sur la rive gauche, les forts Hindersin (Général d’artillerie prussien qui contribua puissamment à l’introduction du canon rayé en Prusse à partir de 1864), Kamecke, Alvensleben et l’ouvrage de Manstein. Ce dernier forma avec les anciennes fortifications du Saint-Quentin remaniées la « Feste » Frédéric-Charles.
De nombreux ouvrages furent construits dans les intervalles : batteries cuirassées avec abris et observatoires, tranchées d’infanterie, dépôts de munitions, etc., principalement entre les forts Kamecke, Alvensleben et Manstein, sur le front ouest, le plus exposé aux attaques. En outre, le réseau des communications par routes et voies ferrées fut développé dans toute la place. En un mot, Metz fut constamment tenue à hauteur, et garda ses dimensions restreintes.
Le périmètre ne dépassait pas 25 kilomètres ; la distance moyenne des forts à la ville était de 3 à 4 kilomètres. Le seul but poursuivi semble avoir été la conservation de la place en cas d’invasion, mais sans lui assigner un rôle stratégique de quelque envergure.
Depuis 1899, une nouvelle ligne de défense a été créée à l’ouest et au sud-ouest, à une distance de 3 à 6 kilomètres de la précédente. Des Feste ou groupes d’ouvrages ont été établis savoir (en commençant par le nord-ouest) : au nord-ouest de Saulny (Feste Lothringen) ; au Point-du-Jour (feste Kaiserin) ; à Gorgimont (Feste Kronprinz) ; au sud-ouest d’Augny, sur le Saint-Blaise (Fort Haeseler, avec son annexe de Sommy).
Les travaux sont à peu près terminés. Sauf le fort Haeseler, où l’espace manquait, tous ces ouvrages, ainsi que la Feste Frédéric-Charles plus ancienne sont semblables dans leurs grandes lignes à ceux d’Istein, mais de dimensions beaucoup plus restreintes, environ 1 000 mètres sur 500 m.
Chacun des éléments de la Feste est entouré d’un réseau de fil de fer.
La ligne générale Lothringen, Kaiserin, Kronprinz, Haeseler commence à se prolonger sur la rive droite de la Moselle et de la Seille. Des ouvrages sont actuellement en construction, ou même déjà en voie d’achèvement à Verny, Orny, Mont, Sainte-Barbe, Argancy. Au dire des journaux locaux, l’autorité militaire aurait, en outre, procédé à des achats de terrain vers Sorbey, Landremont, Mercy-les-Metz (Les forts de Verny (cote 137) e d’Orny (cote 250) seraient achevés en 1909, d’après le journal l’Est républicain, très bien informé de ce qui se passe en pays annexé).
Enfin, sur la rive gauche, un ouvrage est commencé près d’Amanvillers et des terrains auraient été acquis aux abords de Montigny-la-Grange et de la Folie. L’action des Feste Lothringen et Kaiserin serait ainsi étendue notablement vers l’ouest où les Allemands tiendraient très solidement le plateau jusqu’à proximité immédiate de la frontière française.
Le périmètre de la place atteindra finalement 75 kilomètres. La défense d’un camp retranché de cette étendue exigerait des effectifs énormes ; mais les nouveaux ouvrages semblent destinés moins à augmenter la valeur propre de la forteresse qu’à faciliter la manœuvre des armées. Si celles-ci étaient rejetées sur le Rhin, la défense se concentrerait vraisemblablement dès le début, sur la ligne des anciens forts toujours tenus à hauteur des derniers progrès.
B) Place de Thionville.
En même temps qu’à Metz on exécutait d’importants travaux à Thionville.
Le fort de Guentrange (6 km à l’ouest de la ville) fut terminé en 1902. D’autres ouvrages sont en construction sur la rive droite de la Moselle au-dessus de Koenigsmacker (10 kilomètres au nord-est) et au nord d’Illange (5 kilomètres au sud-est), où ont déjà eu lieu des tirs, et peut-être près de Bousse, en face du débouché de la vallée de l’Orne, où des journaux ont signalé des achats de terrains par l’autorité militaire.
C) Remarques sur l’ensemble Thionville-Metz.
L’extension simultanée des défenses de Metz et de Thionville fera de ces deux places, à brève échéance, une région fortifiée, mesurant environ 60 kilomètres entre Koenigsmacker et Orny, nullement inviolable assurément, surtout dans sa partie septentrionale, mais exigeant pour être forcée, même de ce côté, l’emploi de pièces de gros calibre, longues à amener avec des approvisionnements suffisants. Elle couvre ainsi d’une manière à peu près complète, au moins pendant un certain temps – dont l’état-major allemand est en droit de faire état dans ses calculs stratégiques – les rassemblements et les mouvements de force à l’est de la Moselle.
Sans doute cette région fortifiée présente encore entre Argency et Illange une lacune d’environ 15 kilomètres, mais que l’ouvrage de Bousse comblera probablement. Remarquons, d’ailleurs, qu’il sera facile de créer rapidement à la mobilisation une véritable position de la Moselle, en faisant appel aux bataillons d’artillerie à pied plus nombreux à Metz qu’en toute autre garnison d’Alsace-Lorraine (L’artillerie à pied compte en Alsace-Lorraine : Un bataillon du 14e badois du XIVe corps, à Molsheim, deux du 10e régiment du XVe corps à Strasbourg ; six bataillons et demi : deux et demi du 8e régiment du XVIe corps ; deux du 12e régiment du XVIe corps ; deux du 2e régiment bavarois, à Metz ; un demi-bataillon du 3e bataillon du 8e régiment du XVIe corps, à Thionville. Soit quatre bataillons en Alsace, sept en Lorraine), et aux pièces de gros calibre dont est abondamment pourvue la place. De plus, les corps d’armée allemands étant organiquement pourvus d’un bataillon d’obusiers lourds, toute troupe qui viendrait contribuer à la défense frontale de l’intervalle encore libre fournira un appoint très sérieux.
Bref, depuis le Luxembourg – c’est-à-dire depuis Sierck où il n’est pas invraisemblable que l’on procède à une organisation du moment, jusqu’à Verny – la frontière est barrée. Au-delà, vers le sud-est, elle présente jusqu’à la forêt de Bride et de Koeking quarante kilomètres à peine de terrain accessibles aux mouvements des grandes masses ; depuis Dieuze au canal des Houillères une zone peu praticable ; enfin de là aux Vosges, le couloir de Sarrebourg, d’un parcours facile, mais large d’une vingtaine de kilomètres seulement.
Tel est le point de départ assigné par les faits au problème du rôle stratégique des nouvelles fortifications de la Lorraine allemande.
A bientôt
MJR
Source : Culmann, F. capitaine breveté, commandant la 9e batterie à cheval du 12e régiment d’artillerie : Chose d’Allemagne ; Henri Charles-Lavauzelle, Paris ; vers 1907.
Voici une opinion française sur la place forte de Metz en 1907. Attention, tous les ouvrages n'étaient pas encore terminés à la date de la publication de cet ouvrage.
Texte intégral
La fortification en Lorraine.
A). Place de Metz.
Jusqu’en 1899 les Allemands conservèrent à la place de Metz le périmètre restreint qu’elle avait en 1870. Ils construisirent cependant de nouveaux ouvrages, savoir :
Sur la rive droite (est) de la Moselle, les forts Auguste-de-Wurttemberg, Goeben, Zastrow, Manteuffel ;
Sur la rive gauche, les forts Hindersin (Général d’artillerie prussien qui contribua puissamment à l’introduction du canon rayé en Prusse à partir de 1864), Kamecke, Alvensleben et l’ouvrage de Manstein. Ce dernier forma avec les anciennes fortifications du Saint-Quentin remaniées la « Feste » Frédéric-Charles.
De nombreux ouvrages furent construits dans les intervalles : batteries cuirassées avec abris et observatoires, tranchées d’infanterie, dépôts de munitions, etc., principalement entre les forts Kamecke, Alvensleben et Manstein, sur le front ouest, le plus exposé aux attaques. En outre, le réseau des communications par routes et voies ferrées fut développé dans toute la place. En un mot, Metz fut constamment tenue à hauteur, et garda ses dimensions restreintes.
Le périmètre ne dépassait pas 25 kilomètres ; la distance moyenne des forts à la ville était de 3 à 4 kilomètres. Le seul but poursuivi semble avoir été la conservation de la place en cas d’invasion, mais sans lui assigner un rôle stratégique de quelque envergure.
Depuis 1899, une nouvelle ligne de défense a été créée à l’ouest et au sud-ouest, à une distance de 3 à 6 kilomètres de la précédente. Des Feste ou groupes d’ouvrages ont été établis savoir (en commençant par le nord-ouest) : au nord-ouest de Saulny (Feste Lothringen) ; au Point-du-Jour (feste Kaiserin) ; à Gorgimont (Feste Kronprinz) ; au sud-ouest d’Augny, sur le Saint-Blaise (Fort Haeseler, avec son annexe de Sommy).
Les travaux sont à peu près terminés. Sauf le fort Haeseler, où l’espace manquait, tous ces ouvrages, ainsi que la Feste Frédéric-Charles plus ancienne sont semblables dans leurs grandes lignes à ceux d’Istein, mais de dimensions beaucoup plus restreintes, environ 1 000 mètres sur 500 m.
Chacun des éléments de la Feste est entouré d’un réseau de fil de fer.
La ligne générale Lothringen, Kaiserin, Kronprinz, Haeseler commence à se prolonger sur la rive droite de la Moselle et de la Seille. Des ouvrages sont actuellement en construction, ou même déjà en voie d’achèvement à Verny, Orny, Mont, Sainte-Barbe, Argancy. Au dire des journaux locaux, l’autorité militaire aurait, en outre, procédé à des achats de terrain vers Sorbey, Landremont, Mercy-les-Metz (Les forts de Verny (cote 137) e d’Orny (cote 250) seraient achevés en 1909, d’après le journal l’Est républicain, très bien informé de ce qui se passe en pays annexé).
Enfin, sur la rive gauche, un ouvrage est commencé près d’Amanvillers et des terrains auraient été acquis aux abords de Montigny-la-Grange et de la Folie. L’action des Feste Lothringen et Kaiserin serait ainsi étendue notablement vers l’ouest où les Allemands tiendraient très solidement le plateau jusqu’à proximité immédiate de la frontière française.
Le périmètre de la place atteindra finalement 75 kilomètres. La défense d’un camp retranché de cette étendue exigerait des effectifs énormes ; mais les nouveaux ouvrages semblent destinés moins à augmenter la valeur propre de la forteresse qu’à faciliter la manœuvre des armées. Si celles-ci étaient rejetées sur le Rhin, la défense se concentrerait vraisemblablement dès le début, sur la ligne des anciens forts toujours tenus à hauteur des derniers progrès.
B) Place de Thionville.
En même temps qu’à Metz on exécutait d’importants travaux à Thionville.
Le fort de Guentrange (6 km à l’ouest de la ville) fut terminé en 1902. D’autres ouvrages sont en construction sur la rive droite de la Moselle au-dessus de Koenigsmacker (10 kilomètres au nord-est) et au nord d’Illange (5 kilomètres au sud-est), où ont déjà eu lieu des tirs, et peut-être près de Bousse, en face du débouché de la vallée de l’Orne, où des journaux ont signalé des achats de terrains par l’autorité militaire.
C) Remarques sur l’ensemble Thionville-Metz.
L’extension simultanée des défenses de Metz et de Thionville fera de ces deux places, à brève échéance, une région fortifiée, mesurant environ 60 kilomètres entre Koenigsmacker et Orny, nullement inviolable assurément, surtout dans sa partie septentrionale, mais exigeant pour être forcée, même de ce côté, l’emploi de pièces de gros calibre, longues à amener avec des approvisionnements suffisants. Elle couvre ainsi d’une manière à peu près complète, au moins pendant un certain temps – dont l’état-major allemand est en droit de faire état dans ses calculs stratégiques – les rassemblements et les mouvements de force à l’est de la Moselle.
Sans doute cette région fortifiée présente encore entre Argency et Illange une lacune d’environ 15 kilomètres, mais que l’ouvrage de Bousse comblera probablement. Remarquons, d’ailleurs, qu’il sera facile de créer rapidement à la mobilisation une véritable position de la Moselle, en faisant appel aux bataillons d’artillerie à pied plus nombreux à Metz qu’en toute autre garnison d’Alsace-Lorraine (L’artillerie à pied compte en Alsace-Lorraine : Un bataillon du 14e badois du XIVe corps, à Molsheim, deux du 10e régiment du XVe corps à Strasbourg ; six bataillons et demi : deux et demi du 8e régiment du XVIe corps ; deux du 12e régiment du XVIe corps ; deux du 2e régiment bavarois, à Metz ; un demi-bataillon du 3e bataillon du 8e régiment du XVIe corps, à Thionville. Soit quatre bataillons en Alsace, sept en Lorraine), et aux pièces de gros calibre dont est abondamment pourvue la place. De plus, les corps d’armée allemands étant organiquement pourvus d’un bataillon d’obusiers lourds, toute troupe qui viendrait contribuer à la défense frontale de l’intervalle encore libre fournira un appoint très sérieux.
Bref, depuis le Luxembourg – c’est-à-dire depuis Sierck où il n’est pas invraisemblable que l’on procède à une organisation du moment, jusqu’à Verny – la frontière est barrée. Au-delà, vers le sud-est, elle présente jusqu’à la forêt de Bride et de Koeking quarante kilomètres à peine de terrain accessibles aux mouvements des grandes masses ; depuis Dieuze au canal des Houillères une zone peu praticable ; enfin de là aux Vosges, le couloir de Sarrebourg, d’un parcours facile, mais large d’une vingtaine de kilomètres seulement.
Tel est le point de départ assigné par les faits au problème du rôle stratégique des nouvelles fortifications de la Lorraine allemande.
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Re: Metz place forte et garnison
Bonjour,
superbe réalisation jusque dans les moindres détails, merci pour cette publication.
Vous pouvez trouver les travaux du Cercle d'Etudes et de Sauvegarde de Strasbourg sur la page du fort Frère, qui d'ailleurs s'ouvre à nouveau aux visites à partir du 1er dimanche de juin 2021.
site : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Sur la page des liens Internet, le site du fort Ducrot à Strasbourg, où l'association des maquettistes de Mundolsheim a réalisé une superbe maquette de l'ouvrage, et d'autres liens. Les forts détachés français et allemands ont plus ou moins une même conception.
Encore merci pour cette superbe réalisation
Cordialement
MJR
superbe réalisation jusque dans les moindres détails, merci pour cette publication.
Vous pouvez trouver les travaux du Cercle d'Etudes et de Sauvegarde de Strasbourg sur la page du fort Frère, qui d'ailleurs s'ouvre à nouveau aux visites à partir du 1er dimanche de juin 2021.
site : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Sur la page des liens Internet, le site du fort Ducrot à Strasbourg, où l'association des maquettistes de Mundolsheim a réalisé une superbe maquette de l'ouvrage, et d'autres liens. Les forts détachés français et allemands ont plus ou moins une même conception.
Encore merci pour cette superbe réalisation
Cordialement
MJR
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Admin aime ce message
Re: Metz place forte et garnison
je suis en admiration devant ces travaux de Maquettistes. Cela doit représenter des heures et des heures de recherches, de travaux minutieux et surtout beaucoup d'adresse et ...de patience.
félicitations;
félicitations;
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