LES CAISSONS DE RECOMPRESSION MONOPLACE ET MULTIPLACE TRACTABLE
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LES CAISSONS DE RECOMPRESSION MONOPLACE ET MULTIPLACE TRACTABLE
Dés lors que le plongeur passe sous la surface, il encourt bon nombre de risques dont l'un des plus connu est l'accident de décompression. Les accidents de décompression constituent le risque fondamental de l'évolution ou du travail sous pression. Il peut être cumulatif avec tous les autres accidents spécifiques à la pratique de la plongée.
C'est un accident d'une extrême gravité. L'accident de décompression est lié généralement à un non respect: de la vitesse de remonté, des temps de paliers ou de la durée de la plongée.
Pour traiter ce type d'accident qui apparait dés ou peu de temps après le retour en surface, il faut mettre sans délais le plongeur accidenté en caisson, le recomprimer et appliquer une thérapie adaptée au profil de la plongée: durée, profondeur atteinte, gaz respiré. Pour ce faire il faut mettre le plongeur en caisson de recompression.
Donc nos équipes SAF et l'Ecole de Plongée de l'Armée de Terre ont été dotées de caisson de recompression.
Si la mise en œuvre et l'entretien du caisson, sont du ressort du plongeur (CT2 et/ou DP) la définition et l'application d'une thérapie est un acte médical, donc d'un médecin spécialisé.
Deux types de caissons: les monoplaces et les caissons multiplaces (mobiles)
Dans un premier temps, les équipes SAF ont été dotées d'un caisson monoplace. Sorte de sarcophage en acier, dans lequel le plongeur était glissé sur une civière et dés que la porte était fermée, il était coupé du monde. D'un inconfort total, il ne pouvait que bouger les bras. Théoriquement ce dispositif servait à transporter le plongeur vers un hôpital équipé d'un centre de traitement hyperbare pour y appliquer une thérapie adaptée. Cet équipement avait le mérite d'exister, mais n'était pas garant de la meilleur efficacité.
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En 74/75, nous nous sommes vus dotés de caissons multiplaces mobiles et d'un complexe hyperbare à l'EPAT. Ils sont arrivés un peu plus tard dans les équipes.
Le caisson multiplace qui a équipé les équipes SAF du Génie a été conçu et réalisé par la société COMEX à Marseilles et posé sur une remorque deux essieux fabriquée par BANSE à Rouen. Poids de l'ensemble (de mémoire un peu moins de 5T). Remorque à freinage par air comprimé, ce qui lors de la livraison des deux premiers exemplaire à l'EPAT n'a pas été sans poser quelques problèmes puisque nous étions doté du merveilleux SIMCA ou du 4x4 RENAULT ( j'en parlerai à la rubrique anecdotes relatives aux plongeurs).
Ce caisson, imposant cylindre en acier, est composé de deux compartiments: un SAS pouvant accueillir deux personnes en position assise et permettant le passage entre le compartiment de traitement et l'extérieur, et un compartiment de traitement et/ou de vie pouvant recevoir le plongeur accidenté en position couché, un médecin et une tierce personne. Sur un des coté, il y a un SAS de faible volume pour permettre le passage de petits équipements, médicaments et les repas. Une thérapie peu durer plusieurs jours.
Tout autour de ce caisson des racks de bouteilles d'air comprimée et d'oxygène, et un compresseur. La mise en œuvre d'un tel équipement nécessite une formation particulière et rigueur. Dans les années 75 à l'hôpital de Lyon, une erreur a été commise, il y a eu dans le caisson un "flash à l'oxygène" bilan deux morts.
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A chaque extrémité on distingue les portes d'entrée. A droite le SAS, à gauche l'espace de traitement ou espace vie. Deux hublots pour avoir une vision de ce qui se passe dans chacun des espaces. Au centre le tableau de commande qui permet de piloter la mise en pression de chacun des compartiments y compris le SAS médicaments et vivres. Ce SAS est visible en haut à gauche.
Sous le caisson, de part et d'autre, 4 bouteilles de Gaz comprimé. La couleur blanche indique que c'est de l'oxygène, la couleur noire, le gaz neutre ou inerte en l'occurrence l'Azote. La surface colorée indique le ratio du mélange, dans le cas présent 80/20 il s'agit d'air comprimé (180/200bars).
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Cette vue permet de voir l'ensemble sous un autre angle:
Le camion tracteur un GBC 8KT,
L'ensemble passerelle escalier déplié,
La porte d'accès au compartiment vie. La barre horizontale ne sert qu'à verrouiller le porte pendant les déplacement. Pendant la mise en œuvre, les portes s'ouvrant toutes vers l'intérieur, le verrouillage se fait par différence de pression.
On distingue également deux flexibles d'alimentation en air comprimé et en oxygène à partir des racks extérieurs.
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Sur cette photo est visible à gauche le dispositif de sécurité incendie et par l'ouverture, le compartiment vie.
Hors sujet, tout à fait à droite de la photo, admirez deux antiques camions OPEL, non non il ne sont pas au rebut, nous sommes en 78 et ce sont les camions radio du BEFG.
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Sur cette vue on voit l'ensemble du dispositif d'alimentation en air comprimé, le compresseur, les racks et le flexible qui va au caisson.
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Vue du SAS en direction de l'espace vie. Au premier plan à gauche, un masque pour la distribution d'oxygène si besoin est. Le fond de la zone vie est sombre car nous avons disposé tout une série de duvet F1. Nous nous apprêtions à faire une plongée caisson à 40 ou 50 mètres (6 bars absolus). Quand on descend, la pression ambiante augmente, la température et l'humidité aussi. La voix est complétement déformé. Inversement, a la remonté, la pression diminue, la température baisse considérablement et l'humidité condense sur les parois métalliques, d'où le duvet.
Bien sur il s'agit là d'un matériel du temps de paix, réservé à la sécurité pendant l'instruction et l'entrainement, tout du moins en théorie.
Pour ce qui me concerne, j'ai réceptionné deux caissons de ce types à l'EPAT, sans doute en fin 75, et jusqu'à mon départ en juillet 76 je ne les ai jamais vu sur le terrain, car nous n'avions pas de camion adapté pour les tirer.
Ensuite, en tant que chef d'équipe au 33 puis 32 RG, nous ne l'emmenions pas sur le terrain faute de médecin à disposition pendant nos plongées d'entrainement.
Par contre il était toujours prêt à servir sur la base en cas de problème. Nous en faisions la mise en œuvre régulièrement pour s'assurer de son bon fonctionnement.
Personnellement, en tant que plongeur, de 1966 à 1981, je n'ai jamais été témoin d'un accident de décompression. Deux ont été portés à ma connaissance, l'un bénin et a touché un plongeur de la Cavalerie et l'autre plus grave a touché deux plongeurs du Génie, plus précisément de l'EPAT et ce lors d'une récupération de conteneurs d'armes dans le lac de Nantua. Il s'en sont sortis fort heureusement sans séquelles tous les deux, grâce au toubib et au caisson qui était je crois sur place.
Dernière édition par CPIO le Dim 28 Déc 2014 - 7:19, édité 2 fois
_________________
Gilles CAMPILLO - CPIO : 1964: 6 RG - 1965: ENSOA + EAG - 1966: 33 RG/FMR/GCFR Pilote du Rhin - 1973: Ecole de Plongée Armée de Terre - 1976: 33, puis 32 RG Chef d'équipe SAF - 1981: 1 RPIMa - 1986: Coëtquidan Cdt de la CI - 1990 Fin de service actif.[b]
CPIO- modérateur
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Localisation : CARANTEC 29
Re: LES CAISSONS DE RECOMPRESSION MONOPLACE ET MULTIPLACE TRACTABLE
Bonsoir GILLES et merci pour ce reportage très instructif et bravo pour la mémoire,restituer autant de détails après tout ce temps.Chapeau (béret) bas !!!!
cordialement
DOMINIQUE
cordialement
DOMINIQUE
KRAL DOMINIQUE- membre
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Re: LES CAISSONS DE RECOMPRESSION MONOPLACE ET MULTIPLACE TRACTABLE
Merci Gilles, moi aussi je suis sous pression en ce moment!
Effectivement de mémoire, je ne me souviens pas avoir vu les caissons sur le terrain mais étant souvent dans les mêmes lieux que les plongeurs ou dans la même cie, je le voyait forcément.
Je ne ma souviens pas si au 71 il y avait un toubib, zn revanche je me rappel qu'au 6 oui.
Effectivement de mémoire, je ne me souviens pas avoir vu les caissons sur le terrain mais étant souvent dans les mêmes lieux que les plongeurs ou dans la même cie, je le voyait forcément.
Je ne ma souviens pas si au 71 il y avait un toubib, zn revanche je me rappel qu'au 6 oui.
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