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Massada

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Message par joe 13/4 Sam 3 Déc 2016 - 5:47

Bonjour à toutes et à tous.
Je vous propose ce soir une histoire résumée d'un siège célèbre.
La forteresse de Massada a été construite sur un haut plateau, à l’extrémité orientale du désert de Judée, au bord de la mer morte. Le site se présente comme une table cernée d’à-pics, dominant de quatre cent cinquante mètres la rive de la mer morte, à l’Est, et de quatre-vingt à cent mètres les derniers contreforts de la zone désertique de Judée, à l’Ouest. Le plateau mesure environ six cent mètres, dans le sens Nord Sud, sur trois cent.
Dès qu’il le découvre, le sapeur pense immédiatement : point d’appui !
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De fait, depuis très longtemps, le site avait été un poste militaire surveillant la région et faisant face aux incursions des voisins, Egyptiens principalement.
Au premier siècle avant JC, le roi Hérode s’y fit bâtir une résidence royale, avec tout le confort, y compris l’eau chaude.
Il faut dire qu’il n’y a pas grand-chose dans le coin. Pour l’eau il faut aller à Ein Ghédi, une heure en marchant bien, sans parler du faux plat d’infanterie à gravir en revenant. Et pour tout le reste il faut aller chercher beaucoup plus loin; mais Hérode avait les moyens. Ce fut un chef d’état très dur et qui exigeait des impôts écrasants, pas aussi démentiels que ceux d’ici, à l’heure actuelle, mais assez lourds pour susciter de nombreuses révoltes, évidement.
C’est dans ce cadre qu’en soixante-treize après JC, le général Lucius Flavius Sylva et sa X
éme légion terminât de mater une rébellion juive en s’emparant de la forteresse de Massada, tenue alors par un millier des sicaires jusqu’auboutistes du parti Zélote, et commandés par un certain Éléazar ben Za’ïr. (Orthographe incertaine)
La dixième «  Fretensis », était déjà une vieille légion, particulièrement aguerrie et peu encline à la tendresse. En sus de ses cinq mille légionnaires, Silva avait sous ses ordres au moins six bataillons d’auxiliaires et un très grand nombre de gens du cru, embauchés probablement sans leur consentement, et payés à grand coups de Galigae quelque part.
De même Silva n’était pas un bleu; il avait été officier supérieur à la Légio IV «  Scythica », puis à la XXI éme « Rapax ». Il avait donc fait campagne en Syrie et en Germanie.
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L’histoire du siège nous est connue par les écrits de l’historien Flavius Josèphe; mais c’est le seul témoignage écrit connu. De plus Flavius Josèphe était juif, et il n’a pas été un témoin direct de l’affrontement. C’est suffisant pour semer le doute sur son objectivité.
La forteresse en impose, mais Silva et ses légionnaires en avaient vu d’autres et ils commencèrent derechef la construction d’un agger, d’une rampe d’assaut. Non sans, bien sûr et comme le règlement le prévoit, avoir creusé les feuillées, installé et fortifié le camp et construit des circonvallations.
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La construction de l’agger ne devait pas présenter de difficultés insurmontables, si ce n'est l'éloignement de toutes sources d'approvisionnement. Outre les nécessaires du quotidien, il fallut amener le nécessaire au combat et aux engins de siège. C’était là un véritable défi logistique. Oh ! Combien de chevaux, combien de bourricots, à deux ou quatre pattes, sous le soleil de plomb se sont évanouis.
Sylva et ses sapeurs convinrent que l’agger se terminerait sous le niveau du mur d’enceinte et que l’on fabriquerait et hisserait une tour d’assaut qui rattraperait la dénivelée restante sans problème, et même dominerait l’adversaire. Si l'on considère la rampe comme un triangle rectangle de 200 m d'hypoténuse sur 60 m de petit côté on obtient un angle de 16°, pratiquement insurmontable, pour y faire monter une tour. Mais l'angle de la rampe, qui par illusion d'optique paraît plus raide était en réalité beaucoup moins incliné car, descendant en pente vers le versant de la montagne, qui lui grimpe en sens inverse vers l’ouest. Le terrain permettait donc aux Romains de partir d'un peu plus haut. Plus on recule le point de départ, plus il sera haut et plus la pente sera faible.
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Selon l’historien, les réactions des assiégés furent de peu d’importance. La construction de l’agger dura sept mois et l’assaut fut donné par la tour suivie de deux compagnies d’infanterie. La poignée de sicaires qui défendait le point attaqué une fois éliminée, les Romains s’emparèrent de la forteresse, où ils ne trouvèrent que des cadavres. Les Sicaires s’étaient entretués et les derniers exécuteurs s’étaient suicidés. Ils auraient préféré la mort à l’esclavage.
Cette saga, je dirais même cette chanson de geste, fait encore aujourd’hui partie des pages de gloire du peuple Hébreu.
Mais :
Dans les années 1960, des fouilles très poussées eurent lieu et si l’on découvrit nombres de merveilles, dont certaines confortaient le texte de Flavius Josèphe, on ne découvrit que très peu des restes humains, voire pas du tout. Pas de traces de crémation non plus. Même deux mille ans après, un tel massacre aurait dû laisser des traces. Dès lors, que s’est-il vraiment passé ?
Les assiégés se sont-ils suicidés, ce qui était contraire à leur foi, même si le bras meurtrier était ami ou allié ?
Ou bien les Zélotes se sont-ils tout simplement rendus ?
La question reste ouverte.
En ce qui concerne le sapeur, cet épisode historique de poliorcétique montre – Une fois de plus- qu’une forteresse, si inexpugnable qu’elle paraisse, n’est pas à l’abri d’un adversaire professionnel, décidé et capable. On s’étonnera peut être que je ne donne que si peu de place à l’action. C’est que l’affaire a été conduite de main de maître, par des professionnels, je le répète; que les terrassiers qui ont amené le remblai au pied du rempart étaient des concitoyens des assiégés ce qui limitait moralement la riposte de ces derniers; c’est aussi que l’idée de faire grimper une tour de siège sur une rampe très inclinée était difficile à envisager par les défenseurs; voir inédite. Le volume de remblai constituant l’agger est lui aussi très impressionnant, et il en reste la plus grande partie; toutefois on avait déjà ait mieux, au siège de Tyr par Alexandre, par exemple.
Le sapeur du vingt et unième siècle aura moins de mal à grimper à la forteresse; maintenant il y a un téléphérique.
joe 13/4
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